Nord-Kivu : la tension persiste
Des milliers de civils ont fui, samedi, de violents combats impliquant des soldats dissidents ralliés au général déchu tutsi congolais, Laurent Nkunda, dans différentes localités du Nord-Kivu, province de l'est de la République démocratique du Congo. L'armée congolaise affronte les rebelles de Nkunda depuis août, lorsque ses hommes ont rompu l'accord de paix de janvier et quitté l'armée régulière. Près de 4 000 d'entre eux avaient pris le maquis en 2004.
Ils sont des milliers, hommes, femmes et enfants, à errer sur la route entre Goma et Rutshuru. Paquetage à la main, quelques chèvres tenues en laisse, une vieille couverture pour les uns, des bidons d’eau pour les autres.
Ces villageois ont fui la région de Bunagana, où de violents combats ont opposé les nkundistes aux Maï-Maï d’un côté, et aux forces congolaise de l’autre, samedi. Au petit matin, ce sont les habitants de Rugari qui ont pris la fuite, après avoir entendu des coups de feu durant la nuit.
A l’aube, un groupe d’insurgés a brièvement tendu une embuscade à un camion de soldats loyalistes. Mais tandis que la Monuc, la mission onusienne, déployait d’importants moyens, dont des blindés légers sur la route, les nkundistes sont repartis vers les collines.
Reste qu’il en faudra plus pour convaincre les populations de regagner leurs villages. Pour l’instant, personne ne songe à rentrer. Ce regain de violence risque fort de provoquer une nouvelle vague d’arrivées dans les camps de Rutshuru et de Goma.
François Kabaka
«C'est la guerre, nous avons entendu des balles...on ne sait pas où aller.»