« Il n’y aura pas de questions fétiches », a rassuré hier son Porte-parole Kudura Kasongo Mwana Lwaba. Devant la presse, le Président de la République livre ce matin, au Palais de la Nation, sa lecture des faits sur la guerre qui sévit à l’Est du pays, l’épineuse question du remaniement ou réaménagement technique du Gouvernement Gizenga, la nomination très attendue des mandataires des entreprises publiques et la controversée rentrée scolaire. Bien d’autres matières liées notamment, à la gestion des frontières avec les pays voisins, à la surenchère des prix du ciment mais surtout, à la politique intérieure comme le retour de Bemba, le Budget 2008 et les cinq chantiers seront abordées lors de ce face-à-face, le deuxième du genre depuis le 26 mars 2007.
9 mois après son investiture à la magistrature suprême de la RD. Congo, Joseph Kabila Kabange parle ce matin, au Palais de la Nation, à la Gombe. Devant la presse tant nationale qu’internationale, le Président Kabila livre sa lecture des faits sur la guerre qui sévit actuellement à l’Est du pays, plus particulièrement à Masisi, Rutshuru, Saké ainsi que dans toutes les parties du territoire national où s’étaient retranchés, depuis plusieurs mois, le Général déchu Laurent Nkundabatware et sa cohorte d’insurgés réfractaires au processus de brassage et d’intégration des Forces armées de la RDC.
Très attendue, l’intervention du Chef de l’Etat pourrait également donner quelques éléments de réponse à l’épineuse question du remaniement ou réaménagement technique du Gouvernement Gizenga issu des Accords électoraux conclus à la veille du second tour de la Présidentielle du 30 octobre 2006 entre l’AMP, le Palu et l’UDEMO. De même qu’elle apportera un peu de lumière sur le retard enregistré dans la nomination des mandataires publics (ADG, ADT et ADT) des vingt-six entreprises de l’Etat pour lesquelles le Copirep, organe technique du Gouvernement, avait organisé dernièrement un double test (écrit et oral) en vue du recrutement. Plus de soixante jours, à compter du 1er juin 2007, date à laquelle la Ministre du Portefeuille, Mme Jeannine Mabunda, sur décision du conseil des ministres, avait adressé une circulaire aux mandataires en place ; les invitant à expédier les affaires courantes, sont largement dépassés. Plus d’une fois, l’on est revenu sur l’intérêt que représentait la nomination de ces mandataires pour casser avec l’incurie de la deuxième République, celle du détournement des deniers publics et de l’impunité. Il va de soi qu’à cette occasion, le Président de la République situe l’opinion sur les raisons profondes ayant été à la base de ce retard dans la nomination des mandataires alors que les entreprises publiques sont saignées à blanc par des mandataires donnés pour « impénitents ». Toujours sur ce même sujet, Antoine Gizenga, le Premier Ministre, a diligenté une série d’audits pour passer au prisme de critères de moralité et de bonne gouvernance, l’état de la gestion de ces canards boiteux. Sur le plan strictement politique, il mettra, avons-nous appris, les points sur les « i ». S’agissant particulièrement du remaniement ou réaménagement technique du gouvernement, Kabila va éventrer le boa. Il l’avait annoncé, le 12 mai 2007, à Jeune Afrique, un Hebdo paraissant à Paris, en France, en disant que la première évaluation de l’action de l’actuel gouvernement interviendrait en ce mois de septembre. Où en sommes-nous ? Et comment juge-t-il, le fonctionnement de l’ensemble des institutions de la République ? Ce sont là des questions auxquelles il va répondre avec assez de précisions. Normalement, il fera une sorte d’état des lieux. L’avancement du processus de mise en œuvre des cinq chantiers tels que promis à la nation, à la veille de son élection, préoccupe au plus haut point les populations congolaises. Au juste, qu’a-t-on fait jusque-là pour matérialiser ces vieux rêves des congolais qui ont cru en son discours d’investiture ? « Fini la récréation ! », c’est le mot qui revient sur toutes les lèvres. Mais, est-ce qu’elle est réellement finie – cette récréation- lorsqu’on sait comment les gens comme ceux qui ont détourné cinq millions de dollars américains, destinés à l’érection du barrage hydro-électrique de Katende, à quelques kilomètres de Kananga, au Kasaï Occidental, circulent encore à travers le monde, sans la moindre inquiétude, ni pression judiciaire. L’affaire du retour de Bemba depuis qu’il s’est exilé à Faro, au Portugal, ainsi que le problème du budget 2008 n’échapperont pas à la vigilance de la presse arrimée à fouiner le nez partout pour découvrir la vérité. Au plan social, la rentrée scolaire, le paiement du premier palier de Mbudi aux fonctionnaires et agents de l’Etat, la bourse des étudiants des Instituts Supérieurs et Universités publics du pays, la rétrocession de 40 % aux provinces sans oublier, plus loin, dans la dimension sécuritaire et diplomatique, la sempiternelle question de la gestion des frontières nationales avec les Etats voisins. Les accords passés avec l’Angola, l’Afrique du Sud, le Congo-Brazzaville, le Rwanda, à Kinshasa, très bientôt, avec l’Ouganda, à Arusha, seront au menu de cet échange avec la presse.
Au finish, pourquoi le cabinet du Chef de l’Etat est-il incomplet ? Et quelle est, au fond, son attitude quant aux obsèques nationales tant réclamées pour le Maréchal Mobutu qui totalise, aujourd’hui, dix ans dans l’au-delà ? Et les huit millions de dollars américains, fortune du Maréchal Mobutu bloquée en Suisse. Qu’est-ce qu’on attend pour les ramener au pays en ce moment où il en a le plus besoin ? On espère, en tout cas, que Kabila n’ira pas par le dos de la cuillère pour dire les choses telles qu’elles sont à la nation congolaise via les médias.
La Prospérité promet d’y revenir, dans sa livraison de demain samedi, avec force détails à l’issue de cette rencontre. Tous nos lecteurs sont priés de rester branchés.