Un total de 17 cas de fièvre hémorragique Ebola ont été confirmés au Kasaï occidental, région du centre de la République démocratique du Congo (RDC) où le virus a été identifié le 11 septembre, a-t-on appris mardi auprès de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Nous avons reçu les résultats de 42 nouveaux échantillons prélevés sur des cas suspects au Kasaï occidental. Sur ces 42 échantillons, huit cas d'Ebola ont été confirmés par le laboratoire du CDC (Center for Disease Control) d'Atlanta (Etats-Unis)", a déclaré à l'AFP Cristiana Salvi, attachée de presse de l'OMS en RDC.

"Additionnés aux neuf cas déjà confirmés, cela fait maintenant un total de 17 cas d'Ebola", a-t-elle poursuivi.

Depuis le 11 septembre, l'OMS a signalé, outre les cas confirmés d'Ebola, cinq cas de typhoïde et un cas de dysenterie bacillaire shigellose au Kasaï occidental.

Les premiers symptômes des épidémies (fortes fièvres, diarrhées sanglantes, hémorragies) ont été identifiés fin avril dans la région enclavée de Kampungu, épicentre des épidémies sur l'axe Kananga-Luebo-Mweka.

A Kampungu, où Médecins sans frontières (MSF) a établi depuis début septembre un centre d'isolement des cas les plus sévères, trois patients sont décédés au cours du week-end et deux nouveaux ont été admis, a-t-on appris auprès de l'ONG.

Ces derniers décès portent à 177 le nombre de décès sur près de 400 cas signalés de malades présentant des symptômes de différentes maladies, dont Ebola, la shigellose, la typhoïde, du paludisme aigu ou des gastro-entérites, en près de cinq mois.

A Luebo, à environ 125 km au nord-ouest de la capitale provinciale Kananga, un laboratoire installé par des spécialistes du CDC d'Atlanta devrait être opérationnel dans la journée, a précisé Mme Salvi. MSF devrait aussi installer un petit centre d'isolement dans un hôpital de cette localité.

Un second laboratoire sera installé à Mweka (à 150 km au nord-ouest de Kananga) par des experts de l'Agence nationale de santé publique du Canada.

Ces installations vont permettre d'obtenir dans les 2 à 6 heures un diagnostic précis des pathologies et donner pour la première fois une idée de l'ampleur de l'épidémie d'Ebola.

Très contagieuse, la fièvre hémorragique Ebola a déjà frappé l'ex-Zaïre à deux reprises. Le virus tient son nom d'une rivière de la province d'Equateur (nord-ouest), où il a été repéré pour la première fois en 1976.

Il avait tué cette année-là près de 500 personnes de part et d'autre de la frontière entre le Soudan et l'ex-Zaïre (devenu depuis la RDC). Il a réémergé en 1979 au Soudan, puis à nouveau au Zaïre en 1995, où il avait fait 245 morts dans la province du Bandundu (ouest).