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LOSAKO
23 août 2007

A Kinshasa, des employés locaux de l'ONU en grève pour "un salaire décent"

SGE"La Monuc, c'est la Mission de maintien de l'épée!", lance un employé local de la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc). Entouré de centaines d'autres grévistes, il manifeste pour la première fois pour réclamer un "salaire décent".

Au son de tambours et de sifflets, plus de 300 Congolais, employés en statut local ou comme journaliers par la Monuc, se sont rassemblés jeudi devant le quartier général de la Mission à Kinshasa pour exiger de meilleurs salaires et conditions de travail, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Nous protestons parce que depuis plus de cinq ans, il n'y a eu aucune revalorisation de nos salaires, ni révision des grades, alors qu'on devrait être réévalué chaque année", explique Pierre, chauffeur de 52 ans, employé depuis six ans par la Monuc.

"C'est la charte des Nations unies qui n'est pas respectée. Nous voulons seulement un salaire décent et le droit aux avantages sociaux", affirme-t-il.

"Je touche 600 dollars par mois et je n'ai eu aucune augmentation depuis cinq ans. Je travaille au moins 40 heures par semaine et j'ai du mal à me faire payer les heures supplémentaires le week-end", poursuit cet employé local tout en reconnaissant bénéficier d'un statut enviable par rapport aux jeunes recrues ou à des journaliers, payés "8 dollars la journée".

Dans l'après-midi, la Monuc s'est engagée, dans un communiqué, à mener un "dialogue constructif" avec ses personnels locaux, affirmant sa "volonté réelle d'aboutir à un règlement satisfaisant de tout différend" et précisant que si certaines questions pouvaient être traitées au niveau de la Mission, d'autres relevaient "du système des Nations unies en général".

Créée en 1999, la Monuc emploie dans tout le pays plus de 19.000 personnes, dont environ 2.000 employés congolais, en statut local, et une réserve de plusieurs centaines de journaliers.

Dotée d'un budget annuel de plus d'un milliard de dollars, la Monuc est actuellement la plus importante mission de maintien de la paix de l'ONU dans le monde.

Face à une double rangée de Casques bleus de la police de la Monuc barrant l'accès au quartier général de la Mission, Régis, 35 ans, exprime sa colère: "Moi, cela fait cinq ans que je suis journalier ici. Normalement, au bout de maximum six mois, ils auraient dû me faire un contrat de local", explique-t-il.

"En cas d'accident, on n'est pas couvert. On n'a le droit à aucune aide. Si on tombe enceinte, on est renvoyée, sans explication", renchérit Irène, 31 ans, journalière chargée du nettoyage des latrines depuis trois ans.

"Nous n'avons aucun droit, même pas celui d'utiliser les mêmes toilettes que les (personnels) internationaux, ces toilettes qu'on nettoie chaque jour", lance-t-elle, écoeurée.

Dans l'enceinte du quartier général, l'ambiance est morose. "On dirait une journée ville-morte: presque tous les locaux sont en grève", lâche une policière en faction.

Sans menacer directement ses personnels de sanctions, la Monuc a rappelé que tous ses employés "se sont engagés à être à tout moment au service de l'Organisation et qu'ils ne sont pas régis par des conventions ou accords collectifs".

Evoquant l'importance de sa mission de sécurisation dans un pays encore en proie à des violences récurrentes, elle a aussi souligné qu'il "serait regrettable" que ce mouvement de grève ait "un impact négatif sur la capacité de la Mission à s'acquitter de ses tâches essentielles".

Jeudi après-midi, les discussions se poursuivaient entre l'administration et les représentants du personnel local, tandis que les manifestants étaient toujours rassemblés devant le quartier général.

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Commentaires
N
c'est le gouvernement qui encourrage toutes ces betisses, parcequ'il y a pas un suivi en faveur de faible
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LOSAKO
  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
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