Le sommet entre Joseph Kabila Kabange et Yoweri Kaguta Museveni s’est ouvert hier vendredi en fin d’après-midi après l’arrivée des chefs d’Etat congolais et ougandais à Arusha. Ils avaient été précédés dans la deuxième ville tanzanienne par leur homologue tanzanien, Jakaya M. Kikwete.

Le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, est arrivé hier dans l’après-midi à Arusha, en Tanzanie, pour participer au sommet RDC-Ouganda, avec son homologue ougandais Yoweri Museveni. Accueilli par leur hôte, le président tanzanien, Jakaya Kikwete, ils ont eu un premier entretien hier même vendredi.

Se déroulent dans le magnifique complexe Mgordoto Mountain Motel, les entretiens entre le deux personnalités seront dominés par des questions d’ordre politique, sécuritaire et économique. Au terme de ces discussions, il sera envisagé la signature de plusieurs accords qui porteront sûrement sur l’exploration et l’exploitation communes du pétrole du Lac Albert, le tracé frontalier avec en toile de fond les prétensstions de l’Ouganda sur l’île Rukwazi.

L’avant-goût du sommet a été donné par la session ministérielle. D’entrée de jeu, le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Antippas Mbusa Nyamwisi a planté le décor. Il a insisté sur le caractère franc et sincère des discussions à tous les niveaux et a dégagé les points principaux autour desquels tourneront lesdites discussions.

C’est ainsi qu’en ce qui concerne les questions sécuritaires, le chef de la diplomatie congolaise a saisi l’opportunité pour rappeler au gouvernement de l’Ouganda les engagements souscrits si bien dans le cadre de la Commission Tripartie Plus que dans celui de la Conférence internationale sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands Lacs en rapport avec les activités des forces négatives.

Pas de soutien aux milices réfractaires

Au nombre de ces dernières, il faut compter les milices opérant en République démocratique du Congo, lesquelles continuent de recruter dans les camps des réfugiés en Ouganda. Le gouvernement de la RDC demande que cette préoccupation soit prise en compte par le gouvernement ougandais, autant que celui-ci est préoccupé par les milices NALU et ADF en divagation à la frontière commune.

Et le ministre de poursuivre : «Point n’est besoin de signaler aujourd’hui que le gouvernement de la République démocratique du Congo est confronté à la situation de guerre dans la province du Nord-Kivu du fait de l’activisme des milices réfractaires au processus de formation d’une armée républicaine en RDC. Ces milices ne devraient pas bénéficier d’un quelconque soutien des pays membres de la Tripartite Plus». Le message est clair.

Au chapitre de l’exploration des hydrocarbures, le ministre congolais a insisté sur l’exploitation commune de ces ressources qui doivent bénéficier aux populations de la RDC et de l’Ouganda. Aussi, a-t-il insisté pour que le groupe d’experts des deux pays dans le domaine soit le plus rapidement mis sur pied.

Le ministre ougandais a, de son côté, abondé quasiment dans le même sens. Il a précisé que «l’on ne choisit pas ses voisins» et que «son pays mettra tout en œuvre pour une cohabitation pacifique avec la RDC».

Toutefois, il a souligné que le traitement du cas des forces négatives est prioritaire et qu’il y a lieu de se pencher là-dessus en se référant à l’Accord de Lusaka qui stipule que ces forces négatives «doivent être traquées». Il a renouvelé le soutien de l’Ouganda à la RDC, avant de préciser que les discussions en cours porteront également sur les aspects économiques et sociaux.

Le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Bernard Mbembe, a, pour sa part et au nom de son pays, souhaité la bienvenue aux hôtes de la Tanzanie. Il les a encouragés à user de la voie du dialogue pour régler tous les litiges. Pour les présentes assises, il a émis le souhait que les discussions se déroulent dans un esprit de fraternité et de confiance mutuelle.