Qui en veut à Gizenga ?
Pour rien au monde, le PALU laisserait les mécontents du phénomène
‘’Yandi Ve’’ danser sur le nez du Premier ministre Antoine Gizenga.
C’est le message qu’a transmis, hier jeudi 18 octobre, M. Fumunzanza
Jacques, Analyste politique et cadre influent du PALU. Selon lui, le
poste de Premier ministre qu’occupe Gizenga n’est pas un cadeau de
quelqu’un. C’est le résultat de la caution politique qu’il accorde au
Président. C’est aussi la volonté de la Majorité. Aux détracteurs du
Patriarche, Fumunzanza a lancé que Gizenga ne sera jamais démis comme
un petit enfant, il faudra des négociations.
Beaucoup de choses, pas forcement vraies, ont été dites sur la personne
d’Antoine Gizenga et l’ensemble de son équipe gouvernementale. Des
critiques, traduisant parfois de l’acharnement, qui ne trompent pas sur
les intentions réelles des agitateurs : accéder au pouvoir quel qu’en
soit le prix à payer et les méthodes. Sinon quelle signification donner
à l’idée distillée dans les médias selon laquelle le Premier ministre
doit tomber à cause du ‘’dysfonctionnement’’ du Gouvernement. Ou parce
que jugé ‘’trop vieux’’ pour diriger et ‘’incompétent’’. On s’est
permis d’affirmer que Antoine Gizenga était insensible aux malheurs qui
frappent ses compatriotes, allusion faite ici aux incidents meurtriers
du Bas-Congo en début de l’année entre les forces de l’ordre et les
adeptes de Bundu dia Kongo (BDK), le déraillement du train à Kakenge au
mois d’août dernier, le crash d’un avion Antonov 26 à Kingasani ya Suka
le jeudi 4 octobre, etc.
Trop de salades pour laisser indifférent Monsieur Fumunzanza Jacques,
analyste politique et cadre influent du PALU. Hier jeudi 18 octobre, il
a réagi à toutes les allégations visant Antoine Gizenga. Parlant des
événements malheureux survenus au pays depuis l’arrivée du patriarche à
la Primature, Fumunzanza estime que le Gouvernement s’est acquitté
correctement de son devoir.
A chaque fois qu’il y a eu catastrophe, Gizenga et les membres de son
équipe ont volé au secours de la population de façon responsable. Pour
lui, toutes ces affabulations ont pour objectif d’opposer le Président
Kabila à son Premier ministre. Ainsi, casser l’unicité du pouvoir. Une
façon aussi de scier la branche AMP.
Sur le plan politique, Fumunzanza a fait remarquer que le poste de
Premier ministre qu’occupe Antoine Gizenga n’est pas un cadeau de
quelqu’un. C’est le résultat de la caution politique qu’il a accordée à
Joseph Kabila que nul autre membre de la Majorité n’est capable de
faire. C’est aussi le choix de la Majorité.
Lorsque, sous les balles dans la nuit du dimanche 20 août 2006, l’Abbé
président de la CEI Apollinaire Malumalu proclame les résultats du 1er
tour de la présidentielle, Antoine Gizenga arrive troisième avec 13% de
voix. L’inamovible Secrétaire Général du PALU est présenté comme la
plus belle fille du village que tout le monde veut avoir dans son lit.
Très vite, Gizenga devient l’homme politique le plus courtisé du pays.
Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba lui font la cour. Dans les
états-majors des candidats, on se met à l’évidence que quiconque a
Gizenga avec soi gagne le 2ème tour de la présidentielle. Ce qui
signifie que si Antoine avait soutenu Jean-Pierre Bemba, celui-ci
l’aurait remporté sur Kabila. Pourtant, c’est l’inverse qui se
produisit. Grâce au soutien lui apporté par le Patriarche, Kabila
réussit à élargir confortablement son électorat à Kinshasa et au
Bandundu. La suite, on la connaît. A Fumunzanza de demander : qui au
sein de la coalition au pouvoir pèse plus que Gizenga ? Personne,
répond-il. L’analyste politique du PALU trouve très curieux et
indigeste que des politiciens en mal de positionnement s’amusent à
comparer Gizenga aux perdants des législatives ou à des chefs des
partis qui n’ont qu’un seul Député à l’Assemblée nationale. Au passage,
il s’est moqué de certains noms cités dans la presse comme d’éventuels
remplaçants de Gizenga à la Primature. C’est le cas de Monsieur André
Philippe Futa qui n’avait pas, a-t-il affirmé, réussi à battre campagne
dans son propre village, car lunché par la population. «Il n’était pas
capable de se faire élire au suffrage universel direct. Et combien de
voix avait obtenu le Président Kabila dans la circonscription de Futa ?
».
Les victimes de ‘‘Yandi Ve’’ s’agitent
Fumunzanza a cité les formations politiques qui comptent au sein de
l’AMP : le MSR de Pierre Lumbi, les Forces du Renouveau de Olivier
Kamitatu et l’UDEMO de Nzanga Mobutu. Il y a bien sûr le PALU avec
quelque 36 Députés nationaux. « Combien pèse Futa et qui sont derrière
lui ? », s’interroge-t-il avant de dire que l’action de sape, dont est
victime le Premier ministre, est l’œuvre de mécontents du phénomène
Yandi Ve.
Sur le plan technique, l’analyste Fumunzanza relève que certains
voudraient présenter maladroitement André Philippe Futa comme un
technocrate, alors que ce dernier fut chassé de l’ancien Gouvernement
où il occupait le ministère des Finances pour insuffisance des
résultats. Et de poursuivre que quand bien même la qualité de
technocrate était reconnue à Futa, l’époque, néanmoins, est révolue.
C’est le peuple qui désigne. Et que pour faire partir Gizenga, il
faudrait des négociations.