Ces entités décentralisées de demain : Déjà des dérapages aujourd’hui
A l’heure qu’il est, il ne fait pas bon être gouverneur à Kinshasa, à Goma ou à Kananga.
A Kinshasa, le gouverneur Kimbuta ne sait plus où taper la tête
comme on dit. L’épée de Damoclès pèse sur lui dans cette histoire de
motion de méfiance initiée par des adversaires politiques.
A Goma, à peine deux mois après leur installation, les membres du
gouvernement subissent déjà la loi du chef de l’administration
provinciale qui est passé outre l’Assemblée provinciale, en limogeant
deux de ses ministres. Et dire qu’il a aussitôt nommé les remplaçants
des ministres partants.
A Kananga pendant ce temps, les députés provinciaux attendent le
gouverneur de pied ferme. Ce dernier se trouve à Kinshasa pour de
consultations avec la hiérarchie.
Voilà qui n’est pas fait pour apaiser les esprits. L’entrée dans
la 3è République ne doit pas être accompagnée dès le départ déjà
d’embûches de tous ordres. Il serait de bonne politique que les uns et
les autres mettent un peu d’eau dans leur vin, les élus et le pouvoir.
Sans entente mutuelle, notre peuple va assister très
prochainement à des scènes dignes de pugilats sur un ring ou encore à
des départs en cascade des gouverneurs, facteur déstabilisant de
l’administration qui a plutôt besoin de s’affirmer, par ce temps de
bonne gouvernance.
Avec la tenue à Kinshasa, sur instruction du premier ministre, des
concertations entre le ministère de l’Intérieur et les autorités
provinciales, au sujet des relations ultérieures entre les deux
parties, il est permis de penser que le pan de voile va être levé et
qu’il n’y aura pas de sujet tabous. Afin de faire redevenir ce climat
parfait de travail producteur entre d’une part les dirigeants
provinciaux et d’autre part les députés de la province.