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LOSAKO
13 juin 2008

Les Belges jouent la montre au Congo : Yves Leterme « si le président Kabila voulait lui parler, son téléphone était ouvert ».

_42337229_11congomobile_afpLA CRISE entre Kinshasa et Bruxelles ne semble pas proche de son épilogue. Le fossé pourrait s'approfondir.

En réponse à une question urgente posée par André Flahaut à propos de la crise ouverte avec le Congo depuis 50 jours, le Premier ministre Yves Leterme a déclaré que « si le président Kabila voulait lui parler, son téléphone était ouvert ». Autrement dit, aucun contact direct n'a encore eu lieu entre eux et le fossé semble s'approfondir entre les deux pays.

Rappelons que, du côté congolais, la crise a été provoquée par les propos tenus par le ministre De Gucht, qui réclamait une sorte de « droit de tutelle » moral sur le pays. Ces exigences, formulées et répétées sur un ton offensant, avaient aussi un contenu très concret : vouloir prolonger l'embargo sur les armes, alors que les Nations unies envisagent de lever cette mesure prise à l'époque de la guerre (et qui n'a jamais frappé le Rwanda), plaider, toujours à l'ONU, pour une sorte de mise sous tutelle internationale du secteur minier, défendre enfin le maintien permanent d'un observateur désigné par le Conseil des droits de l'homme.

Le gouvernement belge ayant avalisé les déclarations de De Gucht, le conseil des ministres congolais répliqua en fermant les consulats belges à Bukavu et Lubumbashi et en rappelant son ambassadeur en Belgique.

La solution de la crise ne se trouve donc pas au niveau des individus, Leterme ou Kabila (ce dernier, vu son rang de « chef d'Etat » représente en quelque sorte le dernier fusible) mais au niveau des gouvernements, ce qui explique les entretiens qui eurent lieu entre les deux Premiers ministres, Leterme et Gizenga.

Or les Congolais constatent que, sur le plan qui leur importe, c'est-à-dire une rétractation des propos tenus par De Gucht, voire des excuses, rien ne se passe, officiellement en tout cas. Et que, confondant causes et conséquences, les Belges n'abordent que la question des consulats, soupçonnant même leurs interlocuteurs d'avoir, dès le début, visé la fermeture de ces représentations diplomatiques qui sont aussi des centres d'observation et d'information (sur le secteur minier au Katanga, sur les mouvements militaires dans le cas du Kivu).

A Lubumbashi, ce sont d'abord les Congolais qui sont pénalisés par la fermeture d'un consulat qui délivrait plus de 1.000 visas par mois, dans de bien meilleures conditions qu'à Kinshasa.

A Bruxelles, de timides scénarios de sortie de crise sont élaborés. A ce jour, le plus logique d'entre eux, l'envoi à Kinshasa d'émissaires ayant un poids politique (ministres, anciens ministres ou parlementaires) n'a pas encore été retenu, Leterme (coalition gouvernementale oblige) redoutant visiblement de contourner De Gucht ou de lui faire perdre la face. Une autre occasion de contact pourrait être la réunion du « comité des partenaires », qui devait réunir, le 26 juin, sous l'égide de la coopération, acteurs belges et congolais engagés dans la reconstruction, afin qu'ils évaluent promesses et réalisations. Cette rencontre a été reportée à juillet et n'aura sans doute pas lieu avant le 15, date butoir sur l'agenda de la politique intérieure belge. Si les résultats s'avèrent positifs, Leterme et Kabila pourraient se rencontrer lors de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, en septembre.

file_196247_49323Cette démarche, qui permettrait de marginaliser De Gucht, a le désavantage de la lenteur : comment comprendre que deux pays, qui se présentent comme des partenaires privilégiés, puissent tolérer aussi longtemps qu'un tel abcès empoisonne leurs relations ? D'aucuns soupçonnent déjà un « agenda caché » des Belges, qui pourraient être tentés de gagner du temps en spéculant sur un éventuel basculement du pouvoir à Kinshasa !

Si cette très hasardeuse hypothèse devait se confirmer, la Belgique serait encore plus isolée qu'elle ne l'est aujourd'hui : aucun de ses alliés européens ne lui a jusqu'à présent manifesté le moindre soutien, à part les Pays-Bas, préoccupés des facilités logistiques que le consulat de Bukavu offrait à leur envoyé spécial pour les Grands Lacs, Roeland van de Geer, tandis que la France multiplie invitations et gestes d'amitié à l'égard du président Kabila et que la Grande-Bretagne ne cesse d'augmenter sa coopération.  O.M/Le Soir…

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