Gabriel Mokia veut prendre le poste de Porte-parole de l’opposition en RDC. Il est convaincu que l’autre prétendant Gilbert Kiakwama n’est pas plus opposant que lui. Mokia cherche à tirer profit des absences prolongées de Jean-Pierre Bemba et Etienne Tshisekedi. La candidature de Mokia a ceci de particulier qu’elle met au grand jour le manque de structure et de stratégie au sein de l’opposition congolaise qui est loin de se positionner en alternative crédible au pouvoir de Kabila.

Il y croit dur comme fer. Gabriel Mokia rêve et travaille pour devenir un jour le Porte-parole de l’opposition en RDC. Le poste est très intéressant, juteux et avantageux pour qu’il ne soit réservé qu’à d’autres. Par autres, Gabriel Mokia pense à Gilbert Kiakwama que d’aucuns n’hésitent plus à présenter comme un sérieux candidat. Kiakwama aurait déjà fait ses comptes. Il a, dit-on, le soutien des députés et sénateurs du Groupe parlementaire CDC.

Dans les milieux des Forces du Futur encore fidèles à Z’Ahidi Ngoma, on le soupçonne d’être derrière le Recamp (Regroupement des Elus du Camp de la Patrie). L’objectif serait de contourner le MLC, 1er parti d’opposition à la suite des élections générales de 2006, qui réclame le poste pour son Président Jean-Pierre Bemba en exil au Portugal. Ceux qui ont fait part de ces calculs politiciens aux journalistes, au lendemain du lancement du Recamp au Grand Hôtel Kinshasa, sont allés au-delà des apparences.

Ainsi, il a été dit que les députés CDC et ceux du Recamp seraient des réservistes de l’AMP. Et qu’en cas de divorce entre le Palu et ses alliés, divorce qui interviendrait si jamais Antoine Gizenga, guide suprême du Palu, quittait sans son consentement la Primature, les ‘‘réservistes’’ seraient appelés en renfort pour stabiliser la majorité. Parlant de Kiakwama, Gabriel Mokia, dans le langage qui est le sien, lui reproche de ne s’être jamais mouillé pour le Congo, car ayant passé la plus grande partie de sa vie au Parlement en train de servir le pouvoir. Mokia s’est demandé si quelqu’un avait déjà vu l’intellectuel Kiakwama battre le macadam.

Il reste que pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé, Mokia devra surmonter plusieurs obstacles. D’abord, juridique. La loi sur le statut de l’opposition en RDC tend à favoriser les personnalités politiques dont les partis sont représentés au Parlement. On parle alors de l’opposition parlementaire.

Gabriel Mokia, lui, est classé dans l’opposition extraparlementaire. Il devra battre campagne au-dedans et en dehors du Parlement.

Chez les extraparlementaires, Mokia aura à batailler dur pour se faire adopter par les combattants de l’UDPS. Au sein de l’opposition institutionnelle, il ne pourra obtenir ce qu’il désire ardemment que s’il compose avec le MLC et les autres. D’autres difficultés résident dans le mode de désignation du Porte-parole qui n’a été clairement défini. Il y en a qui jurent par le consensus, certains par un vote à bulletin secret, d’autres par un vote à main levée. Si Mokia passait, il sera pour Joseph Kabila ce qu’est Morgan Tshangiray pour Robert Mugabe au Zimbabwe. La Prospérité