Kinshasa accueille la 2ème conférence internationale sur le désarmement
La deuxième conférence internationale sur le
désarmement, la démobilisation et la réinsertion (DDR) en Afrique s'est ouverte
mardi à Kinshasa, où des délégués d'une vingtaine de pays vont tenter
d'améliorer ces processus cruciaux pour la paix.
Après une conférence
tenue en 2005 à Freetown, les Nations unies ont symboliquement choisi
d'organiser cette deuxième rencontre en République démocratique du Congo (RDC),
pays sortant d'une guerre régionale (1998-2003) et d'une transition politique
sanctionnée en 2006 par des élections considérées comme les premiers scrutins
libres en 41 ans dans le pays.
Cette conférence vise à "renforcer les
capacités des acteurs africains", à "partager les expériences" entre pays ayant
achevé leurs processus, comme la Mozambique, des pays où le désarmement est
toujours en cours, comme la RDC, et ceux où il commence, comme la Côte d'Ivoire,
a déclaré le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU, William Swing.
En ouvrant officiellement la conférence, le ministre congolais des
Affaires étrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi, a appelé à améliorer les programmes
DDR "pour créer les conditions d'une paix durable" sur le continent.
Il a
souligné l'importance de "l'appropriation nationale" des processus DDR, très
largement appuyés au plan logistique et financier par les bailleurs. Il a aussi
insisté sur le fait que ces processus devaient être menés en lien avec les
réformes du secteur de la sécurité et notamment de l'armée.
Le ministre,
qui représentait le président Joseph Kabila, a rappelé le chemin parcouru par
son pays, avec la création "en moins de trois ans" de 15 brigades au sein d'une
nouvelle armée - regroupant des soldats issus des différentes factions
belligérantes opposées pendant la dernière guerre - et la démobilisation de
quelque 13O.000 ex-combattants, dont plus de 30.000 enfants-soldats.
"Malgré ces résultats non négligeables, il est évident que beaucoup
reste à faire (...). L'Afrique continue à être le théâtre de violences. Ces
conflits empêchent le continent africain de mener la bataille du développement",
a-t-il déploré, appelant à un renforcement des réformes du secteur de la
sécurité et à des efforts accrus pour la réinsertion dans la vie civile des
ex-combattants.
Pour sa part, l'ambassadeur de Belgique, Johan Swinnen,
dont le pays co-finance avec la Suède l'organisation de cette conférence, a mis
en garde contre les conséquences d'un processus DDR "pas abouti" ou "bâclé", qui
"représente un facteur de tension important, et partant, un risque non
négligeable de retour à la violence".
Il a à son tour souligné "le lien
essentiel ente le DDR et la réforme du secteur de sécurité" et l'importance du
traitement des problèmes posés par la présence de combattants étrangers dans des
pays sortant de conflits.