Le faiseur de rois ( Nkunda, Kabila, le général Gabriel Amisi...) et Grand agresseur de la RD Congo, James Kabarebe à Kinshasa !
Paradoxe congolais ou juste prix à payer pour le processus de normalisation dans les grands lacs ? Beaucoup de Congolais seront sans aucun doute surpris d’apprendre que celui qui était jusqu’il y a peu présenté comme le grand agresseur de leur pays, se trouve dans nos murs depuis dimanche dernier. James Kabarebe, ci-devant chef d’Etat-major général de l’armée rwandaise, est arrivé dans la capitale congolaise, en transit pour Lubumbashi où il doit participer à la version militaire de la Tripartite Plus comprenant le Burundi, la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, sur le même mode que celle qui s’était tenue à Kigali au mois d’août.
Nul
doute qu’attachés à la paix et très connus pour leur légendaire
hospitalité, nos compatriotes auront pour le visiteur les égards qu’il
mérite, quand bien même le cœur leur dicterait des sentiments – tout ce
qu’il y a d’humain – opposés au regard des exploits de ce brillant
militaire sur le territoire de la RDC. D’abord entre 1996 et 1997,
lorsque, se voulant on ne sait trop pourquoi à l’époque Congolais, il
avait conduit magistralement ce qui avait été présenté comme la révolte
des Banyamulenge jusqu’à la chute du régime Mobutu qui n’avait jamais
cessé de dénoncer une agression rwandaise, avant de devenir le chef
d’Etat-major général de l’armée congolaise. Ensuite, au mois d’août
1998, lorsque, dans un raid aéroporté audacieux, il avait traversé
toute la RD Congo pour tenter de prendre la capitale par le Bas Congo.
L’histoire retiendra la belle ironie qui a voulu que l’agresseur de
1996 soit le vainqueur de 1997 avant de redevenir l’agresseur de 1998.
Dans l’histoire mouvementée et très volcanique des Grands Lacs
africains, personne n’a jamais expliqué aux Congolais par quel miracle
s’opéraient ces différentes mues successives sur lesquels nos
compatriotes, au nom des différentes révolutions qui se déroulaient sur
leur sol et sans leur avis, y compris les plus farfelues, n’avaient
aucun avis à donner. Personne n’a jamais expliqué aux Congolais quelle
était la nature de ces rapports qui liaient notre sort à celui du
Rwanda, quelle en était la facture au plan tant humain, matériel et
financier. Tingi Tingi, Kisangani, Kitona ou Makobola, tout cela
n’était finalement que des détails d’une histoire qui ne sera jamais la
nôtre, mais que d’autres continueront d’écrire en notre lieu et place
en nous demandant de nous taire face à tant d’humanisme et de généreuse
philanthropie !
Résultat donc : contraints et forcés, les Congolais
doivent, face à leurs faiblesses et à leurs divisions, accepter
d’avaler, non pas de couleuvres, mais bien de boas, au risque de mourir
d’indigestion, et dérouler pour leur encombrant, arrogant et puissant
visiteur le tapis rouge. Cela s’appelle réalisme politique. Au nom
duquel le porte-parole de l’armée rwandaise a défini, selon lui,
l’agenda de la rencontre de Lubumbashi : passer en revue le plan
opérationnel conjoint Fardc –Monuc contre les forces négatives opérant
dans l’Est de la RDC. On le comprend, le général rwandais n’abandonnera
pas de sitôt cette terre qu’il aime tant, quand bien même il y a été
accusé par plusieurs compatriotes de crimes de guerre et cité par le
Panel de l’ONU dans le pillage des richesses du sol et du sous-sol
congolais. Ce n’est du reste pas une surprise : celui qui doit se
prononcer sur le plan opérationnel des Congolais contre les forces
négatives, sans doute en échange de l’abandon du soutien de Kigali au
dissident Nkunda, est celui-là même qui avait été désigné «
facilitateur » des entretiens de Kigali, en janvier dernier, entre des
officiels congolais et le général du CNDP. Une opération de type
chaises musicales dans laquelle beaucoup de Congolais éprouveront
toujours le désagréable sentiment d’être d’éternels dindons de la farce
des Grands Lacs.
Pour le reste, les quatre chefs d’Etat-majors
généraux sont déjà arrivés en RDC, confirment plusieurs sources, pour
activer la Joint Planning Cell (JPC), créée en août à Kigali pour faire
le monitoring de la lutte contre les forces négatives. Cette cellule
comprend des éléments des services d’intelligence ainsi que des unités
opérationnelles des Etats membres. Elle s’était déjà rencontrée durant
environ une semaine à Kisangani. Le constat fait jusqu’ici est celui de
l’arrêt de l’offensive lancée récemment par l’armée congolaise contre
les forces négatives à cause de plusieurs problèmes d’ordre
humanitaire.
On rappelle qu’il y a peu, le chef d’Etat-major
général congolais avait indiqué que la RDC allait relancer ses
opérations contre les forces négatives. La semaine dernière à la
tribune de la 62 ème Assemblée générale de l’ONU, les Présidents Kabila
et Kagame ont lancé un appel à l’ONU pour contribuer de manière
significative à l’éradication des groupes rebelles étrangers en RDC.
Ceci pourrait à vrai dire expliquer cela.