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LOSAKO
10 octobre 2007

Antonov tombé : polémique politique

111010A-t-on limogé le bon ministre ?, s'inquiète l'opinion. L'Assemblée s'en mêle.

La chute d'un avion cargo Antonov sur un quartier populaire de Kinshasa, jeudi dernier, qui avait fait 52 morts, soulève une polémique dans la presse et à l'Assemblée nationale congolaise.

En cause : la poursuite des vols d'Antonov, pourtant interdite. Et le limogeage du ministre des Transports estimé n'être pas le seul responsable.

Ministre court-circuité

Ce dernier, Remy Henry Kuseyo, membre du parti présidentiel PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) et originaire de la Province orientale, avait été limogé, dès le lendemain de l'accident, par une décision émanant du Président et du Premier ministre.

M. Kuseyo avait, en mars dernier, donné trois mois à la cinquantaine de compagnies aériennes congolaises (toutes interdites de vol au-dessus de l'Europe, à l'exception d'un seul appareil de la société Hewa Bora) pour se mettre en ordre avec les normes de sécurité.

Durant l'été, la firme Antonov avait fourni une liste de ses appareils trop vieux pour encore voler et le ministre des Transports avait décidé, début septembre, d'interdire de vol tous les appareils de cette fabrication.

C'est alors qu'est intervenu le ministre d'Etat près le Président, Norbert Nkulu Mitumba Kilombo, lui aussi membre du PPRD, originaire du Katanga, ancien avocat à la cour d'appel de Kinshasa et ex-conseiller juridique de plusieurs cabinets ministériels.

M. Nkulu a écrit au ministre des Transports le 12 septembre dernier pour lui demander de revenir sur l'interdiction de vol des Antonov parce qu'elle portait préjudice aux intérêts des compagnies aériennes, a rapporté la presse de Kinshasa. Et les Antonov ont continué à voler, y compris celui qui a provoqué la tragédie de la semaine dernière.

Selon l'AFP, ils volaient toujours le week-end dernier, soit après le dramatique accident : ni à Lubumbashi ni à Kinshasa, les aéroports n'ont reçu de consignes à leur sujet.

Le ministre des Transports "ne devrait pas être le seul à payer", s'insurgeait, lundi, le journal "Le Phare", tandis que "Le Potentiel" exigeait du gouvernement "des explications et surtout (qu'il établisse) des responsabilités avant de sanctionner en toute justice".

L'Etat comme un leurre

L'opposition MLC (Mouvement de libération du Congo, le parti de Jean-Pierre Bemba, qui est en exil) a jugé les mesures prises par les autorités, à la suite de l'accident aérien, "hâtives, partiales et manifestement obstructives de la vérité des faits". Elle a dénoncé "un dysfonctionnement au sein du bureau du chef de l'Etat". Et de réclamer une commission d'enquête indépendante pour établir les faits et les responsabilités.

Un débat était attendu à l'Assemblée nationale, cette semaine, sur ce sujet.

Outre la sécurité aérienne, l'affaire touche à une des pierres angulaires de l'absence d'Etat au Congo : les hiérarchies parallèles, qui détiennent le vrai pouvoir et agissent dans les coulisses, quand l'appareil d'Etat semble n'être destiné qu'à capter les regards extérieurs, sur le devant de la scène, agissant comme un leurre.

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