Sommet des pays d'Afrique centrale: les chefs d'Etat à Kinshasa... Au chevet de Deby ou Kabila ?
Les chefs d'Etat - ou leurs représentants - des dix pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) sont arrivés lundi à Kinshasa, où doit se tenir dans la journée un sommet consacré à la situation au Tchad
Les présidents tchadien Idriss Deby Itno, burundais Pierre Nkurunziza, centrafricain François Bozizé, équato-guinéen Théodore Obiang, et de Sao Tome et Principe Fradique de Menezes, sont arrivés dans la matinée à l'aéroport international de Ndjili, où ils ont été accueillis par le ministre congolais d'Etat à l'Intérieur Denis Kalume.
Le président du Congo-Brazzaville voisin, Denis Sassou Nguesso, a quant à lui rejoint directement le palais présidentiel de Kinshasa par hélicoptère, survolant le fleuve Congo qui sépare les deux pays.
Le Gabon est représenté par son ministre de la Communication Jean-Boniface Assélé, l'Angola par son Premier ministre Fernando da Piedade et le Cameroun par le chef de sa diplomatie Henri Ebeye.
Selon un programme provisoire, le chef d'Etat de la RDC et président en exercice de la CEEAC Joseph Kabila devait ouvrir lla rencontre par une brève déclaration, avant de céder la parole à M. Deby pour exposer la situation dans son pays.
Les débats devaient ensuite se tenir à huis clos et un communiqué final être transmis à la presse dans la soirée.
Ce sommet, qui intervient un peu plus d'un mois après une attaque rebelle manquée et de violents combats dans la capitale tchadienne, avait été souhaité par les présidents Deby et Kabila, qui avait vivement condamné en février "toute tentative de prise du pouvoir par les armes" au Tchad.
Cette rencontre devait être l'occasion pour le président Deby d'obtenir un soutien clair des Etats de la région, notamment face à son voisin soudanais, mais a perdu de son importance du fait du récent réchauffement des relations entre N'Djamena et Khartoum.
L'annonce vendredi du président sénégalais Abdoulaye Wade d'une rencontre, le 12 mars à Dakar, entre les chefs d'Etat des deux pays pour signer un accord en vue d'une "solution définitive" au conflit qui les oppose, a "enlevé tout intérêt au sommet de Kinshasa", selon une source diplomatique en RDC.
Le Tchad et le Soudan, pays voisins à la frontière poreuse, ont des relations très tendues et s'accusent mutuellement de déstabilisation par groupes armés interposés. Ils ont déjà signé plusieurs accords, restés lettre morte, dans lesquels ils s'étaient engagés à ne plus soutenir les rebelles de l'autre pays.
O.M/AFP