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LOSAKO
4 juillet 2007

APRES BEMBA, LES PPRD, RCD, MLC, PDSC…; en veilleuse !

99420Troisième République, avec quels partis politiques ? Interrogation que Le Potentiel avait soulevée aux temps forts de la période de transition avec un regard prospectif au-delà des élections. L’interrogation valait son pesant d’or parce qu’il fallait bien gérer la période de l’après-élection, posant ainsi la problématique sur la quintessence de nos partis politiques et les ressources humaines. Aujourd’hui, l’on craint, à juste titre, que les partis politiques congolais torpillent la démocratie en République démocratique du Congo, parce qu'en veilleuse.

Les premiers mois de la IIIème République sont encore marqués par des tâtonnements. La tendance qui se dégage est de constater, malheureusement, que de nombreuses personnalités n’ont pas encore quitté la transition. L’on continue à évoluer dans un monde de rêves comme si la transition n’avait pas encore pris fin.

Et pourtant, il faut admettre cette dure réalité que la transition a pris effectivement fin et qu’il faudra se tourner résolument vers l’avenir. Cela exige un effort vers une reconversion réelle de mentalités et s’appuyer sur une forte capacité d’adaptation aux nouvelles exigences politiques.

Dans cet exercice, les partis politiques ont un véritable rôle à jouer tant ils incarnent l’école de la vie politique, de la conscience nationale et du patriotisme. Rien de concret et d’encourageant n’a été enregistré de ce côté-là depuis la fin de la transition. L’on assiste plus à une léthargie au sein des partis politiques qu’un tel comportement risque d’avoir des conséquences politiques graves sur le processus politique.

Il y a là un danger pour la jeune démocratie congolaise qui a besoin d’une nouvelle sève, d’un nouveau dynamisme de manière à faire face aux grands défis politique, économique et social.

OPPORTUNISME POLITIQUE

En évoquant cette question, il est un fait indéniable que l’on soulève la problématique sur la quintessence de nos partis politiques. La réponse est que tous les partis politiques sont victimes d’un « opportunisme politique » qui ne permette à aucun d’entre eux de s’émanciper, de s’inscrire dans la lignée des partis politiques classiques dotés des structures adéquats qui reflètent un « Etat vivant ». Mais qui pis, ils sont liés à un individu qui en fait sa propriété privée, maintenant ses affiliés dans un obscurantisme abject.

Aujourd’hui, le Parti du peule pour la reconstruction et le développement, PPRD, est en train de sombrer dans une léthargie sans précédent à même de porter un coup dur à son existence. Depuis que ce parti a été décapité à la suite des nominations intervenues dans les institutions nationales, tout est aux arrêts. Un malaise général s’est emparé de ce parti à telle enseigne que l’on a croisé les bras. Tous ceux qui n’ont pas bénéficié d’un quelconque poste n’ont plus le cœur à l’ouvrage. Ils ne fréquentent quasiment plus les couloirs du parti.

Quant à ceux qui ont été promus, ils ont pour le moment d’autres occupations tout en s’interrogeant sur leur propre avenir qu’à celui de leur parti. Une léthargie qui les arrange dans la mesure où tant que des remplacements n’auront pas été opérés au sein du parti, ils gardent provisoirement leur poste. Telle est la situation actuelle au sein du PPRD où certains sympathisants envisagent déjà d’aller voir à côté s’ils ne peuvent trouver mieux. Arrivés au PPRD plus par opportunisme politique que par conviction, parce que le parti-phare de l’obédience présidentielle, offrait des opportunités dans les institutions nationales ou au sein des entreprises publiques. Dès lors que les espoirs ont été déçus, le parti n’est plus d’aucune utilité.

C’est la même situation au Rassemblement congolais pour la démocratie, RCD. Ce parti s’est vidé de tous ses cadres politiques au fur et à mesure que l’on allait vers la fin de la transition. Même Laurent Nkunda a créé son mouvement politico-militaire. A moins que ce soit une distraction.

Le RCD a même souffert de fortes agitations en son sein à telle enseigne que plusieurs cadres s’étaient présentés comme candidats indépendants, reniant purement et simplement leur appartenance au RCD. Le dernier congrès de ce parti n’a pas encore réussi à donner une nouvelle impulsion au RCD qui sombre également dans la léthargie, à part quelques actions, de beaux discours de son président national. Autant des membres influents l’avaient rejoint au début du processus politique pour des raisons de stratégies politiques personnelles, autant ils ont quitté la barque au fur à mesure qu’elle s’approchait de la cote, par opportunisme politique.

Le Mouvement de libération du Congo a connu exactement la même situation. Elle s’est même aggravée lors de la constitution du bureau définitif de l’Assemblée nationale où l’on a vu les membres de ce parti se rentrer dedans. Il en a été aussi le cas lors de l’élection du gouverneur de la province de l’Equateur. Bien plus, après la défaite de leur président national à l’élection présidentielle, plusieurs cadres du MLC sont devenus tièdes, pour ne pas dire muets comme des carpes. De même, des partis politiques comme les Fonus, les indépendants de l’UDPS qui avaient rejoint le MLC dans le cadre de l’Union pour la Nation, ont pris leur distance.

Rien n’est fait au sein de ce parti, le MLC, pour battre le rappel des troupes et le débat demeure monologue. Pas d’avancée démocratique.

DES PARTIS POLITIQUES EN VOIE DE DISPARITION

C’est au regard des dernières réalités politiques que nous nous sommes attardés sur ces formations politiques. Mais que sont devenues les autres ? Le Mouvement populaire de la révolution, MPR, est l’ombre de lui-même. La guerre des tranchées entre Madame Nzuzi wa Bombo et le professeur Vundwawe n’a pas permis à ce parti d’émerger. L’entrée en force de Nzanga Mobutu avec l’Udemo a même porté l’estocade. Le MPR n’est plus que l’ombre de lui-même, sans apport politique remarquable au plan national.

Le parti chrétien PDSC a également sombré. Il se contente de l’élection de son président en qualité de sénateur. Son salut réside dans cette lointaine initiative des « laïcs chrétiens catholiques » qui venaient de réfléchir sur le dernier processus électoral de se doter d’un nouveau parti politique chrétien avec par exemple un « PDSC nouvelle formule ». En attendant, on conjugue le PDSC déjà au passé.

On en dirait autant du MNC. Aucun « héritier spirituel » de Lumumba dans ce parti n’a su émerger du lot pour défendre les idéaux politiques de ce mouvement ; prendre le flambeau des lumumbistes. Confondu dans la création des plates-formes, le MNC a perdu énormément du terrain.

Avec ces partis politiques en voie de disparition se pose réellement un problème de ressources humaines, susceptibles d’assurer la continuité d’une œuvre politique. En plus, devant leur existence à la poche du « président », ils disparaissent aussitôt que celui-ci n’est plus aux affaires.

LA DEMOCRATIE EN DANGER

Le débat politique est mené par les partis politiques. Or, la réalité actuelle est que la scène politique est encore dominée par des plates-formes qui ont vu le jour aux lendemains des élections. Notamment l’Alliance de la majorité présidentielle, AMP, l’Union pour la Nation, Un, et les indépendants qui s’alignent soit derrière l’AMP, soit dans les rangs de l’Un.

Or, les dernières élections ont largement démontré que toutes cette majorité et cette minorité sont virtuelles, susceptibles de changer pendant quelques minutes le paysage politique au gré de certains intérêts, souvent personnels. La première preuve irréfutable a été donnée lors de l’élection des gouverneurs. Alors que dans la plupart des cas, c’est l’UN qui détenait la majorité, ce sont les candidats de l’AMP qui ont été élus.

La deuxième preuve est l’élection de Kengo wa Dondo en qualité de président du Sénat. Le candidat de l’AMP qui partait largement favori a été désillusionné. Enfin, la déchéance du gouverneur du Kasaï Occidental n’a pu être évitée. Dire que l’AMP avait triomphé en élisant la même personnalité politique gouverneur.

L’on constate ici que les partis-phares, notamment le PPRD et le MLC n’ont pas réussi à imposer la discipline du parti lors de ces élections. Ils ne maîtrisent donc pas tous les paramètres tenus par des mains invisibles qui « gèrent la démocratie » en République démocratique du Congo. Tout le danger est là. Car le PPRD, leader de la majorité présidentielle devrait, être « plus vivant » pour accompagner le gouvernement dans ses actions. De même le MLC devrait être le porte-étendard d’une opposition qui se cherche encore un « Coordonnateur et une identité respectable » d’une opposition institutionnelle pour faire avancer le processus démocratique.

On n’observe encore aucun signal fort dans ce sens. Les partis politiques sont en train de faillir à leur mission. Danger à l’horizon, car ils sont en veuilleuse.

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