Le premier budget de la Troisième république a enfin été adopté jeudi à l’Assemblée nationale
L’adoption enfin du budget de l’Etat pour l’exercice 2007 tel que réaménagé par la Commission économico-financière de l’Assemblée nationale a été le principal sujet débattu à la plénière de jeudi à la Chambre basse du Parlement.
C’est hier jeudi dans la soirée que les députés ont adopté le projet de budget de l’Etat, exercice 2007, du gouvernement Gizenga, au terme d’un travail de toilettage réalisé par la Commission économique et financière (Ecofin) de l’Assemblée nationale, après que la plénière l’ait déclaré recevable.
Chiffré à 1.197 milliards 962 millions de Francs congolais par le gouvernement, le projet de budget de Etat 2007 a connu de véritables réajustements.
236 milliards Fc des recettes additionnelles
Sur base du mandat de la plénière pour un travail de toilettage prenant en compte les préoccupations des Congolais exprimées par les députés lors du débat, la commission a travaillé dans la sérénité, avant de rendre son rapport à la plénière d’hier convoquée à cet effet.
A l’issue du travail de 8 jours réalisé, en collaboration avec le ministre du Budget, des experts d’autres ministères ainsi que les responsables des régies financières, il se dégage un excédent de plus de 236 milliards de Francs congolais des recettes additionnelles sur les 1.197milliards 962 millions de Fc proposés par le gouvernement.
Mbudi enfin pris en compte
Se conformant aux instructions de la plénière, la commission a proposé une clé de répartition de ces recettes additionnelles. Trois priorités sont prises en compte pour leur affectation.
Un : les recettes additionnelles serviront de combler le gap de 49.888.000.000 de Fc observé dans le projet gouvernemental. Ce qui rétablit l’équilibre.
Deux : la rémunération des salaires. La commission note ici que les dépenses allouées à la rémunération sont couvertes par des recettes à réalisation immédiate tel que convenu avec les régies financières.
Trois : elles serviront également à financer au moins une action par territoire sur l’ensemble de la Rdc. Ces actions porteront notamment sur les secteurs de l’enseignement primaire et secondaire et la santé publique.
L’affectation de ces recettes additionnelles en terme de rémunération par institutions et services telle que proposée par l’Ecofin, se présente de la manière suivante :
- Assemblée nationale : 20.720.000.000 Fc
- Sénat : 4.480.000.000 Fc
- Anciens combattants : 338.400.160 Fc
- Police nationale : 2.500.000.000 Fc
- Magistrats : 560.000.000 Fc
- Médecins : 560.000.000 Fc
- Nouvelles unités (enseignants EPSP) :413.940.240 Fc
- Fonction publique 13.502.025.600 Fc, etc.
Pour ce qui est du fonctionnement du parlement, l’Ecofin propose 11 milliards pour la chambre basse contre 6 milliards pour celle haute. Tandis que la Banque centrale se tape 5 milliards, les ministères 7 milliards, les diplomates à l’extérieur 2 milliards, l’ESU (universités, ISP, ISTM, ISDR, ISEA) 1 milliard, etc.
Les dépenses d’investissements ainsi que celles d’interventions économiques sont également prévues par cette affectation de l’Ecofin qui indique que le budget réaménagé est en équilibre ; alors que celui proposé par le gouvernement dégageait un gap de l’ordre de 49.888.000.000 Fc.
Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe a exprimé sa joie pour le travail réalisé par l’Ecofin. Car, fait-il observer, il serait inconcevable que les députés restent insensibles aux problèmes qui assaillent la population pour ne pas faire quelque chose alors que le projet gouvernemental n’était pas à même de soulager tarit soit peu la misère de la population. Sinon, le changement politique intervenu n’aurait pas sa raison d’être.
Aux membres du gouvernement, il a rappelé qu’au sein de l’Assemblée nationale, on trouve des experts dans tous les domaines. D’où il y a des gens dans l’Ecofin qui, pour avoir travaillé dans les différents ministères et services publics, savent tous les circuits des recettes.
Prenant la parole, le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture Nzanga Mobutu, représentant personnel du Premier ministre en déplacement, a salué ce moment qu’il a qualifié d’historique du fait que le 1er budget de la 3ème République vient d’être voté par l’Assemblée nationale qui constitue un sanctuaire pour la démocratie. A cet effet, il a promis que le gouvernement fera tout son possible pour rencontrer les préoccupations des Congolais dans l’exécution de ce budget.