L'ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, accueilli par le Portugal depuis trois mois, s'abstiendra de toute action de déstabilisation, a assuré vendredi le commissaire européen au Développement, Louis Michel.

A l'issue d'une rencontre avec M. Bemba, vendredi à Faro au Portugal, Louis Michel a indiqué que le sénateur Bemba s'était "engagé à conduire son action politique en dehors de toute démarche armée".

De plus, écrit-il dans un communiqué diffusé à Bruxelles, Jean-Pierre Bemba "entend reconnaître à la majorité présidentielle +le bénéfice du doute+ et laisser le temps opératoire nécessaire à la mise en oeuvre du projet de la majorité".

"C'est ainsi qu'il s'abstiendra de toute action ou démarche ou déclaration pouvant induire une volonté de déstabilisation. Il souhaite rentrer dans son pays dès que les conditions de sa sécurité seront garanties, son intention est d'exercer son mandat parlementaire dans un esprit de contribution positive au redressement politique, économique, social et humain de son pays en tant que chef de l'opposition démocratique", a ajouté M. Michel.

Le commissaire s'est déclaré "particulièrement heureux de cet engagement constructif". Louis Michel se rendra lundi et mardi à Kinshasa pour s'entretenir avec le Président de la RDC, Joseph Kabila.

Le sénateur Bemba, accompagné de sa famille, a débarqué le 11 avril dans une villa ultra-protégée à Quinta do Lago, près de Faro, à 300 km au sud de Lisbonne.

Près de trois semaines après des combats meurtriers entre sa garde rapprochée -qui a été totalement vaincue- et l'armée régulière, il avait obtenu du sénat de la RDC l'autorisation de quitter le territoire pour raisons médicales, pour une durée de 60 jours.

Le président de l'ex-rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC), devenu le premier parti d'opposition du pays, s'était alors engagé à n'exercer aucune activité politique sur le sol portugais.