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LOSAKO
7 septembre 2007

Tête-à-tête d’Arusha... Kabila-Museveni : le dossier du pétrole à l’ordre du jour

La partition RDC-Ouganda va se jouer en trois temps : Kinshasa avec la visite de M. Kutesa, ministre ougandais des Affaires étrangères. Ensuite, Kampala marquée par la visite de réciprocité du ministre d’Etat congolais aux Affaires étrangères et à la Coopération internationale, Mbusa Nyamwisi. Et maintenant, le face-à -ace Kabila-Museveni à Arusha en vue d’une sortie de crise pour normaliser les relations entr107848e l’Ouganda et la République démocratique du Congo. Sous l’oeil complice du président tanzanien, Jakaya Kikwete.

La coquette ville touristique d’Arusha, laissant entrevoir à première vue l’importance que l’on attache ici à l’environnement, abrite ce vendredi 7 septembre, le sommet Kabila-Museveni. Une rencontre de deux jours qui permettra sûrement aux deux présidents de donner une nouvelle impulsion aux relations bilatérales, refroidies, on le sait, depuis la guerre d’agression avec le Rwanda contre la RDC. Mais également avec les accusations répétées de l’Ouganda relatives à la présence des éléments de la LRA au Congo, et dernièrement les incidents successifs depuis le mois de juin sur fond de l’exploitation commune du pétrole du Lac Albert. Ce qui a permis aux deux pays de déclencher le mécanisme diplomatique pour dissiper «tout malentendu».

Il est entendu que depuis un certain temps la RDC déploie une intense activité diplomatique à l’endroit de ses voisins, ses anciens agresseurs. La dernière visite du ministre rwandais des Affaires étrangères à Kinshasa en dit long.

Revenons au sommet de ce vendredi à Arusha pour autant qu’il est vrai que jusque-là et de façon artificielle, la présence des éléments de la LRA avait servi de prétexte à l’Ouganda d’agresser la RDC. Mais aujourd’hui, il ne faut plus se voiler la face pour comprendre que les enjeux économiques sont en train de prendre le dessus. Après la « guerre de l’or, du bois», le sommet d’Arusha pourrait permettre la sortie de crise pour que la «guerre du pétrole du Lac Albert» n’ait pas lieu. Dans tous les cas, le pétrole sera le dossier central du tête-à-tête Kabila-Museveni. Il y a bien des raisons pour qu’il en soit ainsi.

SESSION MINISTERIELLE

Mais auparavant, il est important de signaler que les deux chefs d’Etat avaient été précédés à Arusha par de fortes délégations ministérielles de leurs pays respectifs. La délégation de la RDC est conduite par le ministre d’Etat aux Affaires étrangères et à la Coopération internationale, Mbusa Nyamwisi.

Sont également présents, le ministre d’Etat Denis Kalume, les ministres Tshikez Diemu, Mende Omalanga, Banamuhere et le vice-ministre Ignace Gata, respectivement, ministre d’Etat à l’Intérieur, ministres de la Défense, des Hydrocarbures, de l’Energie et de la Coopération régionale.

La composition de cette délégation circonscrit le cadre des discussions. Outre des questions de politique et de sécurité, il s’agit d’une nouvelle dynamique qui s’inscrit dans le cadre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, CIRGL. La session ministérielle dans le cadre de la commission mixte préparera à l’attention des chefs d’Etat, des projets d’accord qu’ils doivent approuver.

Certes, le président tanzanien, Jakaya Kiwete, va offrir ses bons offices entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda. Mais l’on ne doit pas perde de vue qu’il est président sortant de la CIRGL et à ce titre, il fait partie du Triumvirat qui demeure en poste jusqu’au prochain sommet de Kinshasa.

Aussi, à tout moment, est-il appelé à s’impliquer pour gérer tout malentendu qui opposerait les pays de champ. Bien plus, la Secrétaire exécutive de la CIRGL est une Tanzanienne, l’ambassadrice Liberata Mulamula.

Pas étonnant qu’il ait l’obligation morale de tout mettre en œuvre pour qu’il y ait de l’ordre dans les rangs. Mieux dans la région. Or, la Tanzanie héberge aujourd’hui un grand nombre de réfugiés venant de la RDC, du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda. Que l’Ouganda et la RDC ne s’entendent pas ; qu’il y ait insécurité au Kivu avec cette peur que le Rwanda intervienne en RDC; que la reprise des hostilités soit possible au Burundi, la Tanzanie a peur de recevoir des refugiés congolais, ougandais, rwandais, burundais sur son « petit territoire». Alors, il faut user de son sens d’anticipation pour intervenir par tous les moyens.

LA CAE TROUVERA SON COMPTE

Au fait, au-delà de toutes ces considérations, des implications politiques, l’exploitation commune du pétrole du Lac Albert ne peut laisser la Tanzanie indifférente. En effet, cette communauté regroupe la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.

Selon les études de faisabilité des sociétés pétrolières Héritage Oil Corp. (Canada) et Tullow Oil (Britannique), il est prévu la construction d’un pipe-line qui devra passer par le Kenya, avec son port de Mombasa. Ou par la Tanzanie avec le port de Kigoma.

Il se fait que dans cette seconde « Zone d’intérêts communs» qui doit être établie entre la RDC et l’Ouganda, la grande partie de la nappe pétrolière se trouve du côté de la RDC, accusant une réserve d’un milliard de barils. Il y va donc de l’intérêt de la Communauté de l’Afrique de l’Est, CAE, que la RDC et l’Ouganda normalisent leurs relations pour autant que l’exploitation du pétrole devrait commencer en 2009.

Il va de soi que les deux pays s’inspireront sûrement du schéma de Luanda pour ne négliger aucun aspect du problème afin que cette seconde «Zone d’intérêts communs» devienne une réalité. Voilà qui explique ces points soulevés lors de précédents pourparlers sur la trace lacustre et la limitation des frontières. Car, il y a l’île de Rukwanzi sur le Lac Albert, à l’exemple de la presqu’île de Bakassi entre le Nigeria et le Cameroun, qui pose problème entre la RDC et l’Ouganda.

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