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LOSAKO
29 octobre 2007

BUSH dicte sa loi:DON'T TOUCH NKUNDA AND ATTENTION MADE IN CHINA. Comme l'enfer,la maison blanche est pavée de bonnes intentions

zzz

A Washington, la rencontre Bush-Kabila a eu lieu sur fond d’hypocrisie et surtout d’ignorance apparente des réalités socio-politiques congolaises dans le chef du patron de l’administration américaine. L’entrevue n’a donné lieu à aucune annonce forte. Comme en novembre 2003, Bush s’est limité à faire quelques promesses à une année de la fin de son mandat.    

« De bonnes nouvelles en provenance de Washington ». C’est en ces termes que le site Internet pro-kabiliste "Digitalcongo.net" a commenté en liminaire les entretiens qui ont eu lieu, vendredi 26 octobre, à la Maison Blanche, entre Joseph Kabila et son homologue américain George W. Bush. Ce média met l’accent plus sur la forme – à savoir notamment la durée de l’entrevue et le nombre de collaborateurs présents de part et d’autre – que sur le fond. C’est le fond qui intéresse l’opinion publique congolaise. Il s’agit de savoir quel impact cette visite aura dans les jours, semaines et mois à venir sur la qualité de la vie des populations congolaises en général et dans les provinces du Kivu et dans le district de l’Ituri en particulier. On le sait, l’instabilité qui prévaut dans ces trois entités administratives congolaises est entretenue par les régimes rwandais et ougandais, réputés proches de Washington. Les observateurs ont été surpris par la décision inattendue prise par Kabila de proroger, jusqu’à la fin de ce mois d’octobre, l’ultimatum lancé à l’encontre de Laurent Nkunda et ses combattants.

Autorité diplomatique supérieure

«Joseph n’a pas eu autant de scrupules, au mois de mars dernier, quand il s’est agi de pilonner au mortier et lance-roquettes la résidence de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba », commente un opposant politique. Des analystes croient dur comme fer qu’«une autorité diplomatique supérieure» a dû peser de tout son poids sur l’ardeur faussement belliqueuse du "raïs" congolais pour stopper l’offensive de «grande envergure» que devait lancer les Forces armées de la RD Congo sur les positions des combattants du CNDP (Congrès national de défense du peuple) et leur "chairman". Celui-ci semble donc jouir de la bienveillance de quelques "amis" au sein du monde occidental. Tous les regards sont tournés vers les Etats-Unis. Dans son édition du week-end, le quotidien bruxellois « Le Soir » note, sous la plume de son envoyée spéciale au Nord-Kivu, Colette Braeckman, que Kinshasa a déployé jusqu’à 26 000 hommes dans la province du Nord-Kivu. On imagine avec effroi le coût de ce déploiement de biceps pour le trésor public. La journaliste indique par ailleurs que l’attaché militaire américain « s’est installé » à Goma « pour suivre les opérations ». Où était la toute puissante Amérique durant toutes ces années ? En tout cas, contrairement à la population, les ONG oeuvrant dans cette partie du pays redoutent qu’une opération de grande envergure de l’armée contre Nkunda n’ait pour effet que d’aggraver la "crise humanitaire" au Nord-Kivu. On le sait plus de 370.000 personnes sont en errance à cause des combats, indique une dépêche de Reuters. Revenons aux entretiens du Bureau ovale.

"Homme de parole"
 
Dans un entretien accordé au « Washington file », le journal en ligne du département d’Etat, le sous-secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires étrangères, James Swan, n’avait pas manqué de faire savoir que « W » entendait féliciter Joseph pour la « réussite » du processus de démocratisation en RD Congo. Bush l’a fait vendredi : « Le président Kabila est un homme de parole. Il avait promis en 2003 des élections libres, démocratiques et transparentes. Aujourd’hui, c’est chose faite. Je profite de l’occasion pour féliciter le président Kabila pour son élection à la tête de la République démocratique du Congo».
Dirigeant de la nation qui domine le monde au plan économique, technologique, scientifique, militaire et culturel (sans oublier les renseignements), Bush fait ainsi preuve d’une duplicité - le mot n’est pas trop fort - indigne de la part du dirigeant d’un Etat démocratique. Ignore-t-il franchement que ce sont les parties belligérantes (en l’occurrence l’ex-gouvernement, le MLC, le RCD-Goma, le RCD K-ML, les Maï Maï etc.) et l’opposition politique qui avaient décidé, de commun accord, l’organisation des consultations politiques au bout, initialement, de 24 mois de transition ? Pouvait-il ignorer que l’organisation matérielle des différents scrutins a été financée à plus de 95% par le monde occidendal et non par le gouvernement transition ? On cherche dès lors en vain le bien-fondé du titre
«l’homme de parole» que "W" s’est cru en droit de décerner sans cause à un Joseph Kabila dont le dilletantisme est devenu plus que légendaire. Est-ce l’aveu d’une méconnaissance des réalités socio-politiques de la RD Congo par des pseudo experts américains ?

lobbies miniers

Bush se moque-t-il des Congolais ? Pouvait-il décemment ignorer qu’une année après l’organisation des élections - lesquelles ont été entachées notamment de corruption et d’actes d’intimidation, les Congolais assistent à la restauration lente mais sûre d’un pouvoir personnel brutal et autoritaire en lieu et place d’un ordre politique démocratique, respectueux des droits et libertés ? Pouvait-il également ignorer que Joseph Kabila est à la tête d’une milice dénommeé pompeusement "garde républicaine"? N’a-t-il jamais entendu parler du massacre en janvier dernier de plus d’une centaine d’adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo par des policiers et militaires dépendant directement de Joseph Kabila ? N’a-t-il jamais entendu parler de l’attaque, au mois de mars, de la résidence du leader de l’opposition par des éléments appartenant à la garde présidentielle ? Peut-on imaginer Bush faire bombarder à l’arme lourde la résidence de son ex-challenger Al Gore? Que dire de la chasse à l’homme lancée à l’encontre des ressortissants des originaires de la province de l’Equateur, considérés collective
ment comme des militants du Mouvement de libération du Congo, un parti non clandestin dont le leader vit en exil au Portugal depuis le 11 avril ? « W » aurait-il été abusé dans sa "bonne foi" par certains lobbies miniers américains lesquels considèrent Joseph comme le garant de leurs intérêts mal acquis dans la province du Katanga ? Selon diverses des sources, il se confirme, en effet, que Melissa Sanderson, ancienne conseillère politique à l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa a démissionné l’année dernière de ses fonctions au "State department" pour prendre en charge la direction de la communication et les relations gouvernementales de la société américaine Phelps Dodges Mining Compagny. Cette firme a acquis l’importante concession minière de Tenke Fungurume.

Promesses non tenues

Lors de la première visite de Kabila à Washington en novembre 2003, George W. Bush avait promis l’envoi d’une mission américaine afin d’évaluer les besoins du Congo notamment dans la lutte contre le sida. Il était également question de la relance de la coopération militaire. Aucune de ces promesses n’a été tenue à ce jour. « Trade not aid », clamait l’ancien président Bill Clinton. Vendredi 26 octobre, « W » a dit son souhait de voir la RD Congo rétablir son autorité sur l’ensemble de son territoire national. Ouf ! Ce n’est pas trop tôt. Il a promis de l’aide pour lutter contre le paludisme. Tous ces engagements généreux restent à être concrétisés, quand on sait que le monde politique US va très bientôt entrer en campagne électorale pour les présidentielles de 2008. Les démocrates semblent avoir le vent en poupe. Signalons que Joseph Kabila a fait part à son interlocuteur des « priorités » de son gouvernement. A savoir, « la stabilité et la lutte contre la pauvreté ». Faut-il en rire ou en pleurer quand on sait que l’actuel numéro un congolais se trouve à la tête du pays depuis bientôt sept ans. En sept années, il n’a même pas été capable de fournir de l’eau courante et de l’électricité aux habitants de la capitale. Que dire du reste du Congo-Kinshasa ?

      B.A.W    

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