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LOSAKO
7 mars 2008

CEEAC, très attendue pour chasser la rumeur « Qui vivra verra » !

118043Joseph Kabila (ci-contre photo jeuneafrique) est apparu à la télévision mercredi 5 mars pétillant de santé et dévalant quatre à quatre les escaliers du Palais de la Nation pour se diriger dans la grande salle de réunion où il a présidé une réunion extraordinaire du Conseil des ministres au cours duquel la question du climat de tension qui règne dans le Bas-Congo a été évoquée. Cette apparition n’est pourtant pas parvenue à rassurer les Kinois sur l’Etat santé du Chef de l’Etat tant et si bien que le jeudi matin, la rumeur qui court depuis plus d’un mois a continué de grossir.

Les mauvaises langues, en évoquant les images balancées en boucle sur la télévision nationale et sur d’autres chaînes de télévision, parlent de montage. Pourquoi ces rumeurs persistantes sur la vie d’un homme ? Que gagnent les auteurs de ces rumeurs en fomentant ces affabulations fantaisistes ? Qui sont vraiment ces gens ? Voici un tas de questions auxquelles l’opinion ne sait même plus répondre. En vérité, ceci n’est que pure distraction devant les nombreuses attentes, toujours intactes, d’une population qui a perdu tout espoir face à l’immobilisme des gouvernants.

Le pouvoir en mauvaise passe

Aujourd’hui, des analystes politiques pensent que ces rumeurs sont le fait d’une mauvaise diplomatie du pouvoir, surtout en ce qui concerne les attentes des parrains de Kabila. Le régime en place paie ses propres turpitudes et aurait mal choisi ses boucs émissaires, à travers des abonnés de téléphones. Ces rumeurs qui ont commencé à circuler sur les téléphones ne seraient pas mises en œuvre à partir de l’intérieur du pays. Cela se justifie du fait qu’à partir de l’Europe, du Congo Brazzaville ou de l’Afrique du Sud, il est possible d’appeler par un réseau typiquement congolais. Ce qui fait dire que la démarche du ministère de l’Intérieur et des PTT ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, si c’est pour casser cette rumeur qu’elle a été prise. Tout en reconnaissant qu’il ne fallait pas libéraliser sauvagement l’octroi des cartes SIM.

Mais ces analystes voient dans la situation actuelle la main de l’Occident qui bouderait le régime qu’il a soutenu et mis en place à coup des millions d’euros. Pour ces experts, l’organisation hypothétique des élections locales est une expression du mauvais climat qui régnerait entre Joseph Kabila et ses parrains occidentaux. On dit qu’ils ne veulent plus cautionner le renforcement d’un régime qui les a lâchés.

Trois ou quatre raisons pour lâcher un allié104879

A la base de cette mauvaise humeur, les contrats mirifiques avec les Chinois. Bien que le gouvernement crie sur tous les toits qu’il y a de la place pour tout le monde dans la reconstruction de la RDC, les occidentaux, qui ont financé les élections et ont sécurisé les résultats de l’élection présidentielle à travers l’Eufor, disent que Kinshasa a accordé la primauté et fait la part belle aux Chinois dans la signature des contrats. On évoque également l’incapacité du régime à mettre en place un véritable système démocratique basé sur la justice, les médias et les institutions démocratiques.

En effet, la confusion aujourd’hui perçue dans la marche de l’Etat appelle beaucoup de question du genre qui dirige réellement le pays : est-ce le président de la République, le gouvernement ou les conseillers du Président. L’impression que le monde extérieur garde de cette confusion est que les institutions, au lieu d’être au service de la nation, sont devenues un instrument au service de quelques individus. L’échec de restaurer une vraie paix à l’Est procède également, selon ces analyses, de la mauvaise politique du pouvoir qui jouerait un double jeu au sein de la population de cette partie de la RDC. Un élément de plus du déficit démocratique est la gestion de l’affaire Bundu dia Kongo (BDK) qui, en l’espace d’une année, a fait couler le sang des Congolais.

Un massacre de plus au Bas-Congo97515

Les massacres du Bas-Congo se résument par l’usage disproportionné des armes à feu. Que ce soit une centaine de morts comme l’indiquent les associations de la Société civile du Bas-Congo ou de 25 morts ainsi que le reconnaît un bilan officiel, il y a eu des morts de plus. Pourquoi, s’interrogent des observateurs, BDK provoque-t-il des réactions aussi violentes de la part du pouvoir.

Le chef spirituel de BDK, Ne Mwanda Nsemi, parlait mercredi 5 mars dans un entretien sur une radio périphérique de l’usage de roquette, de canon ou des lance-flammes pour incendier des maisons. Le député national Ne Mwanda Nsemi a également dénoncé des massacres, des viols et des pillages, des fosses communes et des cadavres jetés au fleuve tout au long de l’expédition des forces de l’ordre vers le territoire voisin de Seke-Banza. Le gouverneur du Bas-Congo Mbatshi Mbatshia s’est étonné que les policiers aient tiré à balles réelles car selon lui, dans une telle opération, il était inconcevable qu’on use des armes à feu.

Mbatshi Mbatshia parle de dérapages dus à des policiers mal formés qui auraient paniqué. Il a exigé des sanctions et interpellé l’auditeur militaire supérieur afin que ce dernier explique clairement ce qui s’est réellement passé. Un autre bras de fer est en voie avec la décision du gouvernement de lancer des poursuites judiciaires ‘‘à l’encontre de tous les auteurs directs et indirects de ces troubles qui ont causé mort d’hommes et dégâts matériels importants. Pour ce faire, la Justice tant Civile que Militaire est à pied d’œuvre’’.

santos_sassou‘‘Nous voulons voir Kabila’’.... Un sommet hypothétique ?

Une phrase qui rappelle l’Evangile. Les grecs voulaient voir Jésus. Les Congolais qui continuent de douter des images diffusées à la télévision vont bientôt voir Joseph Kabila. En live, cette fois. Joseph Kabila va présider mardi le 10 mars à Kinshasa la réunion de la CEEAC (Communuaté économique des Etats de l’Afrique Centrale) sur la situation au Tchad.

Cette fois, on aura droit au direct. Seulement politiquement, cette réunion risque de ne pas avoir son impact médiatique et diplomatique escomptés. La diplomatie congolaise est brûlée sur cette affaire avec le mini-sommet de Dakar, le 12 mars, qui verra les chefs d’Etat du Soudan et du Tchad, Omar el-Béchir et Idriss Deby Itno ‘‘signer …très certainement’’ un ‘‘accord de règlement définitif du conflit’’ qui les oppose.

La rencontre de la CEEAC aura-t-elle encore le même impact recherché à travers la tournée de remise d’invitation et de sensibilisation des Chefs d’Etat des pays de l’Afrique centrale menée tambour battant par le ministre des affaires Mbusa Nyamwisi et le conseiller principal du président Kabila, Marcellin Cishambo.

Selon une source de la présidence sénégalaise, outre les présidents Deby et el-Béchir, doivent prendre part au mini-sommet de Dakar le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, les présidents gabonais Omar Bongo Ondimba, l’ex-président de la Commission de l’Union africaine (UA) Alpha Oumar Konaré, et le président en exercice de l’UA, le Tanzanien Jakaya Kikwete.

Sans réduire la situation au Tchad au conflit avec le Soudan, les convulsions au Darfour projettent leurs spasmes jusqu’au Tchad.

O.M/Le Révélateur

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