RDC: De Gucht parle de "génocide sexuel"
Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, a qualifié jeudi de "génocide sexuel" les pratiques systématiques de viols par les belligérants à l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Dénoncée par les ONG, cette situation fait l'objet d'une prise de conscience croissante de la part de la communauté internationale.
Selon Amnesty International, le viol de femmes et d'enfants est devenu une "arme de guerre" destinée notamment à terroriser les combattants adverses. La pratique serait le fait des forces insurgées, mais aussi de l'armée régulière congolaise. Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution appelant les dirigeants internationaux et les autorités congolaises à punir les responsables. Le texte appelle également l'UE et l'ONU à "reconnaitre formellement le viol (...) comme un crime contre l'humanité, un crime de guerre et une forme de torture, qu'il soit ou non pratiqué de manière systématique".
M. De Gucht, qui s'est exprimé sur ce sujet au cours d'une réception de presse de Nouvel An, a annoncé jeudi l'intention de la Belgique d'intensifier son action humanitaire en RDC, sans fournir davantage de précisions.
L'est de la RDC, et plus spécifiquement le Nord-Kivu, est depuis plusieurs mois le théâtre de violents affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et des soldats insurgés ralliés au général déchu tutsi Laurent Nkunda. Ces violences sont à l'origine d'une grave crise humanitaire.