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LOSAKO
8 septembre 2007

J.P. Bemba : retour incertain

96625Attendu impatiemment par ses partisans à Kinshasa et redouté par la coalition pro-Kabila dans les institutions, le sénateur J.P. Bemba prolonge son séjour médical au Portugal. Ayant conditionné son retour à l’exigence des garanties sécuritaires particulières, qui ne sont programmées nulle part, le président du MLC risque l’invalidation de son mandat à la rentrée parlementaire du 15 septembre. Ce scénario ouvrira la voie à d’autres perspectives, tant pour ses compagnons d’armes que pour ses adversaires politiques.

Tous les paramètres actuels confirment la tendance. Le retour du sénateur Jean-Pierre Bemba à Kinshasa paraît incertain avant le 15 septembre 2007, date de la rentrée parlementaire pour la session d’octobre.

Cette nouvelle absence de la session du Sénat lui vaudra, selon le règlement interne, l’invalidation du mandat. Ses adversaires ne rateraient pas l’occasion de rappeler qu’il avait déjà séché la première session … pour des raisons médicales. Et que le même motif ne pourrait plus être évoqué dans les circonstances présentes. Et pour cause.

Du Portugal où il s’était retiré après les affrontements de mars dernier à Kinshasa, entre sa garde rapprochée et l’armée nationale, le sénateur élu – l’un des quatre anciens vice-présidents de la République sous la dernière transition – a exigé que le président de la République lui assure des garanties suffisantes pour sa sécurité, au cas où il retournait, cette fois, continuer le combat politique, et non armé, dans le paysage politique congolais.

On ne connaît pas la suite qui a été réservée à la requête. Les analystes relèvent cependant que ni l’Union européenne, ni l’Union africaine qui ont offert leurs bons offices pour réconcilier Kabila et Bemba n’ont apparemment pas réussi à déplacer le cactus planté entre les deux personnalités qui incarnent, constitutionnellement, le Pouvoir et l’Opposition.

Toujours est-il que, dans ce jeu des coulisses, c’est le président de la République qui tient le bon bout. Des sources qui se sont confiées à la rédaction du Potentiel ont révélé que l’invalidation, presque acquise, du mandat du sénateur J.P. Bemba le dépouillerait de toute ambition de gérer, sous la présente législature, l’Opposition politique congolaise institutionnelle. Ainsi rendu à sa plus simple expression, J.P. Bemba retournerait à ses vieilles amours : le business.

PERSPECTIVES PAS DU TOUT REJOUISSANTES

La nature ayant horreur du vide, c’est à un lieutenant du sénateur invalidé que reviendrait, selon toute vraisemblance, le droit de succession au poste de Coordinateur de l’Opposition institutionnelle. A cet effet, le MLC dispose de quelques gros gabarits qui puissent endosser ce costume. Certains autres, avantagés de par leur propre charisme, trouveraient leur compte dans les nominations au gouvernement, dont le remaniement immédiat est réclamé aussi bien par les Congolais que les partenaires de la République. Concernant la configuration du gouvernement réaménagé, il se dit que J. Kabila serait tenté d’opérer l’ouverture à la Sarkozy. Décidément, il tiendrait à revêtir de l’habit de rassembleur, une sorte de père de la nation.

Exit l’adversaire redouté et redoutable, la République et la démocratie se porteraient-elles mieux ? Trop tôt de l’affirmer. Seulement, les malheurs de J.P. Bemba iraient s’amplifiant. Où qu’il réside, au Congo ou à l’étranger, il sera toujours sous la menace de la justice : nationale et internationale.

D’un côté, à Kinshasa, le Parquet général de la République compte lui faire avaler des couleuvres. Sa requête déposée en avril-mai au Sénat peut toujours être réactivée. N’oublions pas que la justice et la politique ont souvent des affinités plus qu’incestueuses.

De l’autre côté, le spectre de la Cour internationale de justice peut être agité par des adversaires que l’on attend le moins dans le champ congolais. Des sources ont laissé entendre que la dernière visite du président centrafricain, François Bozizé, à Kinshasa aurait, entre autres choses, permis d’entrevoir cette probabilité. Les Centrafricains n’ayant jamais digéré les exactions des rebelles du MLC, à l’époque de la guerre, à l’encontre de leurs concitoyens à Bangui.

En tout état de cause, les voies des politiciens demeurent insondables. Les perspectives pas du tout réjouissantes du sort que pourrait connaître le président du MLC ne seront jamais un signe d’une quelconque avancée de la démocratie. N’y aurait-il pas moyen de mener la politique autrement et ce, dans l’intérêt de la nation ?

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