Le microcosme politique congolais divisé : Le retour de Bemba applaudi par ses fans, maudit par ses adversaires
Cette affaire est tellement délicate à telle enseigne que les analyses y
relatives sont divergentes. Il existe deux camps d’analystes : celui des tenants
de la thèse du bonheur d’une part, et le camps des tenants de la thèse du
malheur d’autre part. Les chantres et les observateurs de la thèse du bonheur
fondent leur position en deux postulats, primo, ils démontrent sans ambages que
Igwe est l’incarnation de la légitimité charismatique dans la ville de Kinshasa.
Il jouit d’une popularité légendaire inégalable. Il suffit de se référer aux
résultats électoraux pour s’en convaincre. Pareil au roi de la forêt du monde
musical, il bénéficie d’une visibilité sociale hors du commun. Il suffit qu’il
se déplace d’un quartier de la capitale pour l’autre pour que la population soit
en émoi.
D’où, son absence cause beaucoup d’inquiétude dans le chef du
commun de mortel. Faut-il qu’il soit présent pour remplir les cœurs de la masse
populaire d’allégresse. Celle-ci se voit prise en otage par le pouvoir en place
qui ne semble accepter aucune contradiction. Secundo, les tenants de la thèse du
bonheur soutiennent que la présence de Jean-Pierre Bemba constitue un
contrepoids effroyable pour le pouvoir en exercice. En effet, disent-ils, les
actuels dirigeants, surtout ceux de l’espace gouvernemental, font la dictature à
grande échelle. Personne n’ose hausser le ton pour faire une moindre
contradiction. Tous leurs actes sont le symbole éloquent de l’évangile de
Jésus-Christ.
Comment dire le contraire lorsque lorsqu’ils disposent de la
force publique qu’ils peuvent utiliser à tout moment dans le but de vous
séquestrer ?
La démocratie, ajoutent-ils, est mise en braille et en péril
depuis que l’opposition institutionnelle a été déstabilisée. La majorité
gagnante fait et fera ce que bon lui semble de bon ou de mauvais, car
l’opposition n’existe qu’en théorie. Les tenants de la thèse du malheur, quant à
eux, trouvent la présence de Jean-Pierre Bemba redoutable. En effet, rapportent
nos sources, tant que Jean-pierre Bemba vivra à Kinshasa, il constituera un
danger imminent pour la majorité gouvernante. Il gênant, étouffant, encombrant,
imprévisible et imprédictible. C’est un trouble-fête.
Les deux caciques du
Gouvernement à savoir Joseph Kabila Kabange et son coéquipier Antoine Gizenga
seront toujours objet d’embêtement de Igwe s’ils ne répondaient pas aux
aspirations de la population surtout que le Chef de l’Etat a pestiféré et
explosé en promesses lors des élections d’il y a peu. L’homme de l’Equateur
éveillerait la conscience de l’opinion publique. Ce qui pourrait entraîner la
révolte populaire. Jean- Pierre Bemba n’attend plus que la majorité connaisse un
échec cuisant afin que le peuple lui donne raison. Un observateur avisé dit que
Jean-Pierre Bemba, une fois rentré au pays, devra user de la prudence et de la
souplesse dans son entreprise politique. Etant dépourvu de sa bande militaire,
il ne peut aveuglement accepter la police qui sera mise à sa disposition. Cela
parce que cette police peut revêtir la qualité d’un couteau à double tranchant.
Elle pourra l’entraîner subitement à la mort. Il sera de temps en temps,
poursuit-il, victime des soupçons, colportages, rumeurs.
Beaucoup de faits
imaginaires, légendaires, des fallacies et des fables seront mis, au quotidien,
à sa charge ne fût-ce que pour l’anéantir et le déstabiliser. Il fera, sans
doute, objet de cabales et des scenarii. Le danger de mort par l’assassinat et
l’empoisonnement le guettera sans cesse pour en découdre avec lui. Celant serait
évident, car Jean-Pierre pourrait payer le pot cassé de son soi disant jeune
frère qui aurait tenté de supprimer la vie d’une haute personnalité politique.
En conclusion, le retour de Jean-Pierre Bemba appelle à la prudence !
Un homme
averti, en vaut deux.