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LOSAKO
14 août 2008

PPRD–RCD : diversion autour du 2 août

congogoma..................................................Une date demeure toujours un repère. Nul n’en disconvient. Que le PPRD et le RCD s’appesantissent autour de la date du 2 août pour faire prévaloir leurs ambitions politiques, passe encore. Que les ténors de ces deux partis, tous pratiquement les « enfants de l’AFDL » que la « révolution » a divisé, fassent feu de tout bois en ces instants déterminants du parcours politique de la RDC pour sa refondation, voilà qui tente à déterrer la hache de guerre en vue de réveiller les vieux démons. Le temps n’est plus aux querelles des clochers.

Véritable passe d’armes entre le Parti du peuple pour la recontuction et la démocratie, PPRD, et le Rassemblement congolais pour la démocratie, RCD. Pomme de discorde : la paternité de la date du 2 août. Pour le premier parti, selon le sénateur She Okitundu, cette date rappelle bel et bien le début de la guerre d’agression initiée par le Rwanda, l’Ouganda, avec la complicité de certains congolais rassemblés au sein du RCD, contre la République démocratique du Congo. Ce haut cadre du PPRD estime qu’il s’agit là « d’un devoir de mémoire et que toute la communauté congolaise devrait s’en souvenir ».

De son côté, Me Azarias Ruberwa, président national du RCD, affirme que cette date est celle de la création de son parti qui, en entreprenant la lutte armée, est parvenu à « chasser la dictature » pour parvenir au résultat actuel. Il avait saisi cette opportunité pour faire le bilan de 10 ans d’un parcours politique avant de déclarer négatif le mandat jusqu’ici du gouvernement Gizenga issu des élections. Ruberwa estime que le bilan est négatif par rapport au gouvernement de transition qui a posé des actes largement positifs par rapport au gouvernement Gizenga, appelant celui-ci à démissionner purement et simplement.

C’était juste assez pour déclencher des réactions dans les milieux du PPRD avec une série de répliques tout aussi virulentes les unes que les autres. Saisissant cette opportunité que venait de lui offrir RFI dans son émission du mercredi 13 août autour des massacres de Gatumba, au Burundi, Azarias Ruberwa n’y est pas allé de main morte. Nous revoilà replongés dix ans en arrière avec des propos incisifs, des attaques verbales ciblées comme si l’on voudrait déterrer la hache de guerre. Pour quel objectif politique alors que le PPRD et le RCD qui ont dirigé la transition devraient trouver un modus vivendi sur le calendrier officiel? Rien n’y fit.

DEVOIR DE MEMOIRE COLLECTIVE

L’écriture correcte de l’histoire ne peut nullement se traduire par une attitude figée, frisant l’obsession. Dans le cas d’espèce, la date du 2 août devrait permettre aux uns et aux autres de tirer les leçons de cette guerre pour donner un sens à leur démarche politique. Un appel déjà lancé par Le Potentiel le jour anniversaire de cette date pour que toutes les parties prenantes tirent les enseignements utiles de tous les événements politiques qui se sont succédé depuis cette date du 2 août jusqu’ à ce jour. Et ce sans complaisance ni attitude narcissique comme s’il devrait y avoir des vainqueurs d’un côté et des vaincus de l’autre. D’ailleurs, la réponse à cette préoccupation a été donnée par l’organisation du Dialogue inter- congolais, l’institutionnalisation d’une période de transition avec la formule alambiquée de 1+4, l’organisation d’un référendum constitutionnel … tous ces faits suivis des élections présidentielle, législatives et bientôt locales.

Le devoir de mémoire collective oblige donc de jeter un regard rétrospectif sur le chemin politique parcouru dans l’option de tirer les leçons de tous les actes positifs. Mais aussi de toutes les insuffisances au plan politique, économique et social avant de s’engager avec plus de détermination dans les actions futures de manière à mieux les orienter.

En d’autres termes, en ces instants précis mais cruciaux de la vie nationale, il revient au PPRD, RCD, MLC, RCD-Kl, Palu… et à tant d’autres partis politiques qui peuvent prétendre avoir pignon sur rue de quitter ce vieux sentier de « la politicaille sur fond de discours orduriers » pour un débat politique de qualité et mobilisateur des énergies populaires.

Au fait, des grands dossiers existent et portent sur des grandes questions nationales. En priorité, la situation sécuritaire toujours préoccupante au Kivu. L’intégrité territoriale est toujours menacée. Ce genre de pugilat entre le PPRD et le RCD, quoique inhérent à la vie politique, contribue plus à éloigner la solution définitive qu’à favoriser le retour rapide d’une paix effective et totale au Kivu. Comment peut-on s’empoigner sur une « date » alors que les troupes étrangères imposent leur souveraineté sur une grande étendue du territoire national ? Pourquoi se chamailler autour d’une date pendant que les forces négatives érigent des barrières pour instituer des administrations parallèles ? Ce débat est indigeste, révoltant et nullement patriotique. Pure diversion pour consolider un complot contre la République démocratique du Congo.

DES DOSSIERS URGENTS ?

Les partis politiques, notamment le PPRD, le RCD, le MLC, le PALU en tête devraient se préoccuper, chacun dans son camp dans des institutions nationales, de la meilleure élaboration du Projet du Budget 2009 ; de savoir où sont partis tous ces milliards de dollars que l’on dit volatisés, détournés ou manque à gagner ; de mieux s’appesantir sur la politique pétrolière en RDC ; de s’attarder sur la réforme de l’Armée, de la Police, des services de renseignements ; de s’interroger sur la non application du barème de Mbudi ; des préalables portant sur la prochaine rentrée scolaire ; de la hausse des prix ; de la revisitation des contrats miniers, et nous en passons. Il est du devoir des partis politiques d’exercer des pressions réelles sur le Gouvernement pour briser l’immobilisme et non se constituer en caisse de résonance pour ne pas perdre des privilèges alors que l’on pousse plutôt le pays dans le gouffre à cause des intérêts personnels. Un parti politique, dit-on, est un « Etat en miniature ».

Mais comme si l’on tenait absolument à maintenir le peuple congolais en otage, on brandit curieusement, à des moments déterminants de l’histoire de notre pays, des cas apparemment planifiés : Affaire Kahemba, Bundu dia Kongo, arrestation de Bemba, Conférence de Goma, assassinat des hommes politiques, détournement des milliards de dollars… et maintenant, la querelle autour de la date du 2 août. Pure et pire diversion pour retarder la solution de vrais problèmes nationaux susceptibles de provoquer des changements attendus afin de remettre effectivement la RDC sur la voie du progrès. Le Potentiel

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