Virunga : vers de nouvelles attaques ?
Selon Wildlife Direct, un autre groupe maï maï
planifie une nouvelle attaque.
François-Xavier de Donnéa, invité par le
ministre belge de la Coopération, Armand De Decker, a donné à la presse des
précisions sur les suites de l'attaque du parc des Virunga (est du Congo) par
des Maï Maï (bandes armées) le 20 mai et leur menace de tuer les gorilles de
montagne (espèce menacée) qui y vivent en cas d'action militaire contre eux
(lire LLB du 23/05). M. de Donnéa est en effet membre du conseil
d'administration de Wildlife Direct, qui contribue à la protection du parc des
Virunga. Il a rendu publiques les dernières informations reçues par cette
ONG.
Cinq arrestations
Selon celle-ci, le groupe de Maï Maï accusé
de l'attaque est celui de Jackson, connu pour faits de banditisme et de
collaboration avec les FDLR (ex-génocidaires rwandais réfugiés dans la région);
mais ce dernier nie et l'enquête est toujours en cours. Cinq personnes ont été
arrêtées pour les attaques du 20 mai - qui ont fait deux morts et trois blessés
- après avoir été reconnues par leurs victimes survivantes à Butembo au
lendemain de l'attaque. Les assaillants seraient d'anciens Maï Maï intégrés à
l'armée congolaise puis démobilisés, et des soldats démobilisés.
Selon
Wildlife Direct, un autre groupe maï maï planifierait une nouvelle attaque
contre le parc. L'organisation évoque également les "menaces par téléphone
reçues par Jean-Claude Kyungu, de Gorilla Organization, de la part du député
provincial Nzanzu" et d'autres, anonymes, qui émaneraient d'un ressortissant de
Muramba, base des Maï Maï de Jackson. Par clientélisme, des politiciens locaux
soutiennent en effet les populations qui ont envahi le parc pour y cultiver ou y
couper le bois et qui pourraient avoir sollicité l'appui des Maï Maï pour
empêcher leur expulsion en cours.
Fonds fiduciaires
M. De Decker a
rappelé que son ministère avait créé, en février dernier, deux fonds fiduciaires
en faveur des parcs congolais, dans lesquels un total d'un million d'euros a été
déposé par la Coopération belge. L'un doit servir à encourager Kinshasa à
annuler les concessions illégalement accordées pour la coupe du bois; l'autre à
financer les gardiens des parcs - notamment leur formation et leur pension, afin
d'éviter qu'ils ne tombent eux-mêmes dans le banditisme, faute de ressources.
Enfin, M. De Decker a obtenu de Berlin que le sujet soit abordé lors du sommet
du G8, du 6 au 8 juin.