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LOSAKO
25 janvier 2008

Après la signature de l’Acte d’engagement : Karel De Gucht pose les conditions d’un succès !

deguchtSelon Karel De Gucht, ministre belge des Affaires Etrangères, le processus de Goma ne sera mis en place que si le cessez-le-feu devient effectif, si les militaires se retirent et si les unités de la Monuc se déploient dans les zones sensibles. De Gucht demande à Kinshasa de respecter ses engagements sur le désarmement et le retour des FDLR au Rwanda.

Après la signature, mercredi 23 janvier courant, de l’Acte d’engagement entre les groupes armés du Nord et Sud-Kivu et le Gouvernement de la République, les réactions fusent. La grande préoccupation est de savoir si l’Accord de Goma pourra ramener la paix dans les deux provinces. Pour le ministre belge des Affaires Etrangères, qui avait plaidé, début octobre 2007, sans succès apparemment pour la nomination d’un facilitateur avec la mission de rencontrer les acteurs de la guerre du Kivu, promet de travailler pour que tout ce qui a été engrangé sur papier se transforme en actes. Sa pensée va aux clauses concernant un cessez-le-feu effectif, le retrait militaire et le déploiement immédiat d’unités de la Monuc dans les zones sensibles pour y protéger la population civile. Karel De Gucht ajoute que si ceci réussit, alors on pourra réellement parler de la mise en place d’un véritable processus de Goma.

Les FDLR sur le dos du Gouvernement

Le ministre belge ne s’est pas limité à jeter des fleurs au Président Kabila qu’il trouve courageux. Karel De Gucht distribue, mieux rappelle des tâches à chaque partie impliquée dans le conflit. Au Gouvernement, il demande le respect des engagements pris à Nairobi sur le désarmement et le retour au Rwanda des rebelles FDLR qui empêchent Paul Kagame de fermer tranquillement l’œil. Dans cette chasse aux FDLR, la première étape, dit-il, est l’élaboration d’un programme de sensibilisation réussie. C’est ici que les choses deviennent intéressantes. La Belgique parle de FDLR comme s’il s’agissait d’un problème congolais et qu’il appartenait aux seuls Congolais de s’en débarrasser. Pourtant, plusieurs intellectuels et politiques de premier rang dénoncent cette façon de percevoir les choses. C’est aussi, comme le disait Z’Ahidi, la faute au Gouvernement qui n’arrive toujours pas à exiger de la Communauté internationale de ne plus s’arrêter sur le seuil de sa mauvaise conscience devant le génocide rwandais. Les grandes puissances, au lieu d’attendre de la RDC, dont l’armée et les forces de sécurité peinent à se restructurer, le désarmement et le rapatriement des FDLR, devaient logiquement engager des efforts pour parachever la résolution de la crise rwandaise transposée en RDC. Rien dans le message de félicitation de De Gucht ne va dans ce sens. Même pas lorsqu’il lance ‘‘explicitement’’ aux Etats voisins pour qu’ils soutiennent la nouvelle dynamique dans l’Est du Congo et qu’ils favorisent un climat de paix et de développement dans la région dans un esprit de bon voisinage. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Pas grand-chose. C’est ça qu’on appelle en journalisme la langue du bois.

Puisque le ministre belge parle d’un programme de sensibilisation réussie à propos des FDLR, il devait, à l’évidence, dire un mot sur les conditions de ce retour au Rwanda. Malheureusement, il trouve une occasion de se taire. Pourtant, le Gouvernement de Kigali ne fait rien pour promouvoir la réconciliation nationale. Sans avoir l’intention de développer un pessimisme, on peut d’ores et déjà anticiper sur les chances de réussite d’un rapatriement volontaire des FDLR dans leur pays. C’est vouer à l’échec aussi longtemps que ces rebelles rwandais auront la peur d’être tués une fois chez eux. Il restera une seule option pour obtenir le retour des FDLR : le recours à la force. Si on en arrive là, il est faux de dire que la guerre est finie pour les Kivutiens. Les FDLR sont des militaires aguerris avec un moral au zénith. Qui plus, ils ont des ramifications dans la population du Kivu qui les tolère. En dépit, justement, de tous les crimes odieux dont ils se sont rendus coupables.

A tout dire, si l’Accord de Goma peut-être salué, il faudrait encourager les Rwandais à balayer dans leur maison. Ce que la Communauté internationale a exigé et obtenu des Congolais, on doit également le faire pour les Rwandais.

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LOSAKO
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