Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LOSAKO
17 juillet 2007

Le gouvernement secoué...

Le Premier ministre Gizenga pensait gouverner « en silence ». Les événements sont en train de le contredire. Il est obligé de taper du poing sur la table, de prendre des mesures coercitives et anticipatives pour éviter d’conseil_ministresêtre emporté par le vent de la fronde sociale. Car, après la Miba, les régies financières, les menaces de grève à la RVA, SNCC, PTT, et bientôt la rentrée scolaire, c’est maintenant le tour des transporteurs privés d’entrer dans la danse. Hier lundi 16 juillet, Kinshasa a connu de fortes perturbations avec cette journée quasiment sans transports. Des signes avant-coureurs qui confirment, si besoin en était encore, que le front social est réellement en ébullition. Le gouvernement Gizenga est en train d’être secoué.

Le malaise social semble gagner de plus en plus du terrain. Dans son édition du samedi 14 juillet 2007, Le Potentiel tirait déjà la sonnette d’alarme dans son intitulé-phare : « Le front social déjà en ébullition ». Cet intitulé prophétique s’appuyait sur dans les faits réels. Il s’est agi de la grève des régies financières avec un manque à gagner de plus de 15 milliards de FC. Un véritable dérapage budgétaire dans la mesure où certaines prévisions budgétaires du gouvernement risquent de ne pas être atteintes. D’ailleurs, le mouvement se poursuit et il vient d’entrer dans son 12è jour sans qu’un compromis intervienne.

Entre-temps, l’effet de contagion risque de toucher d’autres secteurs de la vie nationale. Notamment les PTT, la RVA… Mais les transporteurs privés de la ville de Kinshasa sont entrés dans la danse en décrétant unilatéralement une journée sans transports.

Ainsi, hier lundi 16 juillet, les travailleurs kinois ont eu difficile à gagner le lieu de travail avec cette journée quasiment sans transports. Kinshasa n’a pas du tout connu une ambiance agitée de tous les jours dans la mesure où tous ceux qui ont l’habitude de se débrouiller, au jour le jour pour survivre, n’ont pas pu effectuer le déplacement vers le centre-ville. Quand on sait que l’économie congolaise, pour ne pas dire kinoise, est soutenue à cent pour cent par le secteur informel, la perturbation de la journée est importante dès lors que même l’ Etat a accusé un manque à gagner considérable. Le fait ne peut en aucun cas être banalisé.

EFFET BOULE DE NEIGE

A examiner la situation de plus près, le faits pourraient se généraliser et provoquer un effet boule de neige. Certes, les transporteurs privés évoquent des aspects du problème liés au versement quotidien, aux mesures prises par le ministère des Transports et Voies de communications pour protéger les usagers des véhicules et des routes.

Mais l’on ne peut régler ce cas sans s’appesantir sérieusement sur les transports en commun, l’état des routes, les prix des pièces de rechange, les frais d’amortissement… Tout est lié. D’où la question de savoir si le gouvernement, en prenant cette série de mesures « impopulaires », avait pris soin d’envisager d’autres alternatives pour ne pas pénaliser la population. Car, c’est toujours cette population hyper-paupérisée et chosifiée qui paie les pots cassés. Otage de sautes d’humeur des transporteurs privés arrogants devant l’ absence de moyens de transports en commun, elle doit subir le calvaire que lui imposent ces mêmes transporteurs privés conscients de l’impuissance du gouvernement. Le mieux aurait été que le même gouvernement envisage des alternatives pour ne pas continuer à toujours jeter la population congolaise en pâture, comme c’est le cas de la journée d’hier lundi.

Toutefois, le mieux consisterait à éviter que cette gronde sociale ne fasse effet boule de neige. Que d’autres secteurs de la vie nationale ne soient atteints jusqu’à provoquer la paralysie sur toute l’étendue du territoire national. D’ailleurs, la grève des régies financières ; notamment la DGRAD, la DGI et l’Ofida a occasionné l’ arrêt du fonctionnement normal des ports de Matadi, Boma, et provoquer des embouteillages aux frontières, particulièrement dans la province du Katanga. Le mouvement export-import est interrompu. Si demain la RVA, la SNCC emboîtaient le pas, il n’y aura plus de transports aérien, ferroviaire et fluvial…. C’est l’arrêt général des activités économiques.

INCIDENCES POLITIQUES

Cette gronde sociale n’est pas du tout un fait mineur et divers. L’on est en train effectivement de tester la capacité du gouvernement à réagir avec promptitude face à toute nouvelle situation aux conséquences imprévisibles.

Des rumeurs ont fait état ces derniers jours des implications ou interférences politiques dans la grève des régies financières et que la tête de certains membres du gouvernement serait mise à prix. S’il est courant que des hommes politiques ont cette vilaine habitude de se faire des crocs en jambe, ce remous social serait alors un complot de plus contre les institutions de la République pour les déstabiliser. C’est que les forces centrifuges sont en train d’imposer une autre forme de guerre à la République démocratique du Congo.

Aussi, est-il important que le gouvernement se saisisse, séance tenante, de cette affaire. Car, comme les analyses l’ont souligné jusqu’ici, le président de la République et le Premier ministre ont l’obligation morale et politique de donner les signaux d’un leadership fort. Pour ne prendre que ce cas d’espèce, il est surprenant d’apprendre que la réunion qui devrait mettre autour d’une table les différents responsables de ce secteur hier lundi à l’Hôtel de ville a été reportée à demain mercredi.

Certes, l’on donne l’impression de vouloir s’appuyer sur la politique d’usure, avec cette idée saugrenue que les transporteurs reprendront eux-mêmes du service ce mardi. Mais par expérience politique, les faits ont prouvé que la politique d’usure demeure un couteau à double tranchant. En cette période cruciale de la vie nationale, le gouvernement pourrait être qualifié d’irresponsable, d’incompétent. Or, comme nous le relevions dans notre dernière livraison, le mois de septembre sera consacré au bilan de l’action du gouvernement. Il y aura incontestablement des incidences politiques, et si le gouvernement continue à être secoué à l’image d’un cocotier, l’on peut facilement deviner la suite des événements. C’est tout dire.

Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
LOSAKO
  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Catégories
Publicité