Conférence de Goma : Un véritable Kimalu-Malu sans frein !!!
C’est
hier, en début d’après-midi, que la messe de Goma a été ouverte. Les
différentes allocutions successivement prononcées par l’Abbé Muholongu
Malu Malu Apollinaire, devenu, une fois de plus, le grand cordon,
William Lacy Swing, le Représentant de Ban Ki-Moon, et, enfin, Denis
Kalume Numbi, le Représentant personnel du Chef de l’Etat, M. Joseph
Kabila Kabange, ont culminé vers la nécessité, pour les deux Kivu, de
retrouver la paix et la stabilité en vue de redonner l’espoir de vie
aux populations civiles.
Cette cérémonie si riche en couleurs a laissé cependant, derrière
elle, un petit arrière-goût d’inachevé. Et pour cause ? Elle s’est
déroulée en l’absence de vrais protagonistes de cette énième harassante
guerre dont les effets libidineux sont à la base d’un nouveau drame
humanitaire dans cette partie fort troublée de l’Est de la RD. Congo.
On n’a pas vu dans la salle Laurent Nkunda, ni les autres ténors des
groupes armés encore actifs sur le théâtre d’opérations à l’Est. Quand
bien même leurs délégués participeraient, dès aujourd’hui, aux travaux
de la conférence sur la paix, sécurité et le développement de deux
provinces jumelles du Kivu. Cette absence, faut-il l’avouer, fait tout
de même perdre en conjectures, les analystes de la scène politique
congolaise. Très visible, ce petit arrière-goût est alimenté par la
thèse présidentielle qui, du reste, a été répétée hier aux
conférenciers, par Denis Kalume. Dans son discours aux accents
martiaux, de Lubumbashi où il était allé fêter la Bonana 2008, Kabila
fils insistait, en effet, qu’il n’était nullement envisageable
d’inscrire à l’agenda de cette conférence de Goma, un quelconque
partage du pouvoir d’Etat avec les insurgés. De même qu’il n’entendait
faire le moindre procès d’une partie contre les institutions légalement
et légitimement établies. Selon lui, au bout de neuf jours, les
participants à cette conférence –Notables et personnalités- devraient,
normalement, produire une somme de recommandations à soumettre aux
institutions compétentes, nationales ou provinciales. Comme pour dire
que les termes de référence de cette conférence ont des bornes
fiévreusement tracées. Les groupes armés n’ont qu’une seule alternative
: intégrer l’armée et la police nationales par le biais du brassage ou
choisir la démobilisation en empruntant le dispositif de Ntumba Lwaba à
la Conader.
Autrement dit, cette conférence n’aurait de sens, aux yeux
présidentiels, que si elle déterminait les insurgés à déposer les armes
moyennant quelques garanties de sécurité individuelle ou collective.
Mais ceci n’est malheureusement pas de l’avis de Laurent Nkunda, l’un
des principaux maillons de l’axe du mal, qui voit plutôt en cette
rencontre de Goma, un signe avant-coureur d’une volonté d’ouverture. Il
croit qu’elle est une première étape car, à la prochaine, disait-il un
beau jour sur les antennes de Rfi, il sera question de tabler avec le
gouvernement de la République sur les toutes les questions saumâtres.
Ironisant, le satané Nkunda estimait que le gouvernement n’avait aucun
intérêt à mobiliser deux millions de dollars américains ainsi qu’autant
des notables du Kivu, pour accéder à l’essentiel de ses revendications.
Les deux langages tenus jusqu’ici inquiètent plus qu’ils ne
rassurent. Honnêtement, ils laissent prospérer l’idée qu’en l’absence
de vrais tireurs des ficelles, la conférence serait une coquille vide.
A moins qu’à un certain degré, les discussions secrètes soient engagées
dans les coulisses pour les rapprocher dans la perspective d’une
résolution pacifique de cet incessant conflit. Et, dans ce cas, il y a
un prix à payer. C’est alors que le démon, fût-il du partage, dépeçage
du pouvoir ou de l’intégration aux institutions, reprendra du poil de
la bête, sans blague !
O.M droit au but/La prospérité