Primaires dans le New Hampshire: Obama prend le large, le ton avec H. Clinton se durcit
Le sénateur Barack Obama a pris le large dans les sondages à l'approche des
primaires de mardi dans le New Hampshire (nord-est), test crucial pour son
adversaire démocrate Hillary Clinton qui tente de rebondir en durcissant
l'attaque.
Côté républicain le ton devient également de plus en plus aigre,
alors que le sénateur John
conforte son avance au New Hampshire après avoir
frôlé l'abandon l'été dernier, ce qui relance la course à
l'investiture.
Après les caucus (assemblées d'électeurs) de l'Etat rural de
l'Iowa (centre), c'est au tour du New Hampshire, petit Etat du nord-est, de
focaliser l'attention dans les primaires préalables à l'élection générale du 4
novembre.
Hillary Clinton, dotée longtemps d'une aura d'invincibilité, se bat
pour rebondir et faire oublier la première victoire jeudi du jeune sénateur de
l'Illinois Barack Obama. Deux sondages publiés dimanche soir par la télévision
CNN et la station de radio WMUR, ainsi que par l'institut Gallup, la plaçant
respectivement à 10 points (29% contre 39%) et 13 points (28% contre 41%) de
retard sur son rival, ont illustré l'énorme difficulté de sa tâche.
Elle a inauguré un nouvel angle d'attaque, accusant son adversaire, au verbe
particulièrement lyrique, de n'être qu'un beau parleur. Les démocrates doivent
"choisir et élire un président qui agit, non pas un président qui se contente de
parler", a lancé Mme Clinton devant une foule de plusieurs milliers de ses
supporters, les implorant de "séparer la rhétorique de la réalité". "Les mots ne
sont pas des actes, tout bien présentés qu'ils soient, même s'ils sont
passionnément ressentis", avait-elle déjà fait valoir la veille lors d'un débat
télévisé.
La réponse de M. Obama, qui a enchaîné une demi-douzaine de
meetings, a été mordante. "Ce qu'on voit, c'est que Washington en est aux
derniers sursauts de la résistance au changement".
"On se moque de moi, un de mes adversaires a dit qu'il faudrait arrêter de
donner des faux espoirs", a relevé M.
. "Des faux espoirs? quel message on
fait passer (en disant ça) ? Est-ce qu'il faudrait se concentrer sur les
obstacles qui empêchent de faire ce qu'il faut, plutôt que de les dépasser, de
les démolir ? Ce n'est pas comme ça" que les Noirs ont obtenu leurs droits
civiques, que l'Amérique a conquis la Lune, a encore lancé le sénateur qui
aspire à devenir le premier président noir des Etats-Unis.
Le troisième de la
course John Edwards est de plus en plus éclipsé par ce duel de stars, et recule
à une lointaine troisième place (16%) dans le sondage CNN. Si une défaite dans
l'Iowa n'a théoriquement rien de disqualifiant, comme l'a montré par le passé
l'exemple de Bill Clinton, la sénatrice de New York aurait en revanche la tâche
bien difficile en cas de nouvel échec mardi.
Du côté des républicains,
l'ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee, qui incarne la frange
chrétienne de son parti et est sorti vainqueur de l'Iowa, s'est hissé à la
troisième place dans le New Hampshire (14%), après avoir réorienté son discours,
moins chrétien et plus hostile au fisc et au gouvernement fédéral.
C'est
l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney qui joue particulièrement gros
dans la consultation de mardi: ce richissime homme d'affaires mormon a déjà
dépensé en vain des dizaines de millions de dollars dans l'Iowa, où il a subi un
cuisant échec. Interrogé dimanche sur Fox news, il a assuré qu'il "espérait
gagner" dans le New Hampshire, mais qu'une défaite ne lui serait pas fatale: "Je
ne crois franchement pas que le parti républicain choisira John McCain", le
vaincu de la primaire présidentielle de 2000 face à George W. Bush.
Les
primaires, à la différence des caucus, s'apparentent à un scrutin
classique.
Après le New Hampshire la campagne se déplacera essentiellement
dans le Nevada (ouest) puis en Caroline du Sud (sud-est), avant qu'une vingtaine
d'Etat fasse leur choix le 5 février.