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LOSAKO
13 août 2007

1 + 4 de retour...

95307

Les analyses sont formelles. Le gouvernement Gizenga a besoin d’une nouvelle impulsion. Pour un pays qui sort d’une situation de guerre et a de grands défis à relever, il faut prendre les taureaux par les cornes, briser cet immobilisme ainsi que tout ce silence inquiétant qui colle à la peau de l’ équipe de Gizenga. Au regard de l’évolution observée des choses, jusqu’ici, le réaménagement technique gouvernemental devient une nécessité. Il s’impose de soi. L’on parle déjà de « 1 + 4 », nouvelle formule.

Trop d’événements se sont succédés depuis que le gouvernement Gizenga est en fonction. Combats de mars à Kinshasa, Massacres du Bas-Congo, Affaire Kahemba, insécurité à l’Est, menace de l’Ouganda de renvoyer ses troupes en RDC, malaise social grandissant… Autant d’événements qui ont marqué les premiers mois de l’équipe Gizenga..

Faits normaux et inhérents à tout processus politique, affirmeraient certains pour un pays en situation de post-conflit. Cependant, c’est la manière de les gérer qui compte dans la mesure où elle doit susciter admiration ou plusieurs interrogations. Car, force nous est, une fois de plus de le rappeler, que le gouvernement Gizenga sera jugé par sa capacité à gérer toute nouvelle situation en vue de rassurer le peuple congolais. Et non au travers des discours protocolaires alors que le peuple congolais, quelles que soient les difficultés, tient à des actions à impact visible.

Aussi, c’est avec un goût amer que les analystes ont jugé les premières actions du gouvernement. Des signaux forts tant attendus lors de l’appréciation des incidents de mars 2007 à Kinshasa, les Massacres du Bas-Congo et l’ Affaire Kahemba n’ont jamais été enregistrés à temps. Tardivement, le gouvernement s’est employé à redorer son image. Malheureusement, les premières impressions ne sont pas du tout positives. D’où ces contradictions flagrantes inter-institutionnelles, en ce qui concerne particulièrement la gestion de l’Affaire Kahemba.

En outre, inquiétude grandissante ayant trait à l’insécurité préoccupante à l’ Est du pays. Une situation malheureusement gérée à plusieurs vitesses, comme s’il y avait plusieurs centres de décisions. Même la communauté internationale semble être prise dans ce   « bourbier » qu’il n’est pas exclu que les hostilités reprennent dans cette partie du pays, avec tous les risques de perturber le processus politique en RDC. On appréhende mal l’option levée par le Gouvernement : politique et militaire.

Le leadership fort

Certes, l’on a envisagé la tenue d’une table ronde au Kivu. Mais qu’elle est son contours ? On a évoqué le recours à des moyens dissuasifs pour neutraliser les groupes armés. Comment le faire ?

Sur ce point, des discordances sont manifestes entre le gouvernement, la Tripartite Plus Un, les partenaires extérieurs. Et en dernière minute, l’on vient d’apprendre que le chef d’Etat-major général de force terrestre aurait suspendu toute action militaire contre les Interahamwe pour la seule raison que c’est la population civile qui paie le prix le plus élevé. Une décision qui risque de soulever d’autres interprétations sélectives si le gouvernement n’a pas été associé.

Dans son dernier rapport sur la RDC, International Crisis Group s’était longuement attardée sur « l’absence d’un leadership fort » en République démocratique du Congo. Cette organisation non gouvernementale en charge de la prévention des conflits à travers le monde, avait émis le voeu de voir le président de la République et le Premier ministre mettre tout en oeuvre pour incarner ce « leadership fort » qui fait défaut en RDC.

Il est un fait qu’à travers les événements que nous venons d’évoquer ci - haut, leur gestion a souffert d’ absence d’un «  leadership fort » au plan local. La gestion se déroule encore comme aux temps forts de la transition à la suite des alliances post-électorales.

Et pourtant, il est important de sortir des sentiers battus de la transition pour marquer la nouvelle vision en matière de gestion après la mise en place des institutions issues des élections. Ce changement tarde à venir et inquiète les partenaires extérieurs qui continuent à chercher en vain les signaux forts d’une volonté politique sans faille.

Devant la complexité de la situation au regard de l’environnement régional, continental et international, la présence d’un leadership fort est vivement recommandée. L’on ne peut l’acquérir qu’en faisant abstraction au «cordon ombilical » découlant des alliances politiques pour privilégier l’ intérêt national. Si cela n’est pas trop demandé, il faut procéder par une certaine ouverture, un peu comme « la France de Sarkozy » en vue d’insuffler une nouvelle impulsion.

Réaménagement technique

S’appuyant sur cette option, conduira inévitablement au réaménagement technique de l’équipe gouvernementale. Les observateurs reconnaissant que des efforts sont relevés dans le domaine économique et financier. Il y a une stabilité au plan du taux de change et de la maîtrise de l’inflation

Mais cette note positive serait trompeuse dans la mesure où le gouvernement n’a payé aucune dette, surtout interne. En plus, la production nationale n’accuse aucune croissance. L’on ne peut donc pas se fier à une telle accalmie qui ne serait que celle qui précède la tempête. Surtout que des négociations prévues au mois de juin - juillet pour effacer la dette de la RDC n’ont pas encore eu lieu avec le FMI et la Banque mondiale.

Face à cette situation, le réaménagement technique porterait sur l’institutionnalisation des « Commissions inter-ministérielles ». En effet, au terme de ces six premiers mois du gouvernement, il aura été constaté que plusieurs ministres ont évolué comme des   « électrons libres ». Toutes leurs initiatives ne sont pas discutées au niveau de Commission inter-ministérielle et tout tombe sur la table du Premier ministre, l’absorbant pratiquement.

Dans ce cadre de réaménagent technique, il est fortement envisagé la création de ces commissions interministérielles sous la responsabilité directe des « ministres d’Etat », pour alléger la machine du Premier ministre qui concentre tout. Il s’agirait des «  Commissions Défense et sécurité. Politique, Justice et Administrative, Economique et financière et enfin Socio-culturelle ». Il y a là « 1 + 4 »  nouvelle formule qui annonce son retour.

Il est un fait indéniable que ce réaménagement technique conditionnera le changement des hommes. Si le changement du Premier ministre n’est pas encore évoqué pour des raisons politiques, la taille du gouvernement est vraiment à l’ordre du jour.

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