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LOSAKO
9 octobre 2007

La décentralisation suscite des inquiétudes

99554Le Parlement est en congrès pour émettre des avis et considérations sur la décentralisation. La première idée qui se dégage de cette plénière qui a réuni députés et sénateurs, est bien sûr cet appel à la prudence qui suscite en même temps des inquiétudes. Serait-ce le début de la sagesse ou la peur de l’inconnu ? L’ignorance ou le manque de volonté politique face à un processus qui s’annonce fertile en rebondissements ? Interrogations pertinentes.

L’Assemblée nationale et le Sénat se sont retrouvés hier lundi 8 octobre en congrès pour s’appesantir sur les recommandations du Forum portant décentralisation. Evénement politique organisé dans le but d’amener toutes les parties congolaises à avoir une même lecture de grandes initiatives nationales.

Aussi, le Forum sur la décentralisation avait certainement pour but de récolter un grand nombre d’avis sur la gestion politique, administrative, économique et sociale de notre pays. L’organisation de ce forum visait aussi à répondre à une obligation constitutionnelle.

Dès lors qu’il y a un projet de loi sur la décentralisation soumis à l’appréciation des parlementaires, la plénière d’hier revêt une importance capitale en vue d’amener toutes les parties à regarder dans la même direction, à être animées par les mêmes motivations qui mettent toujours en exergue les intérêts supérieurs de la Nation. Aussi, les premiers échanges sur les économies de textes invitent toutes les parties congolaises à la prudence, à un débat fructueux, enrichissant et approfondi qui ne néglige aucun aspect du problème pour une décentralisation réussie. Il n’empêche qu’au cours de ce débat, on a pu observer une «résistance au changement ». Certes, des raisons ont été avancées pour soutenir cette attitude de prudence. Mais telle attitude ne peut nullement rendre élastique la période de la création de nouvelles provinces si l’on ne tient pas à sacrifier le développement intégral de notre pays. C’est maintenant qu’il faudra s’appuyer sur la bonne gouvernance, faire preuve d’esprit de créativité, d’anticipation pour réussir justement cette décentralisation qui vise à rapprocher les gouvernants des gouvernés en vue de susciter une adhésion populaire lors de la prise des décisions sur les projets et politiques de développement national.

RECOMPOSITION DU PAYSAGE POLITIQUE

Selon l’article 2 de la Constitution, portant dispositions générales, «La République démocratique du Congo est composée de la Ville de Kinshasa et de 25 provinces dotées de la personnalité juridique. Ces provinces sont : Bas-Uélé, Equateur, Haut-Lomami, Kaut-Katanga, Haut-Uélé, Ituri, Kasaï, Kasaï Oriental, Kongo Central, Kwango, Kwilu, Lomami, Lualaba, Lulua, Mai-Ndombe, Maniema, Mongala, Nord-Kivu, Nord-Ubangi, Sankuru, Sud-Kivu, Sud-Ubangi, Tanganyika, Tshopo,Tshuapa. Kinshasa est la capitale et le siège des institutions nationales. Elle a le statut de Province. La capitale ne peut être transférée dans un autre lieu du pays que par voie de référendum. La répartition des compétences entre l’Etat et les provinces s’effectue conformément aux dispositions IV de la présente Constitution.

Les limites des provinces et celles de la ville de Kinshasa sont fixées par loi organique ».

Dans deux ans, la République démocratique du Congo sera dotée de 26 provinces. Cette réalité constitutionnelle entraînera la dissolution des assemblées provinciales actuellement existantes, excepté la ville de Kinshasa et la province du Bas-Congo qui deviendra le Kongo Central. Ensuite, la même exigence constitutionnelle provoquera une recomposition du paysage politique, administratif et économique congolais. A partir de ce moment, la RDC devra certainement gouverner autrement. D’où cet appel à la prudence et ces craintes que l’on observe à la fois.

DEVELOPPEMENT AUTOCENTRE

Evidemment, le problème se pose au niveau de la gestion et du mode de développement à choisir. Il est vrai que l’aspect de la viabilité des provinces est pertinent. Seules les provinces – frontières, comme on les appelle, réunissent toutes les possibilités de voler de leurs propres ailes. Allusion faite aux provinces de Kinshasa, Bas-Congo, Katanga, province Orientale. Mais il n’empêche qu’elles auront à faire face à des charges qui jusque-là étaient supportées par le pouvoir central. Si la gestion est calamiteuse, il est évident que le développement sera bloqué. Quant aux provinces non frontalières, elles connaîtront des difficultés énormes.

A ces aspects des problèmes est liée la fameuse question de 40% de retenue sur les recettes nationales. Le gouvernement central ne disposera que de 60 %. Selon la grille, 10% seront affectés à la caisse de péréquation, 40% au service de la dette et 10% pour les charges du gouvernement central. Or, le paiement des fonctionnaires, militaires et policiers absorbe les 17% du budget. Il y a déjà là un déficit et le pouvoir central sera en manque d’argent. Voilà quelques raisons qui poussent certains parlementaires à lancer un appel à la prudence pour une décentralisation progressive.

D’autres rétorquent en affirmant qu’il y a lieu de se décider sur le mode de développement. La décentralisation oblige à lever l’option pour un développement autocentré. C’est-à-dire, partir des ressources locales, bâtir des pôles de développement avec des effets d’entraînement sur d’autres secteurs du commerce dans le but de favoriser l’échange commercial inter-provincial. Ce mode de développement permettra de cultiver le sens de responsabilité pour se prendre en charge, de développer le commerce tertiaire et de faciliter la circulation libre de la monnaie tout en accélérant la construction de nouvelles infrastructures pour un déplacement facile des biens et des personnes. Pour atteindre ce résultat, il faut du talent, une bonne gestion. Ainsi, le mérite du développement autocentré réside justement dans la mise en place de ce « Système national de paiement » qui aidera à la réhabilitation du circuit bancaire en combattant la thésaurisation.

La prudence, c’est beau. Mais si la dette extérieure prenait 40 ans, il ne sera donc pas possible de créer de nouvelles provinces tant que cet épouvantail sera brandi. La viabilité ? C’est exact. Cependant, le moment est venu de faire preuve de créativité et de transformer tous ces espaces vides en « espaces économiques » plutôt que de blanchir l’argent à l’étranger. Que les Congolais s’inspirent des exemples japonais et israélien. Les premiers ne disposent pas de minerais, mais figurent parmi les grandes nations industrialisées. Les seconds ont transformé des vastes étendues du désert en terres fertiles. Dire que la RDC est un scandale géologique, halieutique, forestier, sans oublier une faune et une flore exubérante, et nous en passons. Que ce ne soit pas un slogan creux.

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