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LOSAKO
28 janvier 2008

GROGNE A LA MONUC: Où est-ce qu’on en est ?

blindes_monucAu mois d’Octobre passé, l’opinion nationale Congolaise était sidérée d’apprendre que le personnel Congolais de la MONUC observerait des journées d’arrêt de travail. Effectivement, le 17 et le 18 Octobre 2007, il eut observation de ces journées d’arrêt de travail qui laissa le peuple Congolais tout entier stupéfait. Comment pouvait-on en arriver là ? Lorsqu’on connaît les sommes énormes que cette mission de, l’Organisation des Nations Unies dépense annuellement ! Comment pouvait-on en arriver là , lorsqu’on sait que les propres règlements de l’ONU stipulent que ses Missions devraient être parmi les organes qui octroient les meilleures rémunérations à leur personnel partout où elles s’installent et que par conséquent, le Personnel Congolais de la MONUC devrait être parmi les mieux payés dans l’océans de misère qui couvre toute la république. C’est pour cette raison que l’opinion s’intéressa aux revendications de ce Personnel pour trouver les raisons de ce comportement qu’elle jugeait d’irresponsable de la part de ceux qui étaient censés être mieux au Congo en cette période de précarité. Cette même opinion se disait aussi que si ces Agents de la MONUC avaient pris le risque de mettre leur bon travail en danger, il devait y avoir des bonnes raisons. Ils devaient être à bout et être excédés pour en arriver là.

D’abord, le Personnel Congolais de la MONUC, tout comme tous les Congolais en général sont victimes de leur extrême bienveillance et leur sens d’hospitalité exagéré. Cela a comme indésirable conséquence que les étrangers de la MONUC tout comme ceux qui font les affaires au pays en arrivent à se comporter comme en territoire conquis. Leur arrogance brime, humilie, insulte leurs collègues à répétition, au point que ceux-ci se sentent meurtris jusqu’au plus haut point dans leur dignité. Le comportement qu’ils adoptent aurait conduit dans des pays comme le Cameroun, l’Angola, le Nigeria à leur lynchage immédiat. Mais au Congo, ce sont ces natifs du pays paradoxalement qui sont menacés et insécurisés. A titre d’exemple, les agents citent des cas des internationaux les gratifiant de l’insulte que le fameux Album d’Hergé, désormais fameux, mais actuellement retiré du marché en Europe a rendu célèbre par ses allusions racistes : ‘macaque’. D’autres citent des cas des caissières venues des lointains pays, comme si au Congo, il n y avait personne pour assumer cette fonction avec compétence, qui rabrouent des Congolais ayant parcouru plus de cent kilomètres pour toucher leurs salaires et les renvoient à plus tard, alors que l’opération ne pouvait coûter que cinq minutes de leur précieux temps, et ce malgré l’intervention de leurs chefs hiérarchique. Au fait, les Congolais qui payaient avant qu’elles ne débarquent étaient de loin plus rapides qu’elles et ils n’enrageaient pas inutilement leurs compatriotes venant des coins reculés en les faisant attendre sans raison deux ou trois jours avant de leur payer leur salaires pour la déplorable raison qu’ils n’ont pas été présents lorsque tout le monde était payés. On parlent même de certains administrateurs qui ont allègrement violé la constitution du Congo en divisant les Congolais entre eux sur base de leur origine, octroyant à certains des avantages, et les déniant à d’autres considérés comme trop frondeurs juste parce qu’ils ne sont pas originaires du même coin . L‘article 13 de la constitution Congolaise condamne avec sévérité de tels comportements. C’est ce qui constitue l’essentiel de la première revendication des Agents Congolais de la MONUC qui demandent plus dignité et plus de respect de la part de leurs collègues étrangers.

Le deuxième point de discorde entre les Agents Congolais et la hiérarchie de la Mission concerne bien sûr la rémunération. Le fossé entre la rémunération des Agents Internationaux et les agents locaux est tellement profond qu’il ne peut susciter que colère, frustration et conflit. Ce fossé pourrait être de l’ordre de 10 ou 15 fois. C\'est-à-dire que si le plus bas salaire d’un Congolais détenteur d’un contrat est de 600 dollars, celui d’un expatrié le plus bas est de 65OO dollars Américains auxquels il faut adjoindre la prime de mission qui vaut presque autant d’argent. En termes clairs, si le dernier Congolais touche 600 dollars US, l’expatrié touchant le plus bas salaire a 12000 dollars US. C’est révoltant.
Fait curieux, après les journées d’arrêt de travail de l’année passée de la part des Agents Congolais, ce sont les salaires des expatriés qui ont été revus à la hausse par deux fois ; l’année passée et récemment cette année (40%), ceux des agents Congolais n’ayant subi aucune variation jusque là. En plus, les agents Congolais de la MONUC relèvent que lorsque la MONUC s’est installée au CONGO, ses agents Congolais étaient aussi bien payés que ceux de CELTEL, VODACOM, BAT. Sept ans après, les Agents des sociétés précitées touchent deux ou trois fois mieux que leurs correspondants de la MONUC. Tout cela a été exposé de long en large à la hiérarchie de la MONUC par le chef de la délégation syndicale des Agents locaux de la MONUC laquelle a fait sourde d’oreille. Le chef de l’intersyndicale en est ressorti affaibli, décrié par ses compatriotes et rejeté par la Hiérarchie.

La dernière revendication des Agents Congolais de la MONUC concerne les travailleurs journaliers ne détenant aucun contrat de travail. Certains font des métiers utiles au bon déroulement de la Mission de la MONUC depuis six ans ! Même la législation Congolaise, pourtant lacunaire exige que des tels travailleurs soient pourvus d’un contrat de travail plus sécurisant après un si long temps de service. L’Organisation des Nations Unies qui devait être exemplaire dans l’application des lois et des textes est devenu au Congo le mauvais exemple à ne pas suivre. (La mauvaise gouvernance serait décidément contagieuse au Congo). Aucun éclairci n’est en vue pour ces travailleurs journaliers ; parce qu’ils sont à 1700 sur l’ensemble du pays et on parle de 470 contrats seulement qui leur sont destinés, pour lesquels ils devront concourir avec les candidats extérieurs ? La différence entre leur rémunération suivant la zone dans laquelle ils prestent n’a pas été abolie.

On peut donc sans crainte affirmer que l’avant l’arrêt de travail du mois d’Octobre à la MONUC reste égale à l’après l’arrêt de travail. La seule retombée palpable est le remaniement de la hiérarchie. Le Représentant du Secrétaire Général de la MONUC est parti, la Directrice de l’Administration et son Chef du Personnel aussi. Mais, cette tendance au changement doit être tempérée, parce que tous les Administrateurs des divers secteurs, véritable charpente autour desquelles la MONUC s’édifie et respire, restent en place. Or ce sont eux qui sont les artisans de la gestion au quotidien dans la Mission, qui lui donne même son originalité. Ce sont eux qui gèrent le milliard de dollars Us dont l’Assemblée générale de l’ONU dote sa mission au Congo.

Dans ces conditions, il ne serait donc pas étonnant de revoir les mêmes revendications resurgir, après s’être revêtues de plus de virulence chez les Agents Nationaux de la Mission de l’Organisation des Nations Unies. Déjà plusieurs parmi eux parlent du mois de Février pour des nouvelles manifestations, au cas où les nouvelles autorités de la MONUC feraient preuve de la même indifférence face aux revendications des nationaux. Et si ce mouvement de grogne recommence, il se radicaliserait. En effet, la première fois, le Président de l’intersyndicale des Agents Congolais avait la confiance de ses collègues et il pouvait tempérer les veillétés extrémistes de certains. Après ses deux voyages à New York pour plaider la cause de ses compatriotes, qui n’ont abouti à rien de papable, sinon une abondante littérature, il ne pourrait plus modérer les points de vue échauffés de ses collègues. Ceux-ci se disent refuser de servir de paillasson et de marchepied pour les internationaux qui se remplissent les poches sans aucune considération pour leurs collègues du pays.

Qui vivra verra !

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