Deux questions dominent l’actualité nationale : les hostilités au Nord-Kivu et le remaniement attendu du gouvernement. Ces événements se situent à la veille du voyage du président de la RDC aux USA pour y rencontrer George W. Bush. Le week-end sera-t-il mis à profit pour évacuer ces questions récurrentes ou, comme à l’accoutumée, l’inutile suspense sera maintenu, pour consacrer l’immobilisme ?

Dans deux jours, le 15 octobre, arrive à échéance la date butoir de l’ultimatum lancé à l’ex-général Nkunda par le gouvernement pour qu’il laisse aller au brassage des éléments qui lui sont encore fidèles.

On note, cependant, que le cessez-le feu réclamé par Nkunda n’est pas encore effectif. Kinshasa a pris acte de gesticulations du général insurgé, mais entend voir la suite des événements. Il n’a pas tort. Hier vendredi, des combats ont été signalés aux alentours de Kitchanga, le quartier général des insurgés. Les FARDC font état de 19 insurgés tués.

C’est dire que, outre le cessez-le-feu, il est prudent de s’assurer que les éléments de Nkunda sont disposés à rejoindre le centre de transit pour aller au brassage. Dans l’affirmative, ils doivent au préalable déposer les armes.

Autre événement attendu : le remaniement ministériel. Des indices montrent que le réaménagement technique de l’équipe gouvernementale est désormais incontournable. Plusieurs faits le prouvent : la révocation du ministre de la Recherche scientifique et de celui des Transports laisse des vides qu’il faut absolument combler en urgence.

ELAGUER LE BOIS MORT

De même que le transfert de l’ancienne vice-ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Marie Madeleine Mienze, vers le secrétariat général adjoint du parti présidentiel (le PPRD) nécessite un remplacement. Après tout, le fonctionnement des institutions ne s’accommode pas de vide.

Qui plus est, le cabinet du chef de l’Etat a, lui aussi, besoin de deux nouveaux remplaçants. Personne n’ignore que le poste de conseiller principal en matière de sécurité est vacant depuis le décès de son ancien titulaire, le Pr. Samba Kaputo. Feu Nawej, un autre conseiller de la présidence, devrait être remplacé également.

Il y a pire. Le crash de l’Antonov 26 sur la banlieue est de Kinshasa, au quartier Kingasani, a mis à nu les «dysfonctionnements du gouvernement». Les députés ont pu s’en rendre compte et l’ont dénoncé à la suite de l’interpellation de quelques membres de l’Exécutif.

La recherche de l’efficacité commande des décisions courageuses dans le choix de prochains animateurs des départements ministériels. Encore faut-il, au préalable, que les alliés de l’AMP conviennent sur la taille idéale du gouvernement, afin d’élaguer le bois mort.

Comble de malheurs, toutes ces questions qui gênent la visibilité du gouvernement congolais surgissent avec vigueur au moment où le chef de l’Etat s’apprête à aller en visite de travail à Washington. Il est effectivement attendu à la Maison Blanche le 26 octobre.

Il serait donc mal venu que le président de la République se déplace en laissant volontairement la maison en désordre. Celui-ci pourrait bien écorner son image face à ses interlocuteurs. Donc hypothèse à écarter s’il tient à se faire respecter outre-Atlantique.