Gao Jian, Vice-président de China Development Bank (CDB) au capital social de 400 milliards de dollars, est à la tête d’une forte délégation des banquiers pour signer un nouvel accord cadre avec le Gouvernement de la RDC. Tôt ce matin, il aura un déjeuner de travail avec Jean-Claude Masangu, Gouverneur de la BCC. Vers 9 heures, Gao Jian aura une séance au Cabinet de travail du ministre d’Etat Pierre Lumbi. Une séance à laquelle prendront part les ministres du Budget, des Finances et des Mines. Les Chinois, avant de se présenter au Grand Hôtel Kinshasa où interviendra la signature du contrat, seront reçus successivement par Antoine Gizenga et Joseph Kabila. C’est alors que seront officiellement dévoilés la hauteur du montant que va décaisser la CDB et les domaines d’affectation.
Trois semaines après la signature, au Grand Hôtel Kinshasa, d’un contrat de 8,5 milliards en dollars, les Chinois sont revenus hier mercredi 10 octobre dans nos murs pour un nouvel accord d’une dizaine de milliards, selon certaines indiscrétions. La signature de l’accord cadre entre la Chine et la RDC doit intervenir ce jeudi 11 octobre 2007 sous le coup de 16 heures au GHK quand les deux parties auront défini les domaines d’intervention et les besoins en investissement. Les Chinois, d’après les premières déclarations du Vice-président de la China Development Bank (CDB), le camarade Gao Jian, cueillies par les fins limiers de La Prospérité à sa descente d’avion, veulent élargir leur champ d’intervention à tous les domaines qui touchent directement à la vie des Congolais. Il est prévu très tôt ce matin de jeudi que Gao Jian partage un déjeuner de travail avec l’inamovible Directeur de la Banque Centrale du Congo, M. Jean-Claude Masangu. A partir de 9 heures, l’argentier chinois aura une séance de travail au Cabinet du ministre d’Etat aux Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction (ITPR), Pierre Lumbi. Une séance à laquelle prendront part les ministres congolais du Budget, des Finances et des Mines. Juste après, Gao Jian sera conduit auprès du Premier ministre aux allures de Patriarche, M. Antoine Gizenga. C’est alors que le Président Kabila entrera sur scène pour recevoir à son tour la délégation de Pékin. Les Chinois, a-t-on appris de sources protocolaires, repartent déjà demain vendredi 12 octobre pour leur pays. Ils sont pressés et n’ont pas assez de temps à perdre. Ils ont aussi hâte d’amorcer les grands travaux.
Gao Jian n’est pas venu seul. Il est à la tête d’une forte délégation composée de son Secrétaire particulier, Meng Tian Shan, du président du Fonds de Développement Afrique- Chine, Chi Jian Xin, de deux Directeurs de Département, Liu Hao et Ciuan Hong Yan, de Siang Shu Ying et Jiang Xi dont les fonctions spécifiques n’ont pas été indiquées. Une équipe d’avance, quatre personnes au total, les avait précédés à Kinshasa. C’est ce qui porte à dix personnes la délégation chinoise.
L’Ambassadeur de la Chine vu à l’aéroport
Au pied de l’avion qui amenait à Kinshasa la délégation chinoise, on a noté la présence très remarquée de l’Ambassadeur de la Chine en RDC. Côté officiels congolais, il y avait le Directeur adjoint du cabinet du ministre des ITPR, M. Busima, et un haut cadre de la Présidence de la République du nom de Moïse Ekanga. Immédiatement après avoir foulé le sol congolais, le Vice-président de la CDB, au capital social de 400 milliards Usd, a été reçu par Pierre Lumbi, en personne, au salon officiel. Un tête-à-tête de quelques minutes, le temps d’échanger les civilités et de faire un briefing. Naturellement, Pierre Lumbi a garanti à la délégation chinoise l’appui et la disponibilité du Gouvernement congolais, notamment de Gizenga.
Les milliards chinois feront à nouveau jaser
Lorsque, le 18 septembre dernier, la Chine s’était engagée à payer les routes en échange des minerais, les exploitants miniers occidentaux, pour la plupart signataires d’un contrat léonin, s’étaient mis à jaser. Il avait donc fallu que le ministre d’Etat aux ITPR envahît le petit écran pour fournir de plus amples informations sur la nature de cet accord. « Les 8,5 milliards de dollars américains débloqués par la Chine ne représentent nullement un prêt ou un endettement supplémentaire pour la RDC », clamait-il. Et de préciser qu’il s’agissait d’un préfinancement pour l’exploitation des ressources naturelles de concert avec la partie congolaise. Une partie du préfinancement devait être consacrée aux entreprises congolaises et l’autre à la joint-venture.
Pour rassurer les partenaires traditionnels de la RDC, le ministre d’Etat affirmait qu’il ne sera jamais question de tourner dos aux Institutions de Bretton Woods, notamment la Banque Mondiale et le FMI. Lumbi évoluait en disant que la RDC travaillera avec ces partenaires dans le cadre du Document de la Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté.