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LOSAKO
8 août 2007

RDC : la déstabilisation en marche

Le gouvernement mis à rude épreuvegouvgizjk1

Le premier bilan du gouvernement Gizenga , c’est au mois de septembre. Il faudra tirer des leçons utiles dans la perspective de donner une nouvelle impulsion à l’action du gouvernement, jusqu’ici caractérisée par un « immobilisme et un silence » qui ne rassurent point. Et pourtant, des signes avant-coureurs d’une catastrophe qui pointe à l’horizon se multiplient. A l’image des sonnettes d’alarme annonçant un dérapage éventuel qu’il sera difficile au gouvernement Gizenga de maîtriser la situation.

Le compromis intervenu entre la République démocratique du Congo et l’Angola dans l’exploitation commune du pétrole dans la « Zone d’intérêts communs » ne doit pas occulter d’autres problèmes tout autant importants. Au fait, le défi du gouvernement Gizenga réside dans sa capacité à gérer les différents problèmes pour consolider les acquis des élections et relancer de façon irréversible le processus politique en République démocratique du Congo.

Or, il a été constaté que la période de grâce, les 100 jours du gouvernement Gizenga ont été marqués par un immobilisme. Immobilisme justifié par l’absence du Budget pour entreprendre les actions du gouvernement. Malheureusement, ces derniers jours sont caractérisés par une fronde sociale susceptible d’engendrer autant de problèmes sociaux que politiques. Il y a donc ce malaise social qui couve dans tous les secteurs de la vie nationale pour autant que la population n’a pas encore perçu des signaux forts de la part du gouvernement en vue de rencontrer ses préoccupations, nonobstant ces initiatives spectaculaires hyper-médiatisées dans le domaine de la destruction des constructions anarchiques..

Pas plus tard que la semaine dernière, après les employés des régies financières et ceux du secteur du commerce, le personnel médical a posé ses revendications. Il exige à ce qu’il soit entendu et que son cahier des charges déposé à la Primature pris en considération. Faute de quoi, il prendra acte de l’incapacité du gouvernement à apporter des solutions qui s’imposent et agira en conséquence. La menace est claire.

Elle est aussi claire, cette autre menace des Fonctionnaires et agents de l‘ Etat, ainsi que les Enseignants qui s’en tiennent aux modalités d’application de l’Accord de Mbudi. En ce qui concerne les enseignants, il n’y aura pas de rentrée scolaire à la date prévue si le flou persiste.

INSECURITE

Pendant que le malaise social s’amplifie, l’insécurité bat son plein à l’ Est du pays. Les exactions se multiplient, la situation humanitaire est des plus précaires pendant que résonnent les bruits de botte. La menace de Nkunda qui est déjà une rébellion armée déstabilise les institutions, au-delà, celles de la région des Grands Lacs.

A ce sujet, les différents partenaires dans la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs commencent à s’inquiéter, à douter de la capacité du gouvernement congolais à ramener effectivement la paix dans la partie Est de la Rdc. On suggère que des actions décisives et déterminantes soient entreprises pour faire échec à toute tentative visant à annihiler tous les efforts fournis dans le cadre de cette conférence internationale. C’est ainsi que des voix se sont élevées pour « que le pouvoir central soit ressenti par la population de la région. Il ne s’agit plus de rassurer par des propos mais de s’impliquer politiquement en vue de parvenir à une solution durable ». L’on attend donc à ce sujet des signaux de la part du Gouvernement, lesquels signaux ne viennent toujours pas, comme si l’insécurité à l’Est ne préoccupait pas Kinshasa.

Or, avec la situation de plus en plus préoccupante au Burundi, situation qui inquiète déjà l’Union européenne et l’Union africaine, il y a risque qu’il y ait des effets d’entraînement négatifs en RDC avec la reprise probable des hostilités au Burundi. Malheureusement, dans la région des Grands Lacs, la plupart des pays traînent les pieds pour signer le Pacte de sécurité, de stabilité et de développement. Pacte qui permettrait de prendre des mesures contre un Etat qui agresserait un autre.

En ce qui concerne la République démocratique du Congo, le processus de ratification prend du temps. Après la réunion des parlementaires de la région qui s’est tenue à Kinshasa et l’engagement pris pour ratifier ce pacte, le document se trouve encore au cabinet du Premier ministre qui devrait le transmettre au ministère de Affaires étrangères après approbation du gouvernement. C’est alors que le document devrait être transmis au Parlement pour ratification. Rien n’est fait. Insouciance ? Et pourtant, cet élément juridique contribuera largement à combattre l’insécurité dans l’Est du pays.

Pendant ce temps, il nous revient que dans la région du Bas-Congo, la situation sécuritaire n’est pas du tout brillante. A l’approche des élections en Angola, l’on observerait des mouvements suspects. A en croire les premières investigations, les patrouilles militaires angolaises pourchasseraient les éléments de Flec (Force de libération du Cabinda ) dans le territoire congolais. Particulièrement à Lukula et à Songololo. Les rapports font même allusion aux éléments Ninja en provenance de la République du Congo-Brazzaville. Autant d’indices qui confirment l’existence des foyers de tension et entretiennent l’insécurité le long des frontières communes avec les pays voisins. Ce qui ne constitue nullement une bonne légende pour la RDC.

RUDE EPREUVE

Les faits relevés ci-haut sont graves. Ils interpellent le gouvernement qui doit absolument réagir et s’abstenir de tout subterfuge. Il n’y a d’ailleurs plus d’indulgence car mis à rude épreuve, il revient au gouvernement de démontrer sa capacité à résoudre vite et bien ces problèmes pour contrer tout acte de déstabilisation des institutions nationales. Pas de faux-fuyants qui ne seraient qu’un acte d’irresponsabilité et d’incompétence.

Déjà au plan social, les discussions tant attendues avec le FMI et la Banque mondiale n’ont jamais eu lieu. On ne peut donc pas s’attendre à un budget réajusté. Septembre s’annonce par conséquent difficile pour le gouvernement Gizenga..

Quant à l’insécurité tant au pays que dans la région des Grands Lacs, des actions parallèles dissuasives et politiques doivent être entreprises sans délai. Le temps joue contre la République démocratique du Congo. Et si demain, il advenait que la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs connaisse des dérapages significatifs, la République démocratique du Congo porterait le grand chapeau de l’échec, après trois ans de dur labeur pour calmer certaines ardeurs. Ce serait la catastrophe et la RDC confirmerait sa légende de noyau d’instabilité dans la région des Grands Lacs, avant d’être lâchée par les partenaires extérieurs. Le gouvernement Gizenga en serait le grand responsable à cause de cet immobilisme inquiétant.

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