Depuis son exil forcé de Faro au Portugal, Jean-Pierre Bemba a adressé un message aux cadres du MLC réunis en convention politique au Grand Hôtel Kinshasa pour redynamiser le parti. Il leur demande de porter une attention particulière aux prochaines élections, en 2011.
Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) est en convention politique depuis hier vendredi 20 juillet 2007 au Grand Hôtel Kinshasa. Les travaux, qui portent sur trois points, prennent fin ce samedi 21 juillet. Au premier point, les membres du Collège des Fondateurs, les membres du Bureau politique et du comité exécutif, les députés nationaux, les sénateurs, les députés provinciaux du MLC auront à faire l’état de la nation. Il sera ici question d’évaluer le fonctionnement des institutions politiques de la RDC, la situation de l’opposition qui comprend l’éloignement du pays de Jean-Pierre Bemba, président national du parti, la paix, la sécurité ainsi que les droits de l’homme. Le deuxième point est essentiellement consacré à l’organisation du parti. Les membres du MLC vont procéder à l’évaluation des activités du parti, son implantation, ses moyens financiers et logistiques, ses Statuts et son Règlement d’ordre intérieur. Le troisième point portera sur l’évaluation du chemin parcouru et l’éclairage sur l’avenir.

Voici comment François Mwamba entend redynamiser le MLC
Messieurs les Membres du Collège des Fondateurs,
Mesdames et Messieurs, membres du bureau politique et du comité exécutif,
Honorables Députés,
Honorables Sénateurs,
Honorables Députés provinciaux, membres du bureau de l’Assemblée Provinciale de la ville de Kinshasa,
C’est avec un réel plaisir et un grand honneur que je vous reçois ce jour dans ce magnifique cadre du Grand Hôtel de Kinshasa à l’occasion de la tenue de notre convention politique.
Je voudrais, à cette occasion, vous saluer et vous témoigner toute ma gratitude pour votre présence à ces assises.
Messieurs les Membres du Collège des Fondateurs,
Mesdames et Messieurs, membres du bureau politique et du comité exécutif,
Honorables Députés,
Honorables Sénateurs,
Honorables Députés provinciaux, membres du bureau de l’Assemblée Provinciale de la ville de Kinshasa,
Mesdames et Messieurs,
Les 31 juillet 2007 soit dans onze jours, il y aura un an exactement que la République Démocratique du Congo, notre pays, organisait, depuis 42 ans d’indépendance, ses premières élections démocratiques, à l’issue desquelles vos Députés nationaux, Sénateurs et Députés provinciaux ont été élus.
C’est vous dire, honorables Députés, honorables Sénateurs, honorables Députés provinciaux que notre convention politique réunit, outre ses élus, les membres les plus représentatifs des organes dirigeants du part.
A l’an UN de notre démocratie naissante, coïncidant avec les premières vacances parlementaires pour nos élus, n’est il pas venu le moment, au- delà des polémiques immédiates, des procès et plaidoiries abusifs, d’une réflexion minitieuse. J’ose espérer que cet exercice ne cédera ni à la complaisance, ni à la vindicte, mais qu’elle saura scruter la riche complexité à la fois, d’un pays qui amorce sa marche forcée vers la démocratisation de son système politique, et d’un parti qui, après avoir été un mouvement politico-militaire, est devenu un des protagonistes essentiels d’un champ politique en voie de normalisation.
Messieurs les Membres du Collège des Fondateurs,
Mesdames et messieurs, membres du bureau politique et du comité exécutif,
Honorables Députés,
Honorables Sénateurs,
Honorables Députés provinciaux, membres du bureau de l’Assemblée Provinciale de la ville de Kinshasa,
Mesdames et Messieurs,
Cette convention politique, à laquelle vous êtes conviés ce jour, va constituer, pour nous, un moment privilégié d’une réflexion collective et d’une tentative méthodique pour porter un regard mieux informé, plus éclairé sur la réalité d’aujourd’hui, sur les mécanismes et les causes du blocage actuel ainsi que les hypothèses de réponse.
Notre convention politique sera aussi un moment d’un rappel à l’humilité qu’il conviendra d’adopter face aux accélérations imprévues de l’histoire.
A cette occasion, nous serons appelés à faire un premier point sur l’état de la nation, à savoir : le fonctionnement des institutions politiques de notre pays, la situation de l’opposition, en ce y compris le cas de l’éloignement du pays du Président du MLC, la paix et la sécurité ainsi que les droits de l’homme. Un deuxième point consistera à procéder à l’évaluation des activités de notre parti, son implantation, ses moyens financiers et logistiques, ses statuts et son Règlement d’ordre intérieur. Le troisième et dernier point portera sur l’évaluation du chemin parcouru et l’éclairage sur l’avenir, notamment en ce qui concerne l’obligation que nous avons de porter nos valeurs encore plus haut lors des élections municipales et locales à venir.
Cette convention politique sera enfin une occasion d’affirmer, toujours à partir de nos principes et valeurs, notre volonté de poursuivre le combat politique en vue d’un réel changement dans notre pays.
Et dans cet esprit, nous devrons, à l’issue de nos assises, avoir le même entendement du passé, du présent et regarder ensemble les enjeux de l’avenir.
Messieurs les Membres du Collège des Fondateurs,
Mesdames et Messieurs, membres du bureau politique et du comité exécutif,
Honorables Députés,
Honorables Sénateurs,
Honorables Députés provinciaux, membres du bureau de l’Assemblée Provinciale de la ville de Kinshasa,
Mesdames et Messieurs,
S’agissant du bilan du pays, vous conviendrez avec moi que la situation n’est pas bonne.
Il ressort de toute évidence que les insatisfactions sociales demeurent réelles dans un environnement socio- économique caractérisé par le déficit de gouvernance et qui favorise ni les investissements ni, encore moins, la reconstruction du pays.
La crise s’accentue dans l’Est du pays et dans le Bandundu, le Bas- Congo ou encore dans l’Ituri, l’Etat semble avoir renoncé à ses missions régaliennes.
Quant au MLC, notre parti, en dépit de la déception et de la frustration lors de la défaite de notre candidat à l’élection présidentielle, le bilan global des élections lui ouvre de réelles perspectives d’encrage dans le paysage politique congolais.
En effet, avec 76 Députés MLC et indépendants, 15 Sénateurs et 1 Indépendant, 1 Gouverneur de province, une présence significative dans les Assemblées provinciales, le MLC est clairement la deuxième force politique institutionnelle de notre pays.
Toutefois, nous avons rencontré des difficultés qui ont été à la hauteur des défis à relever. Il a fallu, entre autres, assurer notre mutation en tant que mouvement politico- militaire au parti politique, notre partition au gouvernement de transition, tenir notre premier Conseil des représentants, nouer des alliances aux fins de participer aux élections démocratiques dans notre pays, etc.
Saisissons donc cette occasion pour que, dans un débat ouvert et constructif, sans tabous ni faux fuyants, nous puissions mieux prendre conscience de ce qui a été accompli, des difficultés rencontrées et des obstacles à vaincre.
Messieurs les membres du Collège des Fondateurs,
Mesdames et Messieurs, membres du bureau politique et du comité exécutif,
Honorables Députés,
Honorables Sénateurs,
Honorables Députés provinciaux, membres du bureau de l’Assemblée Provinciale de la ville de Kinshasa,
Mesdames et Messieurs,
En ce moment crucial et critique de notre vie nationale, notre pays a impérativement besoin d’une alternance crédible. Il incombe à notre parti d’offrir cette perspective à notre peuple. Pour ce faire, notre parti devrait engager une action tenace et ambitieuse en faveur de son unité réelle, de celle de l’opposition et de son renouvellement pour les succès futurs. Le MLC devrait, parallèlement, mener une réflexion profonde sur les enjeux du moment et sur les défis auxquels est confronté notre pays.
Là aussi comme ailleurs, notre parti doit marquer sa différence en s’appuyant sur la force de ses valeurs et en jouant véritablement son rôle d’une opposition républicaine et constructive.
Nous devons donc prouver notre capacité à faire du MLC une force politique d’écoute, de proposition et de mobilisation ayant une stratégie claire et un projet politique cohérent pour l’avenir.
Messieurs les Membres du Collège des Fondateurs,
Mesdames et Messieurs, membres du bureau politique et du comité exécutif,
Honorables Députés,
Honorables Sénateurs,
Honorables Députés provinciaux, membres du bureau de l’Assemblée Provinciale de la ville de Kinshasa,
Mesdames et Messieurs,
En vous souhaitant une participation active et studieuse, je déclare ouverts les travaux de notre convention politique.
Avant de progresser dans ce travail, permettez-moi de vous faire lire le message que nous adresse à l’occasion de ces assises, l’Honorable Sénateurs Jean- Pierre BEMBA, notre président National.
Quand Jean-Pierre Bemba fixe le cap sur les locales et municipales
Aux hauts Cadres dirigeants et Elus du parti, Mesdames et Messieurs,
Au moment où vous êtes réunis en Convention pour analyser et tirer les leçons du passé et du présent qui ont vu notre parti, certes réussir sa mutation pour devenir la deuxième force du pays, mais aussi ne pas atteindre tous les objectifs qu’il s’était assignés, je voudrais réitérer mon engagement à poursuivre avec vous le combat démocratique qui a pour finalité, le bien être de nos populations.
Au moment où, à l’occasion de ces assises, l’opportunité vous est offerte de scruter pour en déceler les voies nouvelles de redynamiser notre parti, de le mettre en ordre de bataille, afin de porter toujours plus haut le projet commun, j’en appelle à votre militantisme avéré qui nous aidera à surmonter, j’en suis convaincu, les embûches et autres difficultés liées aux pratiques politiques dans notre pays.
Mesdames et Messieurs
Chefs Collègues membres du parti,
Dans tout ce que nous entreprenons et allons entreprendre, les intérêts majeurs de la population qui nous a fait confiance et qui nous observe doivent demeurer notre principal aiguillon.
Des échéances politiques à devenir doivent faire l’objet d’une attention particulière de notre part. Aborder celles- ci dans des bonnes conditions postule que nous sachions cultiver les valeurs d’unité et de cohésion au sein de notre parti pour l’avenir.

Fait à Faro, le 20 juillet 2007