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LOSAKO
11 juin 2008

Le Congo belge : Fin de partie pour la Belgique ou pour Joseph Kabila..?

jpg_congotintin_7a4f0Relents néo-coloniaux sur fond de conflit d’intérêt et de corruption, la République Démocratique du Congo s’insurge contre ses « anciens pères ».

Le temps des règlements de comptes a sonné entre Bruxelles et Kinshasa. Les relations entre les deux gouvernements n’étaient pas excellentes en 2007, mais elles sont maintenant exécrables. La dernière triple visite ministérielle belge à Kinshasa (rien moins que les ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de la Coopération avaient fait le déplacement !) a été l’occasion d’échanges peu diplomatiques avec Joseph Kabila tout d’abord, puis en public, lors du cocktail donné dans les jardins de la résidence de l’ambassadeur. Karel De Gucht, le ministre belge des Affaires étrangères, y a fait un discours musclé tout entier dédié à la « bonne gouvernance » : la lutte contre la corruption, l’amélioration de la gestion publique, la transparence, la sécurité et la lutte contre les violences sexuelles commises dans l’Est du pays et qualifiées par lui de « cauchemardesques » ont été au centre de son intervention devant un parterre de Congolais et diplomates kinois.

Pour être encore plus explicite, il a continué sa leçon « improvisée » sur la gouvernance en disant : « La bonne gouvernance, cela signifie s’attaquer aux privilèges fabuleux de certains. Il faut s’attendre à une farouche résistance de tous ceux qui n’hésitent pas à sacrifier le bien-être de la population pour leur enrichissement personnel. Ce combat n’est possible qu’avec l’adhésion de nos interlocuteurs congolais. Adhésion qui doit maintenant se manifester en paroles et en actes » De retour en Belgique, Karel De Gucht a renchéri en parlant à la RTBF d’un « droit de regard moral » de la Belgique sur la politique congolaise « au nom des 200 millions de dollars que nous vous donnons au titre de l’aide » (sic). Depuis la presse kinoise parle de crise ouverte.

La RD Congo préfère Tchang à Tintin

Ce qui s’est immédiatement traduit en actes n’est pas le combat pour la bonne gouvernance mais la colère de Joseph Kabila : le conseil des ministres à la fin du mois de mai s’est drapé dans la dignité du Congo offensé et décision a été prise de procéder au réexamen des termes de la coopération entre les deux pays, de rappeler en consultation l’ambassadeur de RDC en Belgique et de fermer le consulat congolais à Anvers. Pourquoi le consulat d’Anvers ? Parce que les milieux diamantaires y font leur demande de visas.

Dans sa note de protestation contre les propos tenus par le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, le gouvernement du Congo a demandé la fermeture des consulats de Belgique à Lubumbashi (Katanga, sud-est) et à Bukavu (sud-Kivu, est).

La Belgique a fermé la semaine passée ses consulats à Bukavu et à Lubumbashi, villes de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), conformément à la demande de Kinshasa.

Depuis la signature des contrats chinois (pour quelques milliards de $ en 2007 !), Bruxelles et Kinshasa sont à couteaux tirés. En pleine crise intérieure, la Belgique supporte mal de voir sa chasse gardée s’émanciper et ses entreprises écartées. Pendant que le ton monte entre les chancelleries, on s’active dans une guerre de coulisses. Premier à tomber au champ du déshonneur : Pierre Chevalier, représentant spécial du gouvernement belge au Conseil de Sécurité, a dû démissionner précipitamment début mai après la révélation de ses liens avec l’industrie minière en RDC. Élu libéral flamand, il était administrateur délégué du groupe Forrest – l’homme fort du Katanga - alors que la question de l’exploitation illégale des ressources naturelles en RDC fait partie de l’agenda du Conseil de Sécurité. Le conflit d’intérêts était manifeste et il lui a été demandé de renoncer à représenter son pays. Réponse du berger à la bergère : le 13 mai, la Banque Centrale Congolaise a été inculpée de blanchiment par la justice belge dans le cadre d’une affaire de « disparition de fonds détournés au préjudice d’une société minière congolaise au départ de comptes ouverts dans une banque belge » ! Cette affaire qui remonte à 2004 et se serait soldée par l’évanouissement de 80 millions de $ implique « malheureusement » l’ex-PDG de la MIBA , Jean-Charles Okoto, également ex-président du parti de Joseph Kabila, le PPRD.

En choisissant de dénoncer la mauvaise gouvernance congolaise, Karel De Gucht a choisi un terrain dangereux pour déclencher les hostilités entre Bruxelles et Kinshasa : la longue et tumultueuse histoire des intérêts belges en RDC garantit quelques effets boomerang - comme Pierre Chevalier. En attendant d’autres coups bas au pays de Tintin, l’actuelle crise conjugale belgo-congolaise révèle la difficulté, voire l’hypocrisie, de parler de bonne gouvernance en Afrique pour certains pays européens. Les « petites affaires » se conciliant mal avec la promotion de la bonne gouvernance, les gouvernements africains se font un plaisir de donner une leçon aux donneurs de leçons.

Toutefois les attaques (l'absence du pouvoir d'Etat, corruption généralisée, insécurité et mal gouvernance etc...) à répétition dont il est l’objet ébranlent puissamment le pouvoir << des rêves >> du petit Joseph Kabila face au Grand Roi...

O.M...faiseur de rois/bakchich (photo)

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