Bundu dia Kongo : Kabila et Gizenga ce jeudi à Matadi !
Après le raté du 13 mars, les Ministres d’Etat, Ministres et
Vice-Ministres seront ce jeudi autour de Kabila et Gizenga à Matadi.
L’affaire des adeptes de Bundu dia Kongo avec comme corollaire,
l’insécurité généralisée au Bas-Congo sera au menu de ce conseil des
ministres ; le premier du genre depuis l’avènement de la République
post-électorale. L’autorité de l’Etat ? Il en sera également question
en vue de restaurer l’ordre et la discipline dans cette partie du pays.
Quid de la table ronde réclamée par Ne Mwanda Nsemi ? Il n’est pas
exclu que le gouvernement y réponde.
Cette fois-ci, c’est la bonne, indique une source nichée en haut lieu.
Ce jeudi 20 mars, Joseph Kabila Kabange et Antoine Gizenga, seront à
Matadi. Un conseil des ministres programmé dans la même ville, la
semaine dernière, avait raté pour des raisons liées particulièrement au
respect de la solennité habituellement consacrée aux cérémonies
d’ouverture de la session ordinaire des deux chambres du Parlement, le
15 mars. Le souci de tâter le terrain revêt, pour le couple
Kabila-Gizenga, une importance capitale pour une province en proie à
d’incessants affrontements entre les adeptes de Bundu dia Kongo et les
éléments de la Police Nationale. Ce jeudi, apprend-on, le conseil des
ministres va s’y appesantir. Il donnera une réponse à la question de la
table ronde, une préoccupation maintes fois soulevée par Ne Mwanda
Nsemi, Chef Spirituel de ce mouvement politico-religieux. Au lendemain
des affrontements larvés, il était plus que normal, pour le
gouvernement, d’effectuer cette descente en vue marquer dans une
certaine mesure, sa solidarité envers les victimes. C’est aussi une
occasion d’affirmer l’autorité de l’Etat dans cette partie Ouest du
territoire national.
Dialogue ou force ?
Va-t-on laisser impuni Ne Mwanda Nsemi après tous ces événements
tragiques survenus dans le Bas-Congo ? A un certain moment, il était de
plus en plus probable qu’une action soit engagée contre le Chef
Spirituel de BDK. Des idées fusaient dans le sens de solliciter la
levée de ses immunités parlementaires, au cours de cette session
ordinaire, pour permettre à la justice de l’entendre et de le juger
pour tous les actes de vandalisme enregistrés à Seke-Banza, Luozi,
Kisantu et ailleurs. Il semble que cette démarche a été quelque peu
atténuée. Ceci explique, du reste, les menaces à peine voilées de Vital
Kamhere, Président de l’Assemblée Nationale, proférées à l’ouverture de
la nouvelle session contre ce mouvement politico-religieux et ses
dirigeants. Léon Kengo, Président de la Chambre Haute, estimait, pour
sa part, qu’un dialogue valait mieux l’usage de la force. Le dialogue,
pour Kengo, était la voie la plus sereine de pacifier l’Ouest du pays ;
plus particulièrement, le Bas-Congo. En sage, il préconisait un
rapprochement rapide des vues et l’exploration des sentiers
susceptibles de conduire au bonheur des Bakongo, sans la violence.
Vers une fronde sociale explosive
Au-delà du Bas-Congo, le gouvernement a plusieurs dossiers sur table
notamment, dans les autres provinces du pays. A l’Est, en dépit du
cessez-le-feu décrété au lendemain de la signature, le 23 janvier
dernier, de l’acte d’engagement de Goma, de petites poches de
résistance entretiennent encore la confusion. Les groupes armés
signataires de l’acte d’engagement affichent une autre détermination.
Ils accusent le gouvernement de traîner les pieds sur la nomination des
membres de la commission de suivi. Les Fdlr, l’une des épines dorsales
de la confusion à l’Est, énervent la conscience des Fardc qui, depuis
quelques jours, ont repris avec le déploiement des matériels et
munitions de guerre. L’étape de la sensibilisation étant close, il va
de soi que les Fardc passent à la vitesse supérieure. Il y a là, un
problème d’approvisionnement à résoudre en permanence dès lors qu’il
faudrait se battre pour désarmer ces hutus rwandais et les ramener, de
force, à Kigali. Les autres questions essentielles telles, la grève des
professeurs ainsi que toutes les autres menaces en perspective ne
manqueront pas d’être traitées lors de ce rendez-vous de la ville
portuaire. Le social en général mais aussi l’évaluation de l’état des
infrastructures bénéficieront d’une attention soutenue de la part de
l’Exécutif national. Les 40% de rétrocession, les primes de risque au
personnel médical, la bourse des étudiants, Mbudi pour les
fonctionnaires… figureront certainement au premier plan des
préoccupations gouvernementales.
Les grands chantiers ?
La promesse est une dette, dit-on. Dans quelques jours, c’est la fin du
mois de mars. Où en sommes-nous avec le démarrage de grands travaux ?
Pour la petite histoire, le 31 décembre 2007, le Président Kabila, dans
son message de vœux à la nation, avait fixé la dernière échéance du
début des travaux, à la fin du mois de mars. Il disait : « fin du
premier trimestre, au plus tard ». Qu’en est-il de la mise en œuvre du
macro partenariat conclu avec la République Populaire de Chine. Tout
récemment, des signaux avaient été émis au Ministère des Travaux
Publics où l’on espérait l’arrivée d’environ deux cents ingénieurs
chinois à Kinshasa.
Où sont-ils car les congolais les attendent de deux
mains.