A l'heure où la population Congolaise du Nord-Kivu meurt sous les canons des barbares rwandais, les Kabilistes font fête !
Ce
sont des pas sûrs esquissés, le samedi 15 décembre dernier, en la
résidence de Muanangana des Bashilange, Emery Kalamba Wafwana, située à
quelques mètres de la Paroisse catholique St Luc, à Macampagne, dans la
commune monticole de Ngaliema. Lelimba alias Nzolo wa Tshitoka, un
artiste musicien mieux connu sous le sobriquet d’Empereur des Bayoudas
du Congo aura ainsi gagné un grand pari ; celui d’avoir touché à la
corde sensible de Futa, le tout nouveau ministre de Gizenga II en
charge de l’Economie et du Commerce Extérieur.
L’homme avait, en effet, l’air très sérieux lorsqu’il a rejoint
la piste, le pagne enrôlé au-dessus de sa veste ministérielle. Puis,
sous la barbe impuissante de Emery Kalamba qui avait à ses côtés deux
grands Chefs Coutumiers venus, pour la circonstance, de Kananga Malandi
wa Nshinga, quelques Sénateurs et Députés dont le Professeur Evariste
Mabi Mulumba, Futa a retrouvé ses vieux réflexes de Miabi. Il s’est
perdu en danse ; ce qui a provoqué une salve d’applaudissements de la
part de toute l’assistance surprise de constater qu’en dépit de
quelques décennies passées en formation et au travail aux Etats-Unis
d’Amérique, l’ex-argentier national, n’avait, apparemment, jamais perdu
de ses attaches à la tradition du Grand Kasaï. Il l’a d’ailleurs prouvé
dans son discours, peu avant, son spectacle insolite. Tous les accents
y étaient mis pour donner à l’événement, toute son importance.
Leadership politique, économique et social exemplaire
?
Telle est la toile de fond de son message à l’occasion de sa
nouvelle montée en puissance aux commandes de l’Economie et du Commerce
Extérieur. André-Philippe Futa croit qu’aux maux qui rongent
actuellement l’ensemble de l’espace Grand Kasaï, il est temps d’opposer
un leadership politique, économique et social exemplaire. Au-delà de
quelques efforts épars, le peuple du centre aurait dû apprendre à se
tracer une voie sur l’échiquier national. Si, au jour d’aujourd’hui,
l’on peut parler de chantiers du Chef de l’Etat, a-t-il rappelé, les
Kasaïens doivent prendre à bras-le-corps cette ambition. De telle sorte
qu’à son exécution, il soit possible de dire au peuple resté en
provinces quelle est sa part dans cet élan collectif engagé par le Chef
de l’Etat, M. Joseph Kabila Kabange. « Katende, c’est bientôt. Mais
Katende, ce n’est pas plus de 20 mégawatts. Et même si nous en avions
25, ce serait toujours insuffisant. Moi, je crois qu’il nous faut voir
un peu plus loin. Agir ensemble afin que nous puissions donner des
réponses aux préoccupations légitimes du peuple. Ceci suppose
l’existence d’un leadership politique, économique et social fort pour
veiller à tous ces intérêts communautaires », a déclaré Futa avant
d’avouer que la force du Grand Kasaï, c’est dans sa diversité
culturelle.