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LOSAKO
5 septembre 2007

Négociations sur fond de guerre...Charles Murigande à Kinshasa pour amadouer et son général Nkunda pour brouiller les pistes !

Kagame se sert de son général mutin Nkunda pour faire du chantage à KiKabila_Kagame_201nshasa...

La RDC et le Rwanda se sont accordés lundi 3 septembre à Kinshasa sur la nécessité d'instituer un mécanisme de concertation, de suivi et d'évaluation régulière de leurs engagements mutuels impliquant les ministres des affaires étrangères, de la Défense, les chefs d'Etat-Major généraux des armées ainsi que les responsables des services de renseignement. C'est ce qui ressort du communiqué conjoint publié au terme de la séance de travail justifiant la visité officiel du ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Charles Murigande en RDC. ''Les deux pays ont convenu également de l'activation dans 48 heures du mécanisme de Vérification conjoint pour adresser leurs préoccupations respectives en matière de sécurité'', lit le communiqué qui indique que les deux parties devraient mettre en place une commission conjointe de travail chargé de la reconstitution des bornes frontières (de l'étincelle dans l'air) héritées de la colonisation.

Sur la question des tutsis congolais réfugiés au Rwanda, les deux parties ont convenu de mettre en place une commission tripartite RDC-Rwanda-HCR en vue de leur rapatriement. Et résoudre la question des ex-Far et Interahamwe en les désarmant et les rapatriant sur le Rwanda. Rien n'a été dit sur le général renégat Nkunda, soutenu militairement et financièrement par le Rwanda et qui continue à narguer les autorités congolaises.

Ouverture des travaux sur un défi

Kinshasa a vécu une sortie frôlant le pied de nez de la part ministre rwandais des Affaires étrangères, Charles Murigande, pleine d'assurance et imbu de lui-même. C'est lors de l'ouverture, lundi, à l'Académie diplomatique du ministère des Affaires étrangères, des travaux de la Commission paritaire, que les observateurs ont noté ce triomphalisme du porte-étendard du petit pays coincé entre la RDC, l'Ouganda et le Kenya.

Alors que le ministre congolais Mbusa Nyamwisi le nommait son frère et ami, le rwandais l'a simplement désigné comme son homologue et ami. C'est dans ce contexte qu'une sorte de bras de fer s'est engagé à travers leur discours respectifs. Le Rwandais a choisi la langue de Shakespeare quand bien même il arrivait parfaitement à se faire comprendre dans la langue de Voltaire. Et d'entrée de jeu, Murigande a même sauté sur l'incompétence d'une interprète parachutée dans le ministère par je ne sais quel magie alors qu'on y discutait d'une question aussi sensible que les rapports entre les deux pays, rapports qui ont coûté la vie à plus de Congolais que des Rwandais qui ont cependant exporté leur conflit ethnique en RDC.

Pour Murigande, les Forces démocratique de libération (FDLR) du Rwanda développait une idéologie du génocide, d'exclusion, du sectarisme, de la division poussée à renforcer des désaccords et à les transformer en des haines éternelles. Il trouvait irresponsable de leur apporter un quelconque soutien. ''Quelques soient les difficultés, quelques soient les conditions, il serait injustifiable d'apporter un appui ou de s'allier à des forces génocidaires. Et si cela devait se produire, il devait être irresponsable de notre part parce que cela mettrait en mal les acquis difficilement obtenus sur le point de la sécurité et sur le point politique dans la région'', a déclaré le ministre rwandais qui indexait sans la nommer la RDC d'héberger ces ex rebelles rwandais qui causent, faut-il le répéter, plus de tort à la RDC qu'au Rwanda. Il a exprimé son vœu de voir la RDC traquer, désarmer, démobiliser et rapatrier les FDLR et bannir toute assistance militaire, politique et financière à ces forces négatives.

Mbusa plus réservé

Auparavant, le ministre congolais des Affaires étrangères a regretté que l'arrivée de Murigande, qualifié de grand évènement, se fasse concomitamment avec la reprise des hostilités à l'Est. ''Nous disposons des mécanismes divers qui doivent pouvoir nous aider à trouver des réponses communes parce qu'il n'y a pas à se le cacher, le général déchu Nkunda est bel et bien là, il essaye de se mobiliser pour sa cause en voulant parfois se substituer à l'Etat congolais pour faire à tort le travail du gouvernement'', a indiqué Mbusa. Pour le ministre congolais, la réunion de ce lundi visait à trouver quelques réponses aux attentes de l'opinion publique, des gouvernements, de nos peuples qui sont essentiellement celles de contribuer d'empêcher une escalade. La guerre qui reprend à l'Est serait-ce une des réponses ?

Rencontre sur fonds de guerre

Comme lors de la rencontre des chefs militaires à Kigali, au début de la semaine passée, Nkunda n'a pas fait attention à la présence de son soutien en RDC pour attaquer les forces loyalistes venues en renfort pour sécuriser la population abandonnée à elle-même après la désertion de ses fidèles. Après trois jours d'une fragile trêve entrecoupée d'accrochages dans le Nord-Kivu, les combats ont à nouveau éclaté dans la zone de Ngungu, au sud de Sake, localité reprise sommairement samedi le 1er septembre par les FARDC.

Aucun bilan n'était disponible lundi soir mais les affrontements de la semaine dernière ont fait une centaine des morts et un ''importants déplacements de populations civiles'', selon des sources indépendantes. ''La situation est encore confuse sur le terrain (...) mais si les FARDC dégarnissent le sud de Rutshuru et la frontière est pour s'engager au fond du Masisi, il y a un risque sérieux de fragiliser Goma et Sake'', a reconnu un analyste s'exprimant sous couvert d'anonymat.

De la poudre aux yeux ?murigande_rwanda_ministre

De nombreux analystes de la scène politique en RDC émettent ouvertement des doutes sur la suite à donner à ces accords signés lundi 3 septembre à Kinshasa. Comme le disait un diplomate occidental ayant requis l'anonymat, il ne voit pas dans quelle mesure le Rwanda pourra lâcher Nkunda et accepter de rapatrier les FDLR, un geste qui pourra éteindre ses prétentions sur l'Est de la RDC, riche en minerais. Pour nombre de ces analystes, les FDLR demeurent un prétexte pour Kigali de contrôler cette partie et d'y exploiter illégalement les ressources naturelles par Nkunda interposé.

Les Rwandais qui tentent d'exploiter la candeur des Congolais risquent aussi de se brûler les doigts. Si Kigali accuse la RDC de préférer l'option militaire pour ruiner l'accord obtenu et créer la difficile situation de tension qui existe ce jour, dans les milieux diplomatiques on affirme sans l'ombre d'aucun doute que c'est Nkunda qui veut ''individualiser'' la lutte contre les FDLR avec le soutien du Rwanda.

Les diplomates s'interrogent cependant sur l'ampleur de la menace que constitue réellement ces 6 000 FDLR dont près de la moitié a traversé la frontière en 1994 en bas âge et est née l'année d'après. De quoi accuse-t-on ces enfants. Et plus, de 1998 à ce jour, le Rwanda a toujours eu une forte emprise sur le sanctuaire de ces Interahamwe. Pourquoi Kigali n'est jamais parvenu à éliminer cette menace, s'interrogent-ils. Aujourd'hui, Kigali a renforcé Nkunda d'au moins 12 000 hommes des troupes. Pour quels résultats ?

Ceci réconforte la thèse selon laquelle l'intérêt du Rwanda réside ailleurs, les FDLR et le génocide n'étant que monnaies de change.

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