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LOSAKO
21 mars 2008

Encore une turbine à l’arrêt à Inga: Kinshasa bientôt dans le noir !

Kin Les Kinois ne sont pas encore à l’abri des désagréments quant à la fourniture de l’électricité. La turbine G 25 de la Centrale d’Inga s’est arrêtée lundi 17 mars vers 11 h, provoquant ainsi des perturbations que l’on enregistre ces derniers jours à Kinshasa. Si aucune disposition n’est prise dans l’immédiat, une grande partie de la ville de Kinshasa sera dans le noir. Avec toutes les conséquences économiques, sanitaires et sécuritaires que cela implique.

Le risque de perturbation dans la fourniture du courant électrique dans la ville de Kinshasa est bien réel. Et ce contrairement aux dernières affirmations du Comité de gestion de la Société nationale d’électricité.

Après l’explosion d’un disjoncteur au centre de dispersion d’Inga, une autre panne est survenue sur le site Inga II. La turbine G25 s’est arrêtée le lundi 17 janvier à 11 heures alors que les techniciens tentaient de procéder au remplacement des pièces défectueuses.

Le non respect du protocole pour l’arrêt de la turbine serait à la base de cette panne. Ce qui explique les coupures répétées du courant électrique, observées depuis le début de cette semaine à Kinshasa, notamment au centre des affaires de la Gombe.

Cette situation était prévisible et maintes fois rappelée par l’administrateur-délégué général de cette société d’Etat. Au cours d’une visite effectuée sur le site de Zongo en compagnie du ministre de l’énergie, Yengo Masampu avait déclaré haut et fort que les turbines d’Inga I et II avaient un besoin urgent d’être réhabilitées. Faute de faire diligence, il y avait risque de se réveiller un matin sans un groupe en état de fonctionnement.

MANQUE D’ENTRETIEN

L’Adg de la Snel ne s’était pas arrêté en si bon chemin, invitant par la même occasion les autorités à ne pas dormir sur leurs lauriers. «Si on continue à être distrait à Kinshasa, un jour nous allons nous réveiller sans un seul groupe en état de fonctionner à Inga», avait-il prévenu. Cette situation n’a guère évolué.

Lors d’une visite effectuée sur le site d’Inga par quelques membres de la commission économique et financière du gouvernement, conduits par le ministre au Plan, le directeur du département de production à Inga avait lancé un cri de détresse afin que le gouvernement prenne à bras le corps le dossier de la réhabilitation d’Inga.

Il en voulait pour preuve, l’absence de révision de ces machines. En effet, il nous revient que toutes les 70.000 heures, les turbines d’un barrage de la trempe d’Inga doivent subir des travaux de réhabilitation. Il se fait malheureusement que, depuis leur inauguration en 1972, pour les machines d’Inga I, et 1982 pour celles d’Inga II, aucune révision n’a été faite.

TOUJOURS A LA RECHERCHE DU FINANCEMENT

L’embargo, qui frappait la RDC depuis les années 90, n’a pas permis d’effectuer ces révisions faute de moyens financiers importants. A cela, s’ajoute la mauvaise gestion qui a souvent caractérisé cette entreprise publique devenue la vache à lait de tous les tenants du pouvoir des régimes en place.

Pour cette opération, la Snel doit mobiliser un peu plus de 500 millions de dollars américains. La Banque mondiale avait promis d’intervenir à hauteur de 296,7 millions USD. Ce financement concernait les six turbines d’Inga I où, pour le moment, quatre seulement sont en activité pour une puissance de près de 230 MW au lieu de 350 installés et produits en période normale de fonctionnement. Pendant ce temps, à Inga II, trois machines sont actuellement en activité sur les huit installées. D’évidence, le déficit est bien réel.

La Banque mondiale avait également retenu de réhabiliter quatre turbines d’Inga IIA. Toutes ces promesses pourtant fermes, sont demeurées jusqu’à ce jour lettre morte. Les questions de procédure freinent jusque-là la mise à disposition de ces fonds par la Banque mondiale.

Compter sur cet apport de la Banque mondiale serait suicidaire non seulement pour la Snel mais aussi pour tout le pays. La Banque mondiale ne vise-t-elle pas à obtenir la privatisation de cet outil important de production du courant électrique ? La question reste posée.

Comme si cela ne suffisait pas, d’autres annonces sont faites quant au financement de la réhabilitation de quatre groupes d’Inga IIB. Un opérateur privé effectue déjà des travaux de fiabilisation d’une turbine d’Inga II, à savoir la G23. Les travaux évoluent tant bien que mal, même si des pesanteurs sont régulièrement déplorées dans la bonne exécution des travaux.

Présentement, la Snel recherche des financements pour deux groupes d’Inga II suivant des avis d’appel au financement publiés par la presse locale. La grande question serait de fustiger le discours contradictoire des responsables de la Snel au gré des circonstances et des intérêts. Tous sont d’accord qu’il y a urgence à procéder aux travaux de réhabilitation, au risque de connaître un black out total. Au même moment, tous traînent les pas lorsqu’il s’agit de proposer des solutions radicales pour remédier à la situation.

LES OBSERVATIONS DE KENGO ET KAMERHE

L’étendue de l’hécatombe vers laquelle court la RDC dans ce secteur exige des décisions courageuses, réalistes, et évitant le bradage de ce patrimoine national. Le comité de gestion de la Snel qui connaît ses partenaires, devra guider le gouvernement vers la voie de la raison par ses conseils. La Snel doit cesser d’apparaître comme un champ de prédilection des prédateurs de tout genre. Une entreprise où des interférences politiques s’emploient à saigner les finances de cette société. La population ou les travailleurs de cette société ne savent ce qu’il est advenu de la créance du Congo-Brazzaville de l’ordre de 32 millions de dollars USD. Ou encore, un terrain où des chasseurs de commissions de tous bords s’affrontent sans tenir compte du caractère hautement social de cette entreprise.

D’ailleurs, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, Kengo wa Dondo et Vital Kamerhe, sont revenus sur cette situation dans leurs discours de rentrée parlementaire. Car l’électricité demeure un secteur vital tant pour la redynamisation de l’économie nationale qu’en ce qui concerne la santé et le bien-être des populations. Laisser la SNEL végéter dans cette situation, c’est accélérer un suicide collectif.

Certes, les efforts déployés pour la réhabilitation du réseau de Kinshasa par l’acquisition des transformateurs et les travaux effectués sur le centre de la Funa sont à saluer. Mais ils ne produiront des effets escomptés que si la production à Inga est de qualité et régulière.

En plus, La RDC pourra même tirer des bénéfices substantiels en exportant cette forme d’énergie très réclamée en Afrique australe notamment. Des études menées par les financiers de la Snel renseignent qu’à échéance, avec la réhabilitation complète de huit turbines d’Inga II, cette société pourra engranger des recettes annuelles de l’ordre de 5 milliards de dollars américains. Juste ce qu’il faut pour soulager le budget national avec des ressources propres au lieu de continuer à recourir à des appuis budgétaires extérieurs.

La panne survenue à Inga démontre à suffisance la précarité de la situation qui prévaut sur ce site. Le Potentiel

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