Le Conseil de sécurité de l'Onu a exprimé lundi sa vive préoccupation quant à la poursuite des violences dans l'est de la RDC, à la suite d'un appel lancé par le chef des opérations de maintien de la paix, inquiet face à la dangerosité accrue de la situation.

Au moins 165.000 personnes ont été chassées de chez elles dans l'est de la République démocratique du Congo depuis qu'en janvier le gouvernement et un général renégat, Laurent Nkunda, ont accepté de combiner leurs forces armées sans toutefois y parvenir.

Quelque 10.000 combattants hutus rwandais sont présents dans ce secteur et les forces de Nkunda sont étroitement liées au gouvernement tutsi rwandais.

La déclaration du conseil, lue lors d'une réunion publique par l'ambassadeur de la Chine à l'Onu, Wang Guangya, appelle les groupes armés étrangers à cesser le combat et les brigades "mixtes" ou nouvellement intégrées à cesser de recruter des soldats.

L'exécutif onusien a aussi exprimé sa préoccupation quant au recrutement d'enfants-soldats, "surtout par les forces fidèles à Laurent Nkunda".

4.000 ENFANTS PORTENT ENCORE DES ARMES

Une enquête Reuters a montré que 4.000 enfants environ étaient toujours actifs dans des brigades de l'armée, des milices locales et des groupes armés étrangers, principalement dans l'est de la RDC, mais aussi dans les forces gouvernementales.

Jean-Marie Guéhenno, chef des opérations de maintien de la paix de l'Onu, a déclaré aux journalistes qu'il était important de maintenir une pression internationale dans ce dossier.

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon est en contact avec les dirigeants congolais et l'Union européenne et la Belgique, ancienne puissance coloniale, ont fait des démarches à haut niveau.

"Il y a une concentration de forces armées des deux côtés, du côté gouvernemental et dans le camp du général Nkunda", a déclaré Guéhenno. "Ce qui est vrai, c'est que les (forces) de Mr Nkunda, je crois, représentent la plus grande menace pesant sur la stabilisation du Congo, à ce stade."

Le Conseil de sécurité exige que les forces rebelles actives dans l'Est "déposent les armes et procèdent volontairement et sans préconditions à leur démobilisation, rapatriement, relogement et réintégration".

La Monuc, Mission des Nations unies au Congo, est la plus grande mission de maintien de la paix de l'organisation, où elle dispose de plus de 17.000 soldats.