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LOSAKO
10 septembre 2007

RDC: les combats dans le Nord-Kivu pourraient prendre une dimension régionale

Kivu

Foyer de rébellions qui ont plongé par deux fois l'ex-Zaïre dans la guerre (1996-1997 et 1998-2003), la province du Nord-Kivu est à nouveau le théâtre de combats qui pourraient prendre une dimension régionale.

Depuis la fin août, des affrontements opposent les Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC) à des soldats insurgés ralliés au général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda.

En janvier 2007, peu après l'élection à la tête de l'Etat de Joseph Kabila au cours des premiers scrutins libres en 41 ans dans l'ex-Zaïre, Kinshasa a conclu un accord avec Nkunda pour intégrer ses combattants (environ 3.500 hommes) à l'armée, au sein de brigades "mixées" (composées à part égale de loyalistes et de nkundistes).

Mais à la mi-août, les nkundistes ont déserté les brigades mixées, avant d'attaquer des positions des FARDC qu'ils accusent de pactiser avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, rébellion hutue rwandaise stationnée dans le Kivu).

"Le +mixage+ a échoué et a contribué à renforcer les FDLR, qui se sont réorganisées et qui appuient, avec ou sans concertation, les FARDC sur le terrain", estime une source sécuritaire occidentale, qui craint une régionalisation du conflit en cas d'escalade.

Cette crainte est d'autant plus vivace que le Nord-Kivu - frontalier de l'Ouganda et du Rwanda - est depuis près de 15 ans au coeur des conflits dans la région des Grands Lacs africains.

Après le génocide rwandais de 1994 - qui a fait selon l'ONU plus de 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie -, plus d'un million de Hutus rwandais, dont des génocidaires, ont afflué au Zaïre voisin (aujourd'hui RDC), fuyant l'avancée des troupes du Front patriotique rwandais (FPR) qui allait imposer un régime dominé par les Tutsis à Kigali.

En 1996, Kigali envoie des troupes traquer les rebelles hutus, tout en appuyant une rébellion menée par Laurent-Désiré Kabila (père de l'actuel président congolais Joseph Kabila) qui renverse le régime du dictateur zaïrois Mobutu Sese Seko en mai 1997.

Mais le nouveau pouvoir de Kinshasa prend rapidement ses distances avec ses anciens alliés, développant un discours nationaliste aux accents antitutsis dans ce qui est devenu la RDC.

En août 1998 éclate la deuxième rébellion du Kivu. Cette fois, le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda s'engagent au côté de rébellions contre Kinshasa, appuyé par l'Angola, le Zimbabwe et la Namibie.

Cette guerre régionale fait plus de 300.000 morts directs et plus de 3 millions de morts indirects (des suites de violences, maladies, famines), selon des agences humanitaires.

Joseph Kabila, porté au pouvoir après l'assassinat de son père en janvier 2001, a signé des accords de paix avec ses voisins puis installé en 2003 un régime de transition.

Mais au Kivu, rien n'est réglé depuis. La guerre a favorisé la formation de multiples groupes armés locaux et les rebelles hutus rwandais, supplétifs des forces gouvernementales pendant la guerre, se sont regroupés en 2001 au sein des FDLR.

Si leur dernière tentative sérieuse de renverser le régime de Kigali a échoué en 2001, les FDLR, actuellement estimés à environ 6.000 hommes par l'ONU, demeurent une menace pour la paix régionale.

Au Kivu, Laurent Nkunda se pose en défenseur de la minorité tutsie congolaise et bénéficie de l'appui au moins indirect de Kigali, qui menace régulièrement de pallier l'incapacité de l'Etat congolais à stabiliser les Kivu en envoyant des troupes contre les FDLR, selon des observateurs internationaux.

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