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LOSAKO
22 mars 2008

Tireurs de ficelles

105217 « Tireurs de ficelles ». Ainsi sont désignés tous ceux qui, non autrement identifiés, sont accusés de faire « obstacle » à la reconstruction de la République démocratique du Congo.

L’année dernière, des parlementaires assermentés sont rentrés d’une mission d’enquête sur l’insécurité régnant au Nord et au Sud-Kivu en pointant du doigt des « tireurs de ficelles ». Commanditaires tapis à Kinshasa d’où ils alimentent les foyers de tension, ces malfaiteurs à col blanc ont vu leur identité « cachée » au public par une décision prise à l’unanimité d’une plénière. Pour des raisons de sécurité « des personnes citées dans le rapport », avait-on fait valoir.

Aujourd’hui, les tueries continuent dans les deux provinces. On pense même que la plupart de ces pyromanes auraient pris part aux travaux de la Conférence sur la paix et le développement tenue à Goma …

Le même refrain est repris par des députés fraîchement renseignés durant les vacances parlementaires. Qualifiés d’ « esprits malveillants », d’autres tireurs de ficelles sont accusés d’avoir, dans certaines provinces épargnées par les conflits armés, « choisi de créer l’insécurité et la peur » au sein des populations. La rumeur sur la santé du président de la République s’inscrit dans cette logique de démobilisation.

Que cacheraient, par ailleurs, la rétention des salaires de fonctionnaires et le non paiement des émoluments des députés provinciaux, sinon une stratégie destinée à créer un climat général de mécontentement et de démobilisation ?

Bien plus. Des Kinois n’en revenaient pas samedi dernier en apprenant, du président de l’Assemblée provinciale étonné, la non exécution des travaux d’intérêt public pour lesquels des fonds avaient été programmés au budget. A qui profiterait alors le fait de laisser la voirie urbaine dans son actuel état de délabrement très avancé ?

Pourquoi aussi, en l’espace de douze mois, des populations innocentes sont-elles tuées au Bas-Congo sans que des sanctions exemplaires aient été prises à l’endroit de leurs auteurs et commanditaires ? Pourtant, des rapports de missions d’enquêtes sont arrivés sur les bureaux de toutes les institutions de la République. Là aussi, l’Assemblée nationale a gardé « secrètes » les conclusions et propositions faites.

Il en va de même des fameux contrats miniers dits « léonins ». Des éléments de preuve ont été réunis par les commissions ad hoc, mises en place aussi bien par l’Assemblée nationale que par le gouvernement. In fine, des voix s’étaient élevées pour réclamer l’identité des mandataires et de leurs mandants, afin que justice soit rendue. En vain.

En fait, tout processus entamé en provinces s’arrête, pile, à Kinshasa. Repaire désigné des « tireurs de ficelles ». Qui paraissent assurés de n’être ni interpellés, ni traduits devant les cours et tribunaux.

Tout compte fait, il appert que le Conseil de ministres aura beau se tenir de manière rotative dans chaque chef-lieu de province, mais tant que la « solidarité interinstitutionnelle » consistera en une « protection mutuelle », la reconstruction du pays risque de demeurer une vue d’esprit. Et, les « tireurs de ficelles » ne s’emporteraient que mieux. Le Potentiel

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