Joseph Kabila serait disposé à ‘‘accorder un délai supplémentaire’’ aux insurgés, a-t-on appris lundi 15 octobre de source diplomatique à Goma.

De qui se fout-on ?

Il faut toujours éviter la politique du « deux poids, deux mesures ». On sait ce qu’elle a donné dans la region des grands lacs. Une paix globale Congo-Rwanda, soutenue par la communauté internationale passe par une démilitarisation des branches militaires des partis politiques RCD, CNDP et FDLR, assurera enfin la sécurité dans la région. C’est le vrai moyen pour contrer la stratégie de déstabilisation régionale utilisée systématiquement par l'actuel président du Rwanda, le génocidaire Paul Kagamé.

Volontarisme, voire activisme, ne rime pas avec simplisme. Le risque de guerre est réel, en effet. L’attitude de Nkunda et les récentes déclarations de Paul Kagamé, qui vient de qualifier de légitimes les « griefs du rebelle Tutsi Nkunda » permettent à Joseph Kabila de recourir au nationalisme exacerbé et de détourner ainsi l’attention de la population congolaise des réels problèmes sur le plan interne, et de la répression inégalée à l’encontre de l'opposition politique et la société civile congolaise.

Comment voulez-vous convaincre Nkunda de mettre un terme à ses activités criminelles si le Rwanda, de son côté, lie ce soutien, comme toujours, à la présence des Interahamwe en République démocratique du Congo, si les RCD, FDLR ne désarment pas ? C’est comme un père qui expliquerait à son enfant, cigare aux lèvres, qu’il ne faut pas fumer…

Il n’est pas plus compréhensible d’ailleurs pour les Congolais que le gouvernement de Kabila signe un accord avec le Rwanda tout en l’interdisant formellement à Nkunda…

Il faudra des années à la RDCongo pour se débarrasser de la bombe Tutsie, alors qu’à Kinshasa le nettoyage des éléments armés de JP Bemba a déjà eu lieu. Pourtant, il y a deux poids, deux mesures dans la gestion de ces deux crises :

- On négocie avec Nkunda pendant des années sans conditions préalables, alors qu’on a mis fin à Bemba et ses éléments armés avant même de discuter

- Ruberwa a reçu des garanties de sécurité que personne n'a accordées à Bemba.

- Les opposants, sont l’objet de harcèlements continus et d’une discrimination sévère. Tous ceux qui représentent une force de changement sont arrêtés, souvent torturés puis condamnés à de lourdes peines de prison au terme de procès parfaitement inéquitables : des journalistes, des syndicalistes et des étudiants, etc

Enfin, on a promis le brassage et  l'intégration d'une milice étrangère (CNDP) dans les FARDC.

Deux poids, deux mesures...outre qu’elle dénote un insupportable mépris de l’autre, donne leurs meilleurs arguments - et beaucoup de partisans - à JP Bemba et plus particulièrement encore les congolais, le deviennent par révolte contre l’injustice et l’humiliation subies par eux-mêmes ou les leurs, et généralement infligées par les blanches mains de quelques inconscients.

Je comprends, même si c’est injuste, que Kabila, veut empêcher Bemba de rentrer au pays pour atteindre son objectif... Mais pourquoi le faire en l’humiliant, de surcroît ? Pourquoi traiter le chef de file de l'opposition et le premier parti de l’opposition (MLC) démocratique issue des urnes plus durement que Nkunda et sa milice Rwandaise, qui, elle, est une abominable organisation criminelle contre le peuple Congolais ?

Cette décision injuste et illégale constitue en second lieu une entrave inadmissible au fonctionnement démocratique des institutions.

Prenons garde de ne pas réveiller des sentiments d’humiliation.

Losako