La Chambre haute du Parlement (Sénat) a adopté hier lundi en plénière le statut de ministre d’Etat pour le « porte-parole » de l’opposition.

Sous la conduite du président de la Chambre haute du Parlement, Léon Kengo wa Dondo, par 41 voix pour, 34 contre et 10 abstentions, les sénateurs ont adopté le statut de ministre d’Etat à celui qui devait bientôt être le « porte-parole » et non « coordonnateur » de l’opposition politique, comme précédemment adopté par l’Assemblée nationale, en première lecture de la loi portant statut de l’Opposition.

Comme d’habitude, le rapporteur du Sénat, Modeste Mutinga Mutuishayi, a eu la tâche difficile non seulement de rappeler aux sénateurs le contenu de certains articles amendés, et ce, à la demande du président du Sénat, mais également de procéder à l’appel nominal chaque fois que c’était nécessaire.

S’agissant de l’article 19, les sénateurs ont fini par l’adopter en optant pour l’appellation « porte-parole » à donner au coordonnateur de l’opposition politique, contrairement à l’Assemblée nationale qui a voté pour l’étiquette de « coordonnateur ». Les articles 20, 21, et 23 concernant notamment la durée du mandat du porte-parole ont été laissés à l’appréciation de ceux qui vont rédiger le Règlement intérieur.

La Chambre haute du Parlement va poursuivre aujourd’hui mardi 10 juillet l’examen et d’adoption article par article du projet de loi portant statut de l’Opposition politique. Hier lundi 9 juillet, les sénateurs réunis en plénière au Palais du peuple ont ainsi adopté les articles 17, 18,19 et 22, tandis que les articles 20, 21 et 23 devraient être reformulés.

Les travaux de la journée d’hier, ont porté sur l’organisation et le fonctionnement de l’Opposition politique.

Les élus du Sénat se sont appesanti pendant plus d’une heure sur l’article 18 avec plusieurs interventions autour de la rédaction du Règlement intérieur de cette opposition et de la façon d’y faire participer l’ensemble de l’opposition du pays, à savoir l’opposition parlementaire et extra parlementaire. Enfin, cet article a été adopté après différentes interventions de la Commission politique du Sénat compte tenu des amendements acceptés par la plénière.

Au cours de la plénière de vendredi dernier, les sénateurs ont adopté 17 articles sur près de 30 que compte ce texte. Ces différents articles examinés et adoptés, l’un après l’autre, étaient l’objet des débats houleux et contradictoires entre la commission politique, administrative et juridique (PAJ) et les auteurs de divers amendements.

La loi sous examen à la chambre haute du Parlement va conférer à l’opposition les droits à son existence, à ses activités et à sa lutte pour la conquête démocratique du pouvoir. C’est au cours de la plénière de ce mardi que les sénateurs vont poursuivre l’examen et l’adoption des articles de la loi restants.

L’Assemblée nationale a précédemment voté, à une grande majorité de ses membres, une loi qui garantit le statut de l’opposition en RDC. Ce texte de 30 articles est donc en discussion depuis le vendredi 6 juillet au Sénat pour une seconde lecture, avant sa promulgation, après avis conforme de la Cour constitutionnelle.

Cette loi a institué un « coordonnateur » de l’opposition qui serait chargé « d’assurer la représentation de l’opposition politique au niveau national ». Pour l’Assemblée nationale, cette personnalité, désignée par «consensus » au sein de l’opposition « parlementaire ou extra-parlementaire », devait contrairement au statut adopté par le Sénat, rang de ministre.

Ce texte a été initié par le député Delly Sesanga du Mouvement de libération du Congo (MLC).