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LOSAKO
1 avril 2008

Zimbabwe: le règne du président Mugabe semble toucher à sa fin

robert_mugabeLe règne de 28 ans du président zimbabwéen semblait être entré dans sa phase finale mardi, son rival de longue date Morgan Tsvangirai paraissant en mesure de le supplanter à l'issue de l'élection présidentielle de samedi.

Tsvangirai n'a toutefois pas voulu confirmer dans la soirée des informations selon lesquelles Mugabe était prêt à quitter le pouvoir, ni annoncer sa victoire dans les urnes.

"Je suis prêt à attendre que la Commission électorale du Zimbabwe confirme les résultats", a déclaré à la presse le chef du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).

"Toute spéculation sur des accords, des négociations, n'a pas lieu d'être parce que les résultats n'ont pas été annoncés", a-t-il ajouté lors de sa première apparition publique depuis les élections.

"Il n'y a aucune chance qu'ils (le parti au pouvoir) négocient quoi que ce soit, des accords ou de tendre la main, jusqu'à ce qu'ils aient fini d'annoncer le résultat", a-t-il affirmé.

Selon un haut responsable de l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir) et des responsables diplomatiques occidentaux, des conseillers de Tsvangirai et de Mugabe négocient depuis lundi le départ du chef de l'Etat, qui veut éviter l'humiliation d'un second tour.

"Il est prêt à quitter le pouvoir parce qu'il ne veut pas se mettre dans l'embarras en affrontant un second tour" à la présidentielle, a déclaré à l'AFP ce responsable de la Zanu-PF, sous couvert d'anonymat.

Selon lui, Tsvangirai étant arrivé en première position avec 48% des suffrages, mais sans majorité absolue, un second tour devrait être organisé dans les trois semaines.

C'est pour éviter cette humiliation que Mugabe serait prêt à se retirer. "Seule une personne l'en empêche encore, le chef de l'armée" Constantine Chiwenga, a ajouté ce responsable.

Deux diplomates européens à Harare ont également indiqué qu'un accord de principe avait été conclu entre l'opposition et les proches du président. "Tout va dans le sens d'un départ en douceur du président Mugabe", a détsaviclaré l'un d'eux à l'AFP.

Selon la BBC, les ambassadeurs britannique, français et américain à Harare ont été convoqués dans la soirée au siège du gouvernement.

"Il n'y a aucune discussion en cours", a récusé le ministre adjoint de l'Information Bright Matonga. "Nous nous demandons d'où toutes ces déclarations peuvent bien venir. Elles sont basées sur des rumeurs infondées diffusées par des gens mal intentionnés".

Mugabe, 84 ans, briguait un 6e mandat à la tête du pays qu'il dirige depuis son indépendance en 1980. Pour la deuxième fois, il affrontait notamment Tsvangirai, arrêté à plusieurs reprises et passé à tabac par les forces du régime, il y a un an avant un rassemblement contre le chef de l'Etat.

Mardi, seuls des résultats partiels sur les législatives avaient été publiés et la commission électorale a appelé les Zimbabwéens à la patience. Elle a affirmé être toujours "en train de recevoir les résultats du scrutin présidentiel en provenance de plusieurs provinces" et procéder à leur "vérification méticuleuse".

Ces délais ont alimenté la peur de manipulations des résultats et l'Occident a appelé la commission à les publier "dès que possible" pour que le scrutin reste crédible.

La tension est montée d'un cran quand la présidence de l'Union européenne a évoqué dans la journée le départ de Mugabe.

Le ministre slovène des Affaires étrangères Dimitrij Rupel, dont le pays préside l'UE, a estimé que Mugabe "avait perdu les élections". "J'espère qu'il est sur le départ, la plupart des Européens pensent de même (...) S'il continue, ce sera un coup d'Etat."

"Ils peuvent aller se faire pendre. Ils veulent truquer les élections du Zimbabwe", a rétorqué le porte-parole de Mugabe, George Charamba.

Sur 140 des 210 sièges de députés attribués en soirée, le MDC en a remporté 72 contre 68 à la Zanu-PF. Cinq des sièges du MDC sont allés à une faction dissidente, dirigée par Arthur Mutambara.

Le MDC avait dès lundi revendiqué la victoire, estimant que Tsvangirai avait remporté 60% des suffrages contre 30% au président Mugabe.

Mais un réseau indépendant de quelque 8.000 observateurs a assuré que Tsvangirai n'avait pas obtenu la majorité absolue.

Les forces de l'ordre restaient en état d'alerte maximale dans le pays, où le calme continuait à régner.

Quelque 5,9 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes samedi afin de désigner leurs président, députés, sénateurs et conseillers municipaux, pour la première fois lors d'un scrutin unique dans ce pays en plein marasme économique avec une inflation à plus de 100.000%.

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