A l’AMP, au Palu et à l’Udemo, les gens s’agitent. Pourquoi ? Eh bien, la raison est simple. L’affaire du concours qui conditionne le recrutement de nouveaux mandataires dans les vingt-six entreprises publiques est désormais sur toutes les lèvres. Les uns et les autres ne partagent presque plus la même vision que Joseph Kabila, leur Chef de file. Alors que celui-ci, comme il l’avait déjà affirmé lors de son investiture, a mis une sourdine sur la vieille formule du partage équitable et équilibré du pouvoir. Il a finalement compris qu’il fallait, pour une fois après plusieurs décennies, changer de politique au Congo. Au lieu d’avoir toujours la main tendue vers l’extérieur, il estime qu’il est temps de rentrer en soi-même, puiser des ressources internes pour faire avancer la roue de l’histoire de ses chantiers.
Là, il a raison car les ressources internes, la RD. Congo peut bien les trouver. Mais, pourquoi pas ? Puisqu’elle dispose, en effet, d’immenses potentialités naturelles qui, de par le monde, suscitent curiosité et convoitise. Non loin de là, elle compte paradoxalement toute une kyrielle d’entreprises publiques systématiquement pillées et mises par terre par des congolais, au nom d’un consensus démodé, hors de normes universellement admises. Ces entreprises, peut-on le rappeler, sont aujourd’hui l’ombre d’elles-mêmes. Ce sont des géants au pied d’argile qui n’attendent qu’une bouée de sauvetage pour reprendre vie. Question. Fallait-il alors poursuivre la descente aux enfers ? Personne ne saurait y répondre raisonnablement par l’affirmative. Au contraire, le bon sens serait de dire : « Oui, Kabila, vas-y ! Plus question de regarder vers des visages larmoyants qui tentent, par une politique de rebrousse-poil, d’écorner l’action du Premier Gouvernement de la Troisième République ». Sans pitié, Kabila doit tourner la page. Sortir dorénavant des considérations politiciennes rétrogrades. Au-delà de la fidélité et de la loyauté, le mérite doit être le critère de base. C’est ici le lieu de l’encourager Kabila à aller jusqu’au bout de sa logique. Très bientôt, le Copirep, l’instance désignée pour recueillir les candidatures, va clore l’opération. Hier, Jeannine Mabunda, la Ministre du Portefeuille, s’en est rendue compte. Le 27 juin à minuit, le Copirep, en toute transparence, arrêtera la liste. Dans les 24 ou 48 heures, il la publiera avant de passer à l’étape suivante, celle de l’étude de dossiers par une firme internationale présélectionnée. Mais, en dernier ressort, les noms de ceux qui répondent au profil recherché lui seront transmis via le gouvernement sous forme d’avis d’expert. Ce jour-là, la vague observée aujourd’hui va certainement se transformer en tempête. La pression montera d’un cran au sein de la coalition présidentielle. Et si Kabila n’y tient pas, toute la procédure initiée sera vouée à l’échec. Qui dit mieux ?