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LOSAKO
24 mai 2007

Antoine Gizenga, 90 jours d’immobilisme... ATTENTE...TOKO ZELA KASI TI QUAND YANDI VE ?

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Nommé le 30 décembre 2006 en qualité de Premier ministre, Antoine Gizenga Fundji a présenté son gouvernement le 22 février avant qu’il ne soit investi deux jours plus tard. C’est-à-dire le 24 février. Voilà exactement trois mois que le gouvernement Gizenga est en fonction. La fin de la période de grâce a sonné. L’heure est au premier bilan pour évaluer l’efficacité de ce gouvernement et se rendre à l’évidence s’il faudra compter avec dans ce processus de refondation de la République démocratique du Congo. Que faut-il retenir des « 90 jours » du gouvernement Gizenga ?

24 février – 24 mai 2007, le gouvernement Gizenga vient de totaliser 90 jours, mettant ainsi fin à la période de grâce. Certes, le Premier ministre a été nommé le 30 décembre 2006. A lui seul, il totalise 115 jours d’exercice de ses fonctions. L’heure a donc sonné pour faire le bilan du Premier ministre et de son gouvernement avant de jeter un regard scrutateur. Un premier bilan qui portera sur le plan politique, économique, militaire, sécuritaire, diplomatique. Un premier bilan qui doit dégager des signes de confiance, d’espérance quant à la capacité du gouvernement Gizenga de jeter les vraies bases de la refondation de la République démocratique du Congo.

Il est un fait indéniable après 90 jours de gestion, le gouvernement Gizenga ne peut plus bénéficier des circonstances atténuantes. Il est supposé que le gouvernement a déjà pénétré les grandes questions nationales et envisagé des pistes de solutions pour préserver les acquis de la transition dans la perspective d’un développement harmonieux et durable.

UN SILENCE INQUIETANT

L’un des faits qui ont retenu l’attention de observateurs est le « silence inquiétant » du Premier ministre. Manifestation de sagesse ? Possible. Certes, au regard de son âge avancé, on pourrait se permettre de dire qu’il n’a plus le verbe facile des « jeunes turcs ». Mais dès lors que l’on a accepté d’assumer des « fonctions publiques », l’on est contraint à briser le tabou et de savoir parler aux populations afin qu’elles sachent où l’on va et ce qui est en train d’être fait concrètement.

Gizenga n’pas encore brisé le tabou. Bien encore, son silence inquiétant a suscité de nombreux commentaires. D’abord en ce qui concerne la gestion de l’affaire Ilunga Kasongo. Jusqu’ à ce jour, le portefeuille du Commerce extérieur ne dispose pas de ministre. L’énigme sur ce point, à telle enseigne qu’ au sein de l’ Unafec, la confusion est totale. Le Premier ministre n’est pas encore parvenu a levé le moindre pan de voile.

Silence inquiétant qui a suscité de nombreux commentaires pour savoir qui du ministre près le Premier ministre, Godefroid Mayobo, et le Premier ministre lui-même, en fait trop ou pas assez. D’où cette erreur soulevée lors de la présentation de l’équipe gouvernementale. Il a fallu l’intervention énergétique des députés pour voir le Premier ministre lui-même présenté l’équipe gouvernementale.

Silence toujours inquiétant dans la gestion des « Dossiers BDK et Kahemba ». Tout se passait comme si le gouvernement ne s’y intéressait pas au prétexte qui n’était pas encore en fonction, éludant justement le principe de la continuité de l’Etat. Situation qui a vu deux ministres du gouvernement, celui des Affaires étrangères et de l’Intérieur se contredire autour de l’Affaire Kahemba. De tels désaccords influent négativement sur la dynamique de notre diplomatie extérieure.

ECONOMIE, MONNAIE

Le gouvernement Gizenga a hérité d’une situation économique et monétaire caractérisée par un déficit monstrueux des finances publiques de l’ordre de 67 milliards de Fc, soit près de 50 millions de dollars Usd. Une situation de mal gouvernance dénoncée par les partenaires extérieurs qui exigent des explications. Certes, l’on a observé un raffermissement du cycle de la baisse de l’inflation, 21,1% au 11mai 2007. Les statistiques révèlent qu’il y a eu des progrès significatifs au 11 mai et les indicateurs conjoncturels le confirment. Cependant, le gouvernement doit démontrer sa capacité à maîtriser les recettes générées surtout par les régies financières. Le fait de fonctionner sans budget qui n’a été déposé que le 21 mai suscite aussi des inquiétudes, car, cette situation peut perdurer jusqu’ au mois de juillet., laissant le gouvernement fonctionner sur base des crédits provisoires.

SECURITE ET ARMEE

Le gouvernement Gizenga a hérité d’une situation sécuritaire guère brillante. La persistance des groupés armés et des milices ont continué à entretenir un climat d’insécurité qui ne rassure toujours pas. Situation qui a fallu mettre un terme au processus politique en cours avec le « Combats de Kinshasa des 20, 21 et 22 mars » entre les éléments de la Garde rapprochée de Bemba et ceux de la Garde présidentielle. La gestion de cette question échappait jusque-là au contrôle du gouvernement qui n’avait qu’un mois d’existence.

Même constat avec le processus d’intégration de l’armée. L’opération mixage décidée au Kivu avec le général dissident Nkunda semble être une affaire d’un groupe restreint relevant de l’Etat-major général des FARDC qu’en lieu et place d’une décision consensuelle au niveau du gouvernement. Pour preuve, après des décisions prises à Bujumbura pour neutraliser les groupes armés, il y a eu des sons discordants au sein de la délégation congolaise sur l’approche à adopter. Il y a risque que la décision prônant l’ organisation d’une Table ronde ne connaisse une issue heureuse. Bien qu‘il s’agisse d’une démarche à encourager, elle semble être prise dans la précipitation.

RIGUEUR DANS LA GESTION

Le gouvernement a créé deux commissions chargées respectivement de récupérer les biens de l’Etat et de revisiter les contrats miniers. Cette initiative s’inscrit que dans le cadre de la bonne gouvernance. Il est vrai qu’il faudra encore attendre pour qu’elles se mettent sérieusement au travail afin d’apprécier les résultats récoltés.

Mais les observateurs attendent beaucoup de la commission chargée de la revisitation des contrats miniers, secteur où de nombreux abus ont été commis et que la République démocratique du Congo est dépouillée de ses mines et richesses. La fermeté du gouvernement dans ce domaine lui vaudra sûrement de la considération. Sinon, il se sera contenté du simple effet d’annonce pour distraire la population.

On attendait également du gouvernement des décisions concrètes à l’endroit des entreprises qui ont bénéficié des marchés dans le cadre de la réhabilitation de voiries, en ce qui concerne principalement la ville de Kinshasa. Le tour d’inspection entreprise par le ministre d’Etat en charge des Infrastructures mérite que l’on aille en profondeur afin de mieux apprécier le mécanisme d’octroi des marchés et la responsabilité des organisations comme la Banque mondiale, le Bceco, et bien sûr le gouvernement à chaque étape du projet. Rien encore de transparent dans ce domaine.

LA QUALITE DES HOMMES

Il s’agit ici du volet le plus important pour apprécier l’action du gouvernement et améliorer l’image du pays tant sur le plan régional qu’international. Au plan diplomatique, le gouvernement n’a pas encore amorcé de grandes actions de séduction. Certes, au moment où nous couchions ces lignes, le ministre des Affaires étrangères est en visite d’Etat en Belgique dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays. Cette initiative devra être soutenue par des rencontres diplomatiques analogues au plan européen, américain et asiatique. L’urgence s’impose pour une image convaincante à l’extérieur afin que notre politique extérieure soit bien comprise afin de briser ces hésitations perceptibles sur le plan diplomatique.

Cependant, la taille de ce gouvernement a suscité un débat houleux dès sa formation. Tout simplement parce qu’il s’est agi de « faire des cadeaux » aux alliés, poussant ainsi à la constitution d’une équipe éléphantesque qui rend la machine gouvernementale lourde. L’on avait rejeté cette observation pertinente, mais aujourd’hui, certains organismes ont deux ministères de tutelle qu’il est souvent difficile de régler rapidement un dossier.

Ensuite, étant un gouvernement de coalition, son efficacité s’en ressent. Le critère « compétence » n’a pas tellement joué parce que supplanté par des considérations « politiques ». Ce qui explique ce tâtonnement dans certains secteurs. Comme si certains ministres étaient venus apprendre à travailler.

Certes, le problème n’est pas celui de faire du tapage médiatique en brandissant le même slogan lié « aux 5 chantiers » qui sont tout un programme, mais de donner des signaux forts de la maîtrise des dossiers, du secteur que l’on dirige.

CONCLUSION

Le gouvernement Gizenga est appelé à donner une nouvelle impulsion à son action. C’est comme s’il se complaisait dans l’immobilisme. Si le besoin se fait sentir, il n’y a lieu de ne pas hésiter, tant qu’il y va de l’intérêt de la Nation, de solliciter le chef de l’Etat pour procéder à un réaménagement technique de l’équipe gouvernementale. La période de grâce ayant touché à sa fin au terme de ces « 90 jours de règne », d’autres acteurs du pouvoir dans les autres institutions de la République n’hésiteront plus à intervenir. Pourquoi pas sanctionner le gouvernement si le bilan continue à être mitigé ? La réalité est que l’on vient de passer trois mois de perdu par l’immobilisme.

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