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LOSAKO
29 mai 2007

Le gouvernement Gizenga et son budget de la misère

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Pourquoi Gizenga propose-t-il aux Congolais (es) un budget de la misère ? Est-ce parce que les oligarques au pouvoir pourront disposer d’un budget parallèle ? Il est aussi possible que cet état de choses soit lié au fait que ce budget est la mise en pratique d’une ligne de conduite économique tracée par la Banque dite mondiale et le Fonds monétaire international. Il serait conçu dans l’intention de répondre aux attentes des «bailleurs de fonds ». Donc, c’est un budget qui répondrait aux exigences – extérieures - autres que celles des Congolais (es).

Quand, en Amérique Latine, la chasse à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international, -institutions de plus en plus décriées pour leur manque de crédibilité et leur implication dans l’expansion du « turbo-capitalisme »-, commence à porter du fruit avec la création imminente de la Banque du Sud, Gizenga remet le Congo dans leurs filets. Et cela sans qu’un audit sérieux soit organisé sur la dette extérieure du Congo. Pourquoi cela? La dette que ces IFI vont « consolider » au Congo est « une arme de destruction massive » de nos solidarités présentes et à venir ; une arme d’atomisation de notre vie sociale et de domination du pouvoir ensorceleur de ce « turbo-capitalisme ». La dette extérieure est la nouvelle arme de domination des pays du Nord sur ceux du Sud. Cette domination subreptice se fait avec la complicité des oligarques prédateurs du Sud.

Aux masses, ces derniers disent : « Bokoyeba te ! (Vous ne saurez rien !) » Quel député osera poser cette question à Gizenga : « Pourquoi votre gouvernement s’entête-t-il à s’endetter auprès de ces organismes qui, depuis plus de 60 ans, n’ont pas contribué à notre développement? »

RAPPEL HISTORIQUE

La mise en œuvre des programmes d’ajustement structurels conseillés au Congo (vers les années 80) par le FMI appuyé par la Banque mondiale a eu des conséquences sociales des plus tragiques. Les fonctionnaires de l’Etat ont eu un salaire de misère. Les emplois étaient devenus rares. L’économie informelle a explosé et n’a pas aidé la majorité de familles congolaises à veiller à l’éducation et à la formation des enfants, à leurs soins de santé, à la promotion des moyens suffisants d’autonomie familiale. Divorces, infidélités, enfants de la rue, églises de réveil (ou « de sommeil » c’est selon), baisse de niveau d’étude, etc. ont été les fruits d’une politique économique conçue dans les bureaux climatisés de Washington, Bruxelles et Paris et exécutée par les caciques du mobutisme dont l’actuel président du Sénat.

A la même époque, les généraux de l’armée et leurs amis pakistanais, indiens, libanais, juifs, etc. ainsi que les rares dinosaures du cœur de l’Afrique ont fait bombance.

L’application des politiques d’ajustement structurels a liquidé ce qui subsistait des valeurs familiales et de solidarité de grands groupes. Le repli sur la famille assez restreinte et le développement du parasitisme entretenu par « les mopawo », « les présidents » et « les pasteurs » (ancien et nouveau modèle) ont porté un coup fatal à la fabrication d’une identité congolaise fondée sur le sens de la communauté, de la famille étendue et de la solidarité agissante.

L’ACTUEL BUDGET

L’actuel budget est une version revue, corrigée et « consolidée » des politiques d’ajustement structurel. Il est fondé sur un mensonge : le transfert des fonds du Nord vers le Sud. Ce mensonge est fondé sur le refus d’un audit sérieux sur la dette du Congo depuis les années 60.

Sans cet audit, les Seigneurs de la guerre à convertir en « démocrates » et leurs parrains vont continuer à nous tirer par le bout du nez. Ils seront les seuls riches d’aujourd’hui et de demain.

Ils fermeront nos gueules. Leurs méthodes sont connues. Comme du temps des nazis, ils entretiennent une police politique obéissant au même commandement que les SS de Hitler : « Tu tueras ». A l’instar de la police de Staline, elle obéit à cet autre commandement : « Tu porteras de faux témoignage ». (L’avocat Marie-Thérèse Nlandu en sait quelque chose.) Dans cette course à l’enrichissement facile et à l’expansion du « turbo-capitalisme », l’armée (mixée ou brassée) n’est un trompe-l’œil quand elle ne sert pas les mêmes objectifs que la police politique. La plupart de fois, la police politique suffit. Elle torture, crée la terreur et la peur par l’entretien permanent de la violence. Les armées des « amis voisins » bien « disciplinées » peuvent intervenir à tout moment pour mâter toute tentative de désobéissance civile. L’incompétence, la corruption, l’ivrognerie et la vénalité font partie des instruments auxquels recourent les oligarques prédateurs pour dominer et remettre dans les rangs « les opposants institutionnels » rebelles.

Un autre commandement fait aussi la loi : « Diviser le plus possible pour régner sans partage. »

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que quarante députés de l’Est fustigeant « une table ronde » complaisante sur les violences entretenues au Nord et au Sud-Kivu se retrouvent seuls à boycotter les travaux de l’Assemblée nationale. C’est sûr que les autres députés disent sous cape : « Eza problème na bango (c’est leur problème)»; nous ne sommes pas les gardiens de nos frères et sœurs de l’Est ». Voilà jusqu’où nous en sommes arrivés : au principe irresponsabilité!

En effet, le budget proposé par Gizenga est un budget de la misère. Il est le reflet de la domination mentale des puissances d’argent sur nos gouvernants et sur des franges importantes de nos populations de la base occupées à résoudre les questions du boire et du manger pendant que les vautours du monde entier gagnent des milliards sur notre sol et notre sous-sol. Une Assemblée nationale courageuse et audacieuse rejetterait ce budget, non pas à cause de sa modicité, mais à cause de ses fondements : un endettement lourd, nouvelle arme destruction massive et de domination du Nord sur le Sud et un mensonge servant les puissances mondiales de l’argent et les nouveaux prédateurs congolais. Nous ne le dirons jamais assez : « Les documents internes à la Banque mondiale témoignent qu’il y a plus de transfert des capitaux du Sud vers le Nord ». Suivre les conseils d’une institution sans crédibilité et népotiste pour satisfaire les appétits gloutons des réseaux d’élite prédateurs est une démarche suicidaire pour notre peuple.

Peut-être que le salut viendra des Assemblées et des sociétés civiles provinciales pouvant encourager la création des budgets participatifs faisant de nos populations les productrices et les contrôleuses de leurs richesses. .. Peut-être qu’il serait audacieux de tout remettre à plat…L’avenir proche est inquiétant…

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