Des Casques bleus ont riposté vendredi à des tirs venus d'hommes armés qui les visaient non loin de leur base de Tongo, au Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), blessant un assaillant, a-t-on appris de sources onusiennes.

Des Casques bleus sud-africains ont tenté d'intercepter pour un contrôle des hommes en armes - qui seraient membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda - qui passaient à proximité de leur base avec au moins un prisonnier d'un groupe local d'auto-défense Maï Maï, a-t-on appris de plusieurs sources civiles et militaires onusiennes.

Les hommes armés ont refusé de s'arrêter et ont tiré en direction des Casques bleus, qui ont alors riposté, blessant à la jambe un des assaillants, selon les mêmes sources et selon des témoins.

Les Casques bleus ont ensuite interpellé les assaillants et dépêché une patrouille dans les environs, où des tirs avaient été signalés un peu plus tôt dans l'après-midi, selon des sources onusiennes.

La patrouille a découvert deux cadavres, probablement des victimes des assaillants membres du CNDP - qui étaient vêtus d'uniformes de la police -, selon les mêmes sources.

Le porte-parole de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), Kemal Saïki, s'est refusé à "confirmer ou infirmer" ces informations, se bornant à faire état d'"une altercation dans la zone de Tongo" mais sans mentionner un engagement des Casques bleus.

M. Saïki a indiqué sans autre précision que "deux personnes" auraient été tuées dans une altercation entre des "hommes en armes et des individus" à Tongo, "une zone sous contrôle du CNDP".

Il a confirmé que les Casques bleus avaient interpellé "un certain nombre d'individus" à la suite de ces "incidents".

"Une investigation est en cours pour déterminer les circonstances exactes de ces faits", a-t-il ajouté.

Ces heurts constituent une nouvelle violation du cessez-le-feu instauré le 24 janvier au Nord-Kivu, au lendemain de la signature par tous les groupes armés de la région - dont le CNDP - d'un "acte d'engagement" pour la paix dans la région.

Mercredi, des tirs nourris avaient été signalés dans plusieurs villages de la région, impliquant des troupes du CNDP et des miliciens Maï Maï, faisant au moins trois blessés.

Depuis la fin janvier, une vingtaine d'accrochages ont été signalés au Nord-Kivu, impliquant le plus souvent ces deux groupes rivaux, le plus souvent dans le cadre de conflits liés à des vols de bétail. Les belligérants se renvoient généralement la responsabilité du déclenchement des hostilités.

Fin janvier, la Monuc a renforcé sa présence au Nord-Kivu, où sont déployés 4.500 de ses 17.000 Casques bleus. Elle opère désormais à partir de 28 bases opérationnelles mobiles - dont celle de Tongo -, en plus de ses 12 camps permanents, avec pour mission de protéger la population et de veiller au respect du cessez-le-feu.